Chapitre 9

3.8K 212 30
                                    

   J'émergeais doucement de mon sommeil, un mal de tête monstrueux me martelant le crâne. J'avais l'impression qu'un couteau me transperçait la tête et qu'on le retournais sans cesse. Je me redressais doucement, mais je fus prise vertige. Une main me plaqua relativement tendrement contre le matelas. 

— Salut Lily, fit la voix de Newt, enjoué.

 J'ouvrais difficilement les yeux, essayant de m'habituer à la lumière. Où me trouvais-je ?

— Combien de temps j'ai dormi ?
— Trois jours et demi. Tu as loupé pleins de choses !

 Sa voix était partagée entre l'excitation et la tristesse. Ma curiosité s'agrandissait de plus en plus mais, Newt ne disait plus rien. Ma vue s'ajusta et je pus le voir. Il n'était pas normal, son regard était perdu dans le vide. Son attitude tendue. Il semblait perdu. Je ne voyais qu'un possibilité à cet air grave : il y avait eu des morts, et les conséquences avaient été tragiques.

— Newt ! le réveillais-je. (Petite pause.) Alors ? insistais-je, sentant le stress monter en moi. Thomas ? Minho ? Teresa ? Les autres ?
— Après ton laisser aller, Minho nous a expliqué à moi et à Thomas qu'il avait trouvé la cachette des griffeurs. On ne pouvait pas y aller, il nous l'a dit une heure avant que les portes ne se ferment.
— Pourquoi il ne vous l'a pas dit avant ?
— Il n'a pas pu : Monsieur a passé sa journée à ton chevet.

 Je rougis brusquement, tenait-il autant à moi que je ne tenais à lui ? Si on se fie à ça, oui. Une bouffée de contentement me remplit.

— Il s'est passé quoi après ? baragouinais-je dans une vaine tentative de cacher ma soudaine pigmentation colorée à Newt.
— C'est là que les choses se compliquent, grimaça-t-il. (Je sentais le gros morceau venir.) Les portes ne se sont pas fermées. Gally et Jack sont morts.

 Une douleur, bien que petite, me prit au cœur. J'avais beau ne pas les porter dans mon cœur, je ne me sentais pas bien pour les deux garçons. Je relevais la tête et attendais la suite. Il n'avait pas tout dit.

— Thomas s'est fait piquer, finit-il par avouer amèrement.

  Je ne me sentit pas bien. Pour Thomas, la douleur que j'avais ressentie envers les deux garçon était décuplée et se teintait d'un autre sentiment : la peur. La peur de le voir mourir. Mais le maigre sourire de Newt me fit comprendre qu'il n'était pas en danger. Pourtant ma tête me tournait, je voulais fermer les yeux, disparaître, mais, pour Thomas, pour ma dignité, je ne pouvais pas m'évanouir une deuxième fois.

— O-ok, bégayais-je enfin. Comment va la nouvelle? changeais-je de sujet (en réalité son sort ne m'intéressait pas le moins du monde,  qu'elle soit en train de bouffer des limaces, morte au fond un trou, ou en plein voyage au mondes des licornes n'avait pas de grande différence à mes yeux).
— Elle s'est déjà tapé les trois-quarts des blocards, et en a chauffé quasiment le totalité je pense. Sinon elle passe son temps à courir après Minho comme un chien. 
— Quoi, comment ça ? m'étonnais-je. Ils... Ils sont ensembles ?

 J'avais peur de sa réponse. Faites que je ne me sois pas réveillée trop tard.

— T'inquiète Lil, Minho ne se rabaissera jamais à ce genre de fille. Tu peux dormir tranquillement ce soir, se moqua-t-il, me lançant un sourire amusé.
— Ça m'étonnerait que je dorme paisiblement ce soir, si les portes ne se referment pas, dis-je en lui adressant un sourire.

  J'en avais marre de ma position allongée, je sentais que je pouvais me redresser. Dans mon action,  je sentis une corde frotter ma jambe. Je sortis ma main de la couette et découvris l'arc que j'avais trouvé. Sans m'en rendre compte je le tenait fermement depuis le début. Je détendit ma main qui me tiraillait. Je luis jeta un coup d'œil : elle était écorchée.

— Désolé, on a tout essayé pour t'enlever cet arc de tes mains, mais rien à faire, tu as une de ces poigne ! s'enthousiasma Newt avec un sourire.

  Sa bonne humeur me faisait chaud au cœur. Puis une idée incongrue me traversa l'esprit. Et si les flèches de cet arc fonctionnaient de la même manière que ma dague ? Et si les Créateurs avaient fait de moi une machine à tuer ? J'attrapais le carquois, le mettais sur mes épaules, enfilais un jean (Newt se retourna, rougissant) et sortais de la ferme Newt sur mes talons. Je voulais essayer quelque chose. Bingo. La nouvelle se tenait devant moi à environ cent mètres. Elle était au bon endroit au bon moment, du moins pour moi, puisque pour elle ça n'allait pas être un bon quart-d'heure... Minho venait de rentrer du Labyrinthe, il essayait de passer, mais elle le retenait, alors pris d'une colère sourde, j'encochai ma flèche, tendis la corde, coupai ma respiration et lâchai comme si je l'avais fait des milliards de fois. La flèche alla se planter dans sa chemise et pendant qu'elle s'écroulait par terre, je ramenais mon bras vers moi. La flèche revint à une vitesse folle pour se remettre à sa place, dans le creux de mon carquois. Minho leva la tête et lorsqu'il me vit, il accouru et me pris dans ses bras, heureux de me retrouver.

---------------------------------------------
J'attends vos avis avec impatience !!! 😁👍.



L'épreuve de Lily •RÉÉCRITURE•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant