Chapitre 2 : Belle

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Le professeur afficha enfin les groupes, Belle repéra rapidement son nom et son cœur bondi de joie lorsqu'elle aperçu le titre de son sujet : la métamorphose du moi. Parmi tous ceux présentés, celui-ci faisait partie des trois sujets qu'elle avait vraiment envie de faire. Puis elle remarqua la personne avec qui elle était : Archibald Leroy. Elle se pinça les lèvres, elle ne le connaissait pas tant que cela, mais elle savait qu'il avait un caractère de chien, tous les lycéens l'appelait la bête, mais elle avait toujours refusé de le surnommer ainsi. Elle trouvait cela cruel. Elle n'osa pas se retourner pour le regarder, pour voir sa réaction. Belle se demanda si elle était déçue par ce tirage au sort ? Elle ne su le dire, elle s'était principalement concentré sur les sujets que la personne avec qui elle allait être ne l'avait même pas traversé l'esprit. Alors qu'un bon binôme pouvait tout changer, elle le savait très bien. Son amie Gabrielle, lui donna un coup de coude :

« Je viens de voir avec qui tu étais, je suis désolée, c'est horrible.

- Tu peux peut-être négocier avec le professeur pour échanger de binôme, non ? Chuchota Camille.

- Une de vous deux veut bien échanger avec moi ?

-Heu... je ne parlais pas de nous mais de quelqu'un d'autre dans la classe.

- Dis-moi une seule personne qui accepterait d'échanger avec moi, tout le monde se moque de lui et fait en sorte de l'éviter.

- Je ne sais pas quoi te dire, s'excusa Camille.

- Alors ne dis rien, s'agaça Belle. »

Le professeur de littérature calma la classe, pendant que celui de philosophie distribuait les sujets à chacun des groupes. Belle regarda la feuille qu'on venait de lui donner, elle nota en haut le sujet de son projet puis lu les modalités de notation et les critères qui seront à respecter. Elle surligna les dates pour rendre la dissertation, puis pour envoyer le diaporama et celui de l'oral. Rien dans ce qui leur était demandé ne semblait difficile, cela leur demanderait beaucoup de travail mais il n'y avait pas de difficulté apparente. A la condition que son binôme ne soit pas un flemmard. Elle souffla pour se calmer, Archibald n'était pas la seule personne avec qui ce projet pouvait mal tourner. Elle connaissait plusieurs élèves dans la classe qui ne travaillaient peu voire pas du tout quand il était dans un groupe. En seconde, sur un projet en trinôme, elle avait travaillé exclusivement seule alors que les deux autres passaient leur temps à « faire des recherches » sur leur téléphone. Elle avait eu une bonne note, les deux autres aussi par la même occasion, alors que le plus gros de leur effort avait été de trouver des belles images pour le rapport. Elle avait été agacée au plus haut point et c'était la dernière fois qu'elle se mettait dans un groupe sans réfléchir. Mais cette année le binôme était imposé, elle n'avait pas le choix. Les deux professeurs avaient été clair sur ce point aucun changement de binôme n'était possible même si quelqu'un avait accepté d'échanger sa place avec Belle, cela aurait été refusé. Elle inspira puis expira, ce n'était pas ce problème de binôme qui allait l'empêcher de réussir ce projet.

Durant la récréation, Belle était perdue dans ses pensées comme souvent et elle n'écouta pas attentivement la discussion sur Archibald et elle. Ses camarades la plaignaient et ils en profitaient pour critiquer encore plus le physique d'Archibald. Belle tenait dans la poche de sa jupe le morceau de papier que lui avait donné Archibald avant de partir précipitamment hors de la classe. Il ne lui avait rien dit, seulement remis ce fichu morceau de papier arraché certainement de son agenda. Elle avait été surprise par son écriture, elle était en script, aérée, anguleuse et penché légèrement vers la gauche. Elle arrivait à le relire sans problème. Voici mon numéro de téléphone, si tu souhaites parler du projet, envoie moi un sms. Alors ainsi il voulait travailler par sms, un devoir de groupe se faisait de vive voix pas par son téléphone portable et encore moins par sms. Qu'est-ce qu'il attendait, ses directives ? Il pensait réellement qu'ils allaient faire leur recherche pendant des mois à distance, s'échangeant des sms pour se tenir au courant de leur avancé. Il était hors de question que cela se passe de cette manière. Il fallait absolument qu'elle aille lui parler et lui dise comment elle souhaitait travailler. Devant la salle de classe, après la récréation, elle attendit avec impatience, mais il ne se montra pas. Elle se rappela qu'il ne faisait pas grec, il était donc libéré après le cours d'Humanité. Les deux heures de grec, lui parurent d'une lenteur, elle savait que c'était dû au fait qu'elle n'était pas concentrée. En tant normal, le grec était une de ses matières favorites, le professeur qu'elle avait était génial, mais ce jour là, rien n'y fit, elle avait la tête ailleurs.

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant