𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑢𝑛

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Mot de l'auteur : Hop, en avant, c'est parti pour une nouvelle aventure et bonne lecture.

Disclamer : MHA ne m'appartient pas.

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Ce soir-là, Katsuki Bakugo savait qu'il aurait dû refuser de suivre Kirishima Eijiro.

Le héros Dynamight avait enfin fini par rentrer chez lui, sans avoir à s'inquiéter du lendemain, sans avoir à se tenir sur le qui-vive parce qu'un vilain venait rouler des mécaniques en plein centre-ville ou parce qu'un dossier était bizarrement incomplet ..., le héros était en congé et ne serait contacté qu'en cas de réelle urgence. La fatigue lui rongeait le corps, le rendait lourd depuis plusieurs jours déjà, et il avait l'impression de ne pas avoir dormi depuis un moment, si bien que ses paupières luttaient pour ne pas s'abattre sur ses iris carmin. Et d'accord ... Peut-être que ça, c'était vrai. Peut-être que le héros ne dormait plus depuis bien longtemps, mais jamais encore, il n'avait ressenti un tel épuisement, jamais encore son corps ne lui avait fait autant défaut.

Pourtant, malgré le manque flagrant de sommeil, le cendré continuait de se lever en pompant dans ses réserves. Chaque jour, le jeune homme trouvait la rage de vaincre une nouvelle fois, de montrer les crocs parce qu'il était désireux de gagner, toujours. Alors même qu'il était coincé dans une routine perpétuelle, alors même qu'il se lassait de tout – des encouragements des citoyens, des réprimandes de son patron, des regards inquiets qui coulaient sur son corps de la part de ses amis, de la vie qui s'écoulait – sauf de la victoire, sauf de l'aimer. Il se lassait du chemin pour aller à son agence, se lassait des regards encore étonnés de chacun de ses collègues quand il leur offrait un bonjour en début de matinée, un bonsoir en fin de soirée. Il se lassait de revêtir son costume dans lequel il se sentait pourtant protégé, dans lequel quelques mois auparavant, il se sentait encore lui. Il se lassait de patrouiller dans la rue, le visage nonchalant, les sourcils froncés et les poings crispés, prêt à en découvre avec n'importe qui parce que son corps continuait tout de même de réclamer la victoire – une victoire de substitution.

Et ce soir, alors que Katsuki venait à peine de jeter son sac quelque part dans l'entrée de son appartement et de prendre place sur son canapé pour détendre ses muscles endoloris par sa journée, par le poids de son costume, par ses efforts quotidiens, sa porte d'entrée vola violemment. Aussitôt, le héros lâche un soupir empreint d'exaspération, et Eijiro se glisse dans son appartement, dans son salon, avec un sourire des plus ridicules collés aux lèvres, transpirant la joie de vivre comme si son métier de super-héros ne lui prenait pas toute son énergie, ne le pompait pas complètement.

— Viens avec nous, on sort ce soir !

Comme simple réponse, Katsuki se contente de hausser un sourcil à la limite de la moquerie et de l'agacement. Kirishima se foutait vraiment de sa gueule ? Il était enfin en congé, merde. Il n'allait pas perdre son temps à sortir juste pour les beaux yeux de cette tête d'ortie et de sa bande de crétins. Que le héros dégage donc d'ici et le laisse dormir en paix, parce que lui ne venait pas le faire chier pour aller se trémousser quand il était en congé, bordel.

— Je sais déjà à quoi tu penses ! Mais mec, ça fait vraiment longtemps qu'on n'a pas fait un truc avec toi, genre un mois ? argumente rapidement le rouge. Tu dormiras demain matin, promis !

Eijiro reçut un grognement comme réponse, un grognement caractéristique du blond. Et au fil du temps, celui à l'alter de durcissement avait appris à user de malice – il ne dira d'ailleurs jamais assez merci à Izuku pour tous ses conseils. Donc, afin d'arriver à ses fins, le garçon aux cheveux rouge décide de contourner la difficulté qu'est son meilleur-ami.

— Qui ne dit mot, consent ..., lâche Kirishima déjà penché sur son téléphone en tapant à toute vitesse une réponse – sans aucun doute positive – aux autres zigotos de leur bande. On est à une quinzaine de minutes à pied du bar, en selle mon lapin !

Le rouge s'avance toujours tout sourire vers son ami, lui attrape le bras nullement effrayé par l'autre menaçante qui se dégage du cendré et le tire à sa suite. Katsuki soupire une fois de plus, d'un soupir à s'en fendre l'âme, devant un Eijiro qui s'empresse de lui choper des affaires à la voler – son portefeuille, une veste et ses clefs ? croit-il reconnaître – avant de tout lui jeter dans les bras sans délicatesse.

Et tandis qu'il regarde son prétendu ami fermer la porte de son appartement, ses mains s'enfoncent un peu plus dans les poches de la veste qu'il vient d'enfiler. Quelque chose lui grignote désagréablement le ventre, le rend nerveux, presque anxieux. S'il avait su, Katsuki aurait écouté son instinct et serait sagement resté chez lui ... Vraiment, il aurait dû répondre un vague « Non merci. », et se vautrer devant une série. Mais les mots se sont coincés dans sa gorge, par flemme sûrement. Puis Eijiro semble bien trop heureux pour tenter d'opérer un repli stratégique.

En avant, se motive-t-il. Rien de pire que son cœur déjà brisé ne peut l'attendre là-bas.

𝐖𝐄𝐀𝐊 | 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant