Il y avait quelques images. Floues. Mais qui restaient gravées dans l'esprit. Certaines n'avaient pas de sens, d'autres si. Tantôt un homme vêtu de blanc, tantôt une femme, puis un mur, un plafond, un parc. Mais entre ces images, que le noir. Et puis vint le jour où les hommes devinrent difformes. Des yeux légèrement plus grands, plus sombres et des vêtements qui ne ressemblaient en rien aux blouses blanches qu'il apercevait habituellement. Mais il ne se posa pas de questions. Il était bien, là, dans sa léthargie. Que pouvait-il lui arriver ?
Il ne savait pas depuis combien de temps cela durait. Une semaine ? Un mois ? Une année ? Plus encore ? Impossible de le dire. Les images étaient plus nettes, mais il n'y avait plus personne au dessus de lui, seulement le plafond blanc et le mur peint dans la même couleur. Il n'y avait plus de parc non plus. Etait-ce une punition pour avoir retrouvé un semblant de conscience ? Ou de s'être remémoré certaines choses sur ce qui l'avait poussées à être dans cet état ?
Il se réveilla très calmement. Il ne savait pas si ce n'était qu'une image de plus à ajouter à sa mémoire, ou simplement un rêve. Parfois il rêvait de se lever, de se promener dans le parc et d'entrapercevoir d'autres personnes. Il ne ressentait rien dans son monde. A présent, quelque chose le dérangeait au niveau du ventre. Quelque chose qui faisait du bruit, et qu'il avait oublié il y a bien longtemps. La faim.
Il se redressa doucement et parvint à jeter un regard tout autour de lui. Tout était à sa place, sa porte était fermée et il n'y avait pas de fenêtre. Une chaise était la, probablement pour les personnes travaillant sur son cas. La pièce était froide, il y avait d'ailleurs un chauffage qui ne devait surement plus fonctionner.
Il posa un pied au sol, et frissonna au contact du carrelage froid. Il se leva, difficilement, sentant ses jambes prêtes à le lâcher. Depuis combien de temps ne s'était-il pas levé ?
Il parvint à trouver l'équilibre, et avança en direction de la porte. Il s'attendait presque à ce qu'elle soit fermée, mais elle s'ouvrit en grinçant légèrement, menant à un couloir sombre. Les volets des fenêtres étaient fermés, la seule lumière qui subsistait, venait de certaines portes qui étaient ouvertes, donnant sur deux bureaux étroits dédiés au personnel.
Il circula doucement, tout d'abord, puis accéléra vers la sortie. Il se souvenait maintenant de la façon dont il était arrivé là, encore conscient du monde qui l'entourait. Aujourd'hui, il n'y avait plus rien, les couloirs avant étaient remplis de personnels mais également de patients.
Il était dehors. Mais il n'y avait rien. Pas une voiture sur le parking, pas un passant promenant son chien, ni de voiture circulant sur la route. Au loin, l'autoroute semblait abandonnée elle aussi. Le centre où il était interné se trouvait en plein milieu de lotissements, où on trouvait habituellement des enfants qui jouaient sur les trottoirs, des passants allant au travail via le bus, et une circulation importante. Mais là, rien, pas un bruit.
Il se demanda si ce n'était pas encore un de ses rêves étranges, là où il voyait des êtres au dessus de son lit. Mais cela semblait tellement réel. Il sentait même la chaleur du soleil en contraste avec la fraicheur de l'ombre, un soleil printanier au vue de la floraison des arbres tout autour. Et l'herbe. Elle était haute, comme abandonnée par les tondeuses et autres outils de jardinage.
Les oiseaux étaient là, ils chantaient, volaient d'arbre en arbre, se chamaillant par moment. Des chats solitaires et faméliques se promenaient de jardin en jardin. Certains une souris au bec, d'autres cherchant à voler la prise obtenue par leurs frères. Au loin, il vit la première voiture. Garée, couverte de pollen comme si personne ne l'avait lavée depuis un moment.
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Le réveil
Science FictionLéo est un homme sans passé. Se réveillant dans un hôpital psychiatrique, il se rend compte qu'il est seul au monde. Mais en réalité des forces extérieurs ont pris possession de notre planète. Des créatures ignobles s'emploient à tuer toute trace de...