Penchée comme à son habitude, au dessus de son cahier, elle gribouillait des formes incompréhensibles. Il était vrai que le cours qui se tenait en face d'elles, n'était guère des plus intéressant, et la voir si concentré sur sa tâche amusait et distrayait Mara, lui évitant son envie de s'écrouler de fatigue sur sa propre table. Son amie Zoé n'avait, elle, pas attendu et dormait d'un sommeil sans rêve.
De sa voix monotone, rythmer de silence et de mots incompréhensibles, leur professeur semblait seul face à tout ces élèves peu attentifs. Ce cour était assommant.
Mara glissa sa main plusieurs fois dans ses cheveux, les yeux mi-clos mais luttant avec force pour ne pas sombrer dans un coma réparateur.
Un bâillement lui échappa tout de même, et elle dut se cacher derrière sa main pour ne pas se faire remarquer, détournant le regard d'elle par la même occasion.
Mara secoua sa tête de gauche à droite, comme pour se réveiller. Rien n'y fit, se retrouvant juste étourdie par ce mouvement stupide.
Les yeux plissés, Mara se tourna de nouveau vers sa seule source de lumière, de chaleur dans cette salle. La jeune femme qu'elle observait depuis le début du cours était toujours vautré sur sa feuille, le crayon bougeant activement sur le papier.
Mara passa sa main sous son menton, et un sourire amusé étira ses lèvres lorsque celle qu'elle observait attentivement, lâcha un râle de mécontentement avant de gommer rapidement l'erreur qu'elle avait dû faire sur sa feuille.
Mara ne put s'empêcher de pouffer légèrement, et trouva adorable cette mimique qu'avait son visage lorsqu'elle faisait une erreur - ses narines gonflant légèrement, et elle passait un coup bref de langue sur ses lèvres.
Pour rien au monde, Mara n'aurait arrêter cette instant, et, si elle pouvait l'immortaliser de n'importe quelle manière possible : elle le ferait.
Apolline - c'est comme cela qu'elle s'appelait, était le centre de ses pensées, et elle avait osé -enfin- l'aborder il y a seulement une semaine.
L'observant d'abord avec curiosité, Apolline lui avait sourit et l'avait invité à manger avec elle le lendemain, un peu intriguée.
Son invitation avait été le déclenchement d'une vague incontrôlable de stress dans le cœur de Mara, et elle hésita à de nombreuses reprises d'annuler en se protégeant avec des excuses peu crédibles.
Le lendemain, quand Mara suivit Apolline vers le réfectoire après les cours de la matinée, son stress n'était toujours pas retombé et elle eu l'impression qu'elle aurait pû tomber dans les pommes à n'importe quel instant.
«Elle est vraiment amusante cette situation» lui avait-elle dit ce jour là, «je n'ai jamais fais ça...», à la fin de sa phrase laisser en suspens, elle avait prit une bouchée de son plat en levant les yeux aux ciels, «Je veux dire, je n'ai jamais invité quelqu'un à manger alors que je ne le connais pas vraiment.» termina simplement Apolline, en la regardant dans les yeux, un sourire au coin des lèvres.
Mara eu l'impression que les pupilles brunes posées sur elle la transperçait de par en par et lisaient en elle comme dans un livre.
«C-C'est vrai ?» demanda alors la jeune femme, effectuant un mouvement de recul avec son corps, voulant absolument se faire toute petite face à la situation.
«Oui
- Moi non plus»
Un échange de regard complice s'effectua entre elles, et un silence confortable s'installa après cette brève interjection. Le stress de Mara était certes toujours présent, mais elle se sentait se détendre légèrement.
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L A V A N D A
Short StoryElle était toujours vêtue de hautes chaussettes violets pastels, un pull trop grand cachant ses mains au dessus de son pantalon noir. Elle était toujours penchée, quand je la voyais, sur un bout de papier, à gribouiller tout ce qui lui passait par l...