Os 2

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(G)I-dle, MinniexSoyeon 

Je recule précipitamment alors qu'un coup s'abat sur mon épaule et je trébuche, tombant au sol devant mes bourreaux qui se jettent sur moi pour me rouer de coups. Inerte, je me laisse faire, trop épuisée pour me défendre de ce qui est, de toute manière, mon quotidien quoi que je fasse.

Je sens vaguement des gens tirer sur mon uniforme, des coups s'abattre sur mon visage sans une once de compassion, on me traite de pute, de salope..... On me crie d'aller écarter les jambes ailleurs, de retourner sur le trottoir et tant d'autres choses. Je ne réplique pas, je ferme juste les yeux en espérant qu'ils arrêtent.

Les rires des autres adolescents autour de moi qui se moquent de ma faiblesse, les bleus qui ornent ma peau, les insultes en tout genre qui me sont balancées comme des poignards, les regards tueurs de ces tyrans en uniformes.... C'est ma vie. Chaque jours, je subis silencieusement cette haine, renfermant comme je peux mes larmes en moi et baissant la tête pour tenter d'échapper aux éternelles embuscades qu'on me tend.

La sonnerie retentie et tout le monde s'éloigne alors que je reste prostrée au sol dans le couloir, mon uniforme déchiré se tâchant du sang qui s'échappe de mes blessures. Mes longs cheveux rosés décoiffés tombent lamentablement sur mes maigres épaules, masquant un peu mon visage épuisé et je ne peux que soupirer à travers mes lèvres fendues. Je vais de nouveau rater des cours, de toute façon, je ne suis plus à une heure à près.

Lentement, je me redresse entre les casiers froids, m'appuyant au mur pour tenir sur mes jambes couvertes de traces de coups. Je regarde mes cahiers dispersés, piétinés et déchirés dans le couloir et je baisse doucement la tête en avançant un peu pour les ramasser. Mais je n'ai pas fais un pas que je vacille et m'effondre pitoyablement sur le sol à quelques pas de mon sac.

Immobile, allongée sur le sol, je sens les larmes me monter aux yeux malgré mes efforts pour les contenir et une goutte d'eau tiède roule le long de ma joue écorchée. Désespérée, je me roule difficilement en boule pour sangloter, abandonnant toute retenue, de toute façon, j'ai une heure avant qu'il n'y est de nouveau des gens dans les corridors froids de l'établissement.

Je mets une dizaine de minutes pour me calmer et me remettre en mouvements. Péniblement, je me traine pour atteindre mes affaires que je remets dans mon sac et me hisse de nouveau sur mes jambes en reprenant appuis sur le mur. Debout, mes muscles tremblants comme si je réapprenais à marcher, j'avance prudemment vers les toilettes, normalement désertes à cette heure là et entre dans la pièce.

- Mon dieu.....

La première chose que je vois en rentrant est mon reflet dans un miroir. Ma pommette gauche est ensanglantée, mes lèvres fendues et gonflées, la chemise de mon uniforme est déchirée sur le décolleté et le ventre, ma jupe est coupée aux ciseaux sur le bas pour la raccourcir, mes jambes sont violacées à certains endroits, un mot est écrit au marqueur noir sur mon cou. "Salope". Je croise mon propre regard dans le miroir et mes yeux m'effraient, rougis par les larmes, ils luisent de douleurs, adoptant un aspect effrayant. Tout de mon aspect donne envie de fuir mais la lueur dans mes pupilles accentuent cette impression.

Je me rapproche de l'évier et passe lentement de l'eau sur mon visage pour essuyer le sang qui coule encore. Je frotte ensuite ma gorge, tentant d'effacer les lettres tracées sur mon épiderme, l'encre bave, maculant mon cou de noir mais l'insulte reste lisible malgré mes efforts pour la faire disparaitre. Je souffle, retenant les larmes qui menacent de déborder de nouveau et bascule la tête en avant pour fixer le miroir. 

Je me sens si faible actuellement.

D'un geste épuisé, je regarde mon emploi du temps. L'heure qui s'écoule est la dernière de ma journée et il reste peu de temps. Je n'irais pas en cours maintenant, pas dans cet état. Lentement, je quitte les toilettes, mes jambes peinant à porter mon poids. Devant le portail du lycée, je sors sans aucun problème, les surveillants se moquant bien de ce que font les élèves, tant qu'ils sont payés à la fin du mois

Os kpop YuriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant