Chapitre 1

42 2 2
                                    

Quelque chose au sol s'agrippa à sa jambe et il trébucha. Il se cogna lourdement la tête sur une voiture stoppée en plein milieu de la route. Il pouvait presque voir les étoiles tournoyer autour de lui. Puis il se souvint pourquoi il avait couru, sa peur. Il parvint à se redresser et s'appuya sur la portière de la voiture. Il tata pour y trouver la poignée, ouvrit la porte et s'y engouffra vivement. Il n'avait pas les idées claires, et sentait un liquide couler le long de sa joue. Il saignait, le choc avait dû être puissant. Il respira calmement, ferma les yeux, et se concentra sur les bruits alentours. Pas un son, à part celui des oiseaux. Il rouvrit les yeux et ne vit rien. Les jardins étaient comme avant, abandonnés, vides. Il remarqua les clés qui étaient encore là, en place, prêtes à démarrer l'engin.

            La voiture ne s'alluma pas. En fait, elle ne faisait rien, elle était tout simplement morte. Il soupira, et ce dit qu'il n'avait plus qu'a ressortir et affronter les dangers de l'extérieur. Il sortit une jambe, puis l'autre, se redressa et scruta les environs. Toujours rien. Mais quelque chose le gênait, comme si on avait retiré un aspect spécifique de l'environnement qui l'entourait. Il lui fallut du temps, mais il se rendit enfin compte qu'il n'y avait plus aucun bruit, si ce n'est le vent sur les feuilles. Et un léger grognement. Il se tourna légèrement dans cette direction.

            La créature se trouvait sur un muret, et le regardait fixement. Elle avait des yeux jaunes et ses pupilles étaient totalement dilatées. Une tête à mi-chemin entre un loup et une créature démoniaque. Elle bavait abondamment, et s'essuyait avec ses longues pattes griffues, qui pouvaient lui servir de mains. Elle se tenait sur deux jambes et était couverte de poils noires. Il se rendit compte que la bête n'était qu'à une dizaine de mètre de lui et qu'elle n'avait plus qu'à l'abattre. Mais pourquoi s'était-elle arrêtée à cet endroit, tellement visible, comme si elle avait stoppé son mouvement en plein milieu de la chasse. Elle semblait écouter. Qu'entendait-elle ? Son cœur qui battait la chamade ? Un autre animal de ce genre ? Ou bien ... un engin électrique !

            Ce devait probablement être le même qui était passé près de sa cachette le matin même. Pour une raison inconnue, la créature ne semblait pas l'apprécier, et commençait à reculer. Puis brusquement, se rendant compte que le bruit s'approchait constamment, elle s'en alla à toute allure, comme si elle fuyait un danger imminent.

            Il ne parvenait pas à bouger et était totalement pétrifié sur place. Il ne comprenait pas. Il n'était pas un expert en tout ce qui touchait la crypto zoologie, mais cette chose ressemblait à n'y pas douter à un loup-garou, ce monstre de légende qui transformait des hommes en bête sauvage assoiffée de sang que rien ni personne ne pouvait arrêter. Excepté cet engin qui arrivait à sa hauteur. La lumière l'éblouit, et il revint sur terre, mais resta une fois de plus figé sur place, ne pouvant esquisser aucun mouvement. La machine s'arrêta longuement sur lui, puis la lumière rouge vive se coupa. Alors, il se passa une chose très étrange. L'objet émit une lueur bleutée, comme un halo autour de lui, et s'envola à une vitesse fulgurante, puis disparut.

            Il avait été repéré. Par qui ? Telle était la question. Une chose était sûre, ces personnes devaient donner la frousse à cette créature. Peut-être allaient-ils le protéger, lui expliquer ce qui s'était passé, l'amener dans un lieu sûr là où il pourra converser avec d'autres personnes. Ou peut-être qu'ils allaient juste le tuer.

            Soudainement, il ne pouvait plus rester sur place. Il commença à courir, à toute vitesse, il sentait ses poumons le brûler violemment, mais il ne s'arrêta pas. Il continua jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et tomba au sol. Il était au milieu d'un parc pour enfant. Il avait mal. Surtout à la tête, même s'il ne saignait plus, il aura probablement une grosse bosse et quelques bleus en guise de blessure de guerre. Et il avait besoin de respirer, il était totalement à bout de souffle et ne parviendrait plus à s'enfuir si la créature revenait. Et elle était là, à nouveau.

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant