Chapitre 6

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Les SS ont vidé le baraquement où se trouvent les enfants dès le lendemain. Elias a fait un mini malaise mais Juan l'a rattrapé lorsqu'il s'est effondré. Les jumeaux ne se sont pas lâchés la main et pleurent à chaudes larmes depuis que les SS ont débarqués. Après avoir dû se déshabiller entièrement, tous les condamnés essayent de cacher ce qu'ils peuvent. Ils se sont fait recenser et attendent à présent devant une grande porte. Elias pleure et hurle de toutes ses forces. Il a besoin d'extérioriser sa colère, d'extérioriser sa peine. Il a besoin que tous l'entendent ! QUE TOUS ENTENDENT SES APPELS AU SECOURS !!

La peur brouille ses pensées et son cœur tambourine de plus en plus fort. Les gens se pressent autour de lui et il n'arrive plus à respirer. Karol et Bogdan sont introuvables. Elias se fait entraîner par la foule dans une grande pièce. Au plafond, sont accrochées des douches. Elias et Juan se détendent alors. Un immense sourire apparait sur leurs visages.

- Ils veulent juste nous doucher !

Ces petits auront au moins eu la chance d'être paisibles pendant leurs dernières secondes sur cette planète...


Après une nuit à faire « le guet » à la place d'Henry (en lui ayant piqué ses vêtements), David se rend à l'entrée pour l'arrivée des nouveaux prisonniers. Ces pauvres gens sont transportés pendant des jours sans eau ni nourriture, avec un pot commun pour faire tous leurs besoins... Autant dire comme des animaux quoi. Le pire c'est qu'ils ne savent pas que leur déportation n'était qu'un avant-goût de l'enfer qu'ils allaient devoir vivre.

Le premier wagon à bestiaux arrive et un SS sort de force tous les gens à bord. Le cœur de David se sert. Les détenus sont placés sur la rampe et doivent choisir entre la droite et la gauche.

Il essaye de deviner quel côté sera directement envoyé à la chambre à gaz. La gauche apparemment car les SS s'activent pour emmener à gauche les personnes âgées, les femmes, les enfants et les personnes handicapées. Un autre wagon s'approche et David fait signe à un autre SS qu'il s'en occupe. Il espère que celui-ci n'a pas vu la peur dans ses yeux lorsque leurs regards se sont croisés...

David s'approche du wagon. Il essaye de ne pas faire de mal aux passagers en les descendant. Lorsque les autres SS ont détourné le regard, il entre dans le wagon à bestiaux et se déshabille. Après avoir retiré tout ce qui faisait de lui un SS, il se mêle à la cohue et recommence son entrée à Auschwitz à zéro.

Auschwitz Birkenau, berceau de tous les fardeauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant