Chapitre 6 : L'entretien d'embauche

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Hello, hello,

J'aime beaucoup écrire le personnage de Djay car il est un peu plus farfelu que les autres. C'est un authentique amoureux des moldus, mais il ne sait vraiment pas comment s'y prendre.
Dans ma tête je vois son caractère comme un mélange entre Fred, George et Arthur Weasley.

Bref, je vous laisse le découvrir dans les yeux de Jessica.

Previously PDV Jessica : Jessica est une jeune fille de vingt ans qui n'a ni pouvoir ni connaissance du monde magique. Dans la vie de tous les jours, elle a la tête sur les épaules, mais elle a un petit faible pour les histoires à l'eau de rose (elle en écrit parfois). À ce stade de l'histoire, elle vit encore avec ses parents et son frère en région parisienne. Elle est étudiante et cherche un complément à sa bourse. Sa meilleure amie lui a dégoté cet entretien. La voilà donc dans un bureau encombré d'objets de toutes sortes, chez un monsieur qui semble ne pas posséder tous les codes sociaux.

Bonne lecture !

PDV Jessica

Djay s'est installé confortablement dans un fauteuil de bureau gigantesque. Il a attrapé un dossier cartonné. C'était le dernier truc de normal qu'il a fait pendant la demie-heure qui a suivi.

Voilà la première question qu'il m'a posée :

« Une amie vous confie qu'elle a eu une aventure avec une star célèbre. Que faites vous ?
- Vous le gardez pour vous en espérant qu'elle vous en dira plus.
- Vous vous empressez de l'afficher sur les réseaux sociaux en prenant soin de ne pas citer les noms).
- Vous le racontez, mais seulement à des personnes de confiance.
- Vous êtes muette comme une tombe : une confidence est une confidence. »

Je ne sais pas comment j'ai fait pour garder mon cerveau connecté. Son air était très sérieux. Je lui ai demandé aussi poliment que possible :

« Vous me faites passer un test de personnalité, c'est bien ça ? »

« Tout à fait, me répond Djay. Un test psychologique pour savoir si je peux vous faire confiance. »

Quelque chose dans son attitude me disait qu'il croyait vraiment appliquer une technique de recrutement. J'ai pris ma voix la plus gentille pour lui poser ma question :

« Et de quel manuel vous tirez vos questions ? »

« Ça s'appelle Cosmopolitan, a-t-il dit. Ils ont aussi des conseils pour reconquérir son ex. »

Je me suis mordu les joues pour ne pas rire. Toujours de ma voix la voix la plus douce, j'ai ajouté :

« Je ne veux pas paraître insolente. Mais je pense que ce n'est pas un test approprié pour un entretien d'embauche. »

Djay a eu l'air surpris.

« C'est vrai ? s'est-il exclamé. Je suis désolé, je suis encore nouveau dans toutes ces histoires. Je n'ai jamais embauché personne. Quelles sont les questions que je dois vous poser ? »

J'ai essayé de me souvenir de ce que j'ai lu dans les articles sur le sujet :

« Par exemple, vous pouvez me demander mes qualités et mes défauts. Vous pouvez aussi me parler de ce que je vais devoir faire. »

Ma réponse a eu l'air de le soulager énormément.

« Vous prendrez mes rendez-vous, accueillerez mes clients et vous réserverez des billets d'avion ou de train énumère-t-il. Je vous demanderai parfois de me faire un café. Qu'est-ce que je dois vous dire après ça ? »

« Quelles sont les compétences qui me permettront d'occuper ce poste ? »

Son visage s'est éclairé. Il m'a demandé :

« Par exemple, je dois vous demander si vous savez vous servir de ce nordi, c'est ça ? »

Il m'a montré fièrement son écran d'ordinateur redécoré de post-its et d'inscriptions aux feutres.

« Je n'ai pas compris le mode d'emploi mais je m'en sers déjà pour noter mes rendez-vous. »

Patience et pédagogie. J'ai ralenti au maximum le rythme de ma voix pour lui expliquer :

« Il faut d'abord le brancher et l'allumer. Je peux vous montrer comment on fait. »

Djay a semblé à la fois soulagé et ravi. Je lui ai expliqué rapidement comment trouver une prise électrique et comment s'en servir. J'avais l'impression d'être dans une caméra cachée. Quand l'écran s'est allumé, il s'est écrié comme un gamin :

« Mais ... ça fait de la lumière ? Vous méritez une augmentation rien que pour ce qu'il vient de se passer. »

Ma mâchoire a faillit se décrocher.

« Calmez vous, Monsieur. Je n'ai pas encore signé de contrat. »

« Je n'ai rencontré personne de plus qualifié que vous pour le poste ! s'est-t-il exclamé.Vous commencez demain. »

« Attendez, je dois d'abord lire le contrat. Et puis, il faut que vous soyez sûre que votre entreprise est correctement aménagée. »

« La décoration ne vous plaît pas ? s'est-il inquiété. »

« Non je veux parler de mon fauteuil. Celui sur lequel je suis assise. »

Et là, il m'a tuée :

« Oui j'adore. Le mien aussi à des roulettes mais le vôtre a l'air plus pratique pour se diriger. »

J'ai pris la plus grande inspiration et j'ai fait mon plus beau sourire :

« Vous êtes sur un fauteuil de bureau. Moi je suis dans un fauteuil roulant parce que je ne peux pas marcher. Il faut que je sois sûre que tous les équipements soient adaptés pour que je puisse travailler ici.»

« Non vraiment, je ne comprends rien au monde mol... moderne. Bon, dites moi, qu'est-ce que je dois faire pour aménager votre poste ? »

J'ai passé en revue les différentes choses dont j'avais besoin. Il m'a écouté en hochant vigoureusement la tête.

« Oh. Si ce n'est que ça. Je m'arrangerai. Je ne suis pas trop mauvais pour faire des travaux. Et je n'oublierai pas la poubelle pour vos... enfin vous savez. »

J'ai fait semblant de ne pas avoir entendu cette dernière remarque. Je ne savais vraiment plus quoi dire. Il a repris :

« J'ai retrouvé les contrats. Vous pouvez les lire tranquillement chez vous et les signer. »

Il a sorti de nulle part une liasse de papiers qu'il m'a tendue. Je les ai regardé sans rien dire. Mon cerveau était trop occupé par tout ce qui venait de se passer. Je les ai mis dans mon sac et Djay m'a raccompagnée vers la sortie.

Lina m'a récupérée. Au début, j'etais trop choquée pour parler. Quand j'ai essayé de lui raconter la scène, je n'arrivais pas à trouver les mots. Soit ce mec avait toujours vécu dans une grotte. Soit c'était un tordu.

Lina a relu mes contrats. Visiblement, rien n'était bizarre. Ah si, un petit détail :

« Tu as vu le chiffre qu'il a mis pour ton salaire ? »

1200 euros. Le mec était sérieux pour me donner 1200 euros pour un mi-temps. Et voilà pourquoi, au lieu de prendre la fuite, j'ai accepté de travailler avec ce Djay.

Jusqu'à ce qu'on nous sépareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant