Copine

Chapitre 8

ISÉE
samedi, 02h16

Je sursaute quand j'entends mon téléphone sonner alors que je dormais. Sans même regarder qui c'est, je décroche. J'ai la tête dans le cul.

- Isée ? Ouvre, je suis devant chez toi je reconnais la voix de Mathieu

Je ne réponds pas et me contente simplement d'allumer la lampe de chevet avant de me lever pour ouvrir ma porte d'entrée. Je sais pas ce qu'il fout là, je dors debout, je comprends rien.

Il s'assoit sur mon lit pendant que je referme la porte et il pose ses coudes sur ses cuisses en me regardant. Je frotte mes yeux, debout face à lui, et petit à petit je commence à me rappeler ce qu'il s'est passé : sa meuf a débarqué, elle a dit que Mathieu me trouvait moche, j'étais vexée, je suis rentrée chez moi.

- J'suis désolé pour Laure, je l'ai tej, elle était trop jalouse t'façon.

- Tu m'as réveillé pour me dire ça ?

Le blond attrape ma main et m'approche de lui. Il lève la tête vers moi tandis que mes jambes sont entre ses cuisses.

- Je te réveille parce que je veux pas que tu dormes contrariée. Et j'te connais, je sais que ça t'a vexé ce qu'elle a dit.

- Je peux pas t'en vouloir juste parce que t'as dit que j'étais moche. C'est ridicule. On a plus cinq ans.

Bon, c'est évident que ça m'a vexé et que je pue le seum. Mais je nierai jusqu'à la mort. J'assume pas du tout d'être à ce point susceptible.

- Mais Isée, écoute moi steuplaît.. je te trouve pas moche. C'est juste que Laure était hyper jalouse de toi, et j'pouvais pas lui dire que t'étais plus fraîche qu'elle alors que c'était elle ma meuf.. du coup ouais je lui ai dit que tu me plaisais pas.

J'acquiesce en hochant la tête. Je veux pas que Mathieu sache que ça m'a autant touché, parce que si Elyo ou Ormaz avait dit que j'étais moche j'aurai sûrement pas été aussi vexée.

- Mais tout ce que je t'ai dit avant qu'elle arrive je le pensais. Tu sais très bien que c'est faux..

J'hoche encore une fois la tête et le rappeur penche sa tête sur le côté en souriant.

- Arrêtes de me regarder comme ça.. il chuchote en lâchant ma main pour poser la sienne derrière ma cuisse nue.

Ça y est, elle est de retour, la fameuse tension qui s'installe autour de nous et qui me donne juste envie de me jeter sur lui. J'hausse les épaules et je sens son pouce caresser la peau de ma jambe, passant même sous ma nuisette.

- T'es vraiment venue à deux heures du matin juste pour me dire que tu me trouvais pas moche ?

- Ouais il hausse les épaules en posant son menton contre mon ventre.

Je souris en posant mes mains sur ses épaules, et il me sourit lui aussi. Il est trop mignon et il faut que je lutte pour pas l'embrasser.

- Et du coup vu qu'il est tard j'me suis dit que j'pouvais rester dormir avec toi..

Je lève les yeux au ciel en souriant, il perd vraiment pas de temps celui-là.

- Sauf si tu veux pas de moi..

Je penche la tête en haussant les sourcils. Il sait très bien que je peux rien lui refuser. Mais c'est justement ça le problème, j'ai pas envie de recommencer à faire des bêtises avec Mathieu, et dormir avec lui sans faire de bêtises c'est assez compliqué.

- Ok mais tu dors côté droit.

- Nan Isée steuplaît.. j'dors mal de c'côté.

- C'est mon lit, c'est moi qui décide.

À contre cœur, je me défais de son emprise et lâche ses épaules pour retourner sous ma couette. Le rappeur retire son jean et son t-shirt blanc et souffle bruyamment en soulevant la couette.

Je sais très bien qu'il déteste dormir du côté droit mais moi c'est pareil donc il a pas le choix.

- Arrête de bouder Math', je suis sur que dans deux minutes tu dors comme un bébé.

Il sourit et tourne enfin sa tête vers moi avant de poser sa joue contre l'oreiller.

- J'aime trop quand tu m'appelles Math' il dit alors que je viens d'éteindre la petite lampe.

Je ne réponds rien et me contente simplement de poser moi aussi ma joue contre l'oreiller, face au polonais. On a l'air con, l'un en face de l'autre, dans le noir.

- Merci d'avoir été là pour moi.. et désolée pour Laure, t'avais l'air bien avec elle.

- Ouais mais elle voulait trop passer avant tout, et je laisserai personne passer avant toi.

Heureusement qu'il ne me voit pas parce que je suis presque sûr que je rougis. Il se rend même pas compte qu'il est adorable.

- Tu veux pas me faire un câlin ? il demande en chuchotant.

Sans même réfléchir, je m'approche du blond et pose mon menton contre son torse tandis que mes bras passent dans son dos nu et chaud.

Il me sert fort contre lui et je me suis rarement sentie aussi protégée qu'à cet instant précis. J'ai l'impression que tant que je suis dans ses bras, plus rien de peut me blesser. Même pas les remarques horribles de Raph'. J'en ai plus rien à faire.

- Un jour tu t'rendras compte que t'es amoureuse de moi, mais vas-y j'te laisse encore un peu dans l'déni.