Chapitre 3 : Archibald

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Archibald était assis à sa place au fond de la classe, la capuche relevée, les yeux fermés. Les deux derniers jours avaient été difficiles comme chaque année depuis deux ans. Ces moments qui avaient été des jours de bonne humeur et de bonheur avaient été remplacés par de la tristesse et de l'incompréhension. C'était la troisième année qu'il s'organisait ce voyage fin septembre, seul, sans son père. Il en avait réellement envie pourtant il en revenait abattu et triste. La première année, il avait proposé à son père de l'accompagnait mais il avait refusé. Combien d'année encore ferait-il ce voyage annuel, est-ce qu'un jour il oublierait d'y aller ?

La deuxième sonnerie retenti, il ouvra les yeux, baissa sa capuche et vit Belle qui le regardait avec des yeux noirs. Il se redressa, et se demanda ce qu'il avait fait pour mériter un tel regard. Elle se retourna et s'assit à sa place, il la vit fouiller dans ses affaires, demandait quelque chose à une de ses amies qui lui donna un morceau de papier. Puis quelques minutes plus tard, elle se retourna pour faire passer un mot en le désignant. Il vit que son camarade de classe était incrédule face à cette demande. Archibald comprit que ce dernier était étonné qu'on puisse vouloir passer un mot à « la bête ». La même réaction se répéta pour chaque élève de chacune des rangées. Personne ne parlait à « la bête », personne n'envoyait de mot à « la bête ». Lorsque Thomas lui tendit le mot avec un sourire railleur, ce dernier ne pu s'empêcher de lui faire une remarque.

« Qu'est-ce qui se passe la bête quelqu'un porte un intérêt à ta petite personne ?

- Fais gaffe à ce que tu dis, menaça Archibald en tira violemment à lui le mot.

- Pourquoi tu vas me frapper ?

- Sans aucun problème, averti Archibald, je me ferai un plaisir de te refaire le portrait.

- Tu ne me fais pas peur, bredouilla Thomas.

- Je n'en suis pas si sûr, riposta-t-il.

- Qu'est-ce qu'elle t'a écrit ?

- Tu es jaloux, ironisa Archibald.

- De toi ? Jamais.

- Basta chiacchiere là dietro, intervient Mme Bianchi, leur professeur d'italien. Le chiedo di non disturbare la lezione.

- Sì signoria, mi spiace, s'excusa Archibald. »

Archibald attendit que son camarade se retourne vers la professeure et que cette dernière cesse de les surveiller. Puis il ouvrit le mot de Belle, il vit qu'elle avait écrit à la hâte, malgré cela son écriture restait belle. Elle lui demandait d'aller à la salle d'étude durant la récréation pour parler du projet. Archibald soupira, il avait passé les deux derniers jours à se demander pourquoi elle ne lui avait pas écrit de message alors qu'il lui avait donné son numéro. En voyant passer le mot à travers la classe, il s'était demandé si elle n'avait pas réussi à négocier pour changer de binôme. Il en était rien, elle souhaitait seulement travailler sur le projet. Il fronça les sourcils, pourquoi ne lui avait-elle pas écrit cela par sms ? Avait-elle vraiment besoin de faire passer un mot à travers la classe alors qu'elle pouvait lui écrire cela par message ? A moins qu'elle n'ait jeté son numéro de téléphone, pensa-t-il. Belle se retourna durant le cours et le questionna des yeux, il acquiesça de la tête pour confirmer qu'il irait avec elle en salle d'étude durant la récréation. Les deux heures du cours d'italien passèrent, Archibald rangea ses affaires et se dirigea vers Belle qui fit signe à ses amies qu'elle les retrouvait plus tard. Puis tous les deux, ils se dirigèrent en silence vers la salle d'étude. Ils ne prononcèrent aucun mot, seul le bruit ambiant des lycéens comblait le silence qui s'installait entre eux. Une fois dans la salle, ils s'installèrent à une table, puis Belle attaqua.

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant