Chapitre 1

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Chapitre 1 :


Lane


Les arbres défilent derrière la vitre de ma Jeep longeant le sentier de forêt qui me ramène chez moi. Cet endroit maudit où l'être le plus cher à mes yeux m'a été enlevé.

Mon pou s'accélère sous l'afflux des souvenirs, mon regard se voile et l'ensemble de mon corps se crispe. La douleur familière se réveille dans ma poitrine et m'empêche de respirer. Mes doigts se crispent sur le volant manquant de m'envoyer dans le décor à force de le tordre. Un grondement de rage sort d'entre mes lèvres serrées tandis que je frappe à présent sur le tableau de bord de ma caisse.

Je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Des larmes de rage et de tristesse dévalent mes joues. Six mois qu'ils me l'ont pris, six mois que je les traque un par un, six mois que je ne les ai pas vu eux. Bordel pourquoi ça fait si mal.

J'ai eu beau tous les traquer, tous ces êtres qui nous ont trahis, je ne suis pas apaisé. Ma rage et mon désespoir n'ont même jamais été aussi intense. Mais le résultat est là : j'ai échoué, je n'ai pas trouvé le responsable, celui qui nous détruit petit à petit. Je suis las et fatigué. J'inspire profondément, passe la main sur mon visage et descends manuellement la vitre de ma portière pour respirer autre chose que l'air ambiant qui transpire ma culpabilité.

Je ne m'attends pas à être accueillis en héros, loin de là. Je ne leur ai donné aucune nouvelle, du moins, je ne l'ai pas souhaité. J'en était bien incapable. Qu'aurais-je pu leur dire ? Je vais bien, ne me cherchez pas ? Inutile, ils étaient sur ma trace, attirés par les cadavres laissés dans mon sillage, sans jamais pouvoir me rattraper. Et je ne me serai pas arrêté si ma piste elle-même avait pris fin dans cette impasse. Je n'ai pas l'intention de baisser les bras, je la vengerai, je les vengerai. Je le jure sur mon âme. Je trouverai cette enflure, j'en fait le serment. Le reflet bleu de mes yeux apparait dans le rétroviseur, celant cette promesse.

*

J'attrape mon sac kaki et le place sur mon épaule en claquant la portière. Tout est calme ici. Trop. Ma mâchoire est tellement serrée que mes dents grincent. Nous vivons dans ce petit village créer spécialement par mes parents il y a une quinzaine d'année. Un ensemble de petite maison en bois au sein de la forêt, à l'abri des regards, nous permettant de vaquer tranquillement à nos occupations, ou permettant une attaque surprise de la part de nos ennemis sans attirer l'attention de quiconque. Je fusille l'endroit des yeux et me dirige vers la maison de mes parents, Une sorte de petit chalet de colonie de vacances qui m'apparait comme sinistre à présent. Je remonte le sentier lorsqu'une silhouette massive attire mon attention sur ma droite.

- Bonnie, je la salue en m'arrêtant face à elle.

La louve grise me retourne un regard jaune mais ne souhaite visiblement pas communiquer avec moi. Elle se contente de rester assise et de m'observer de son regard impassible. Je passe la main dans mes cheveux en soufflant. Six mois, six mois que je suis parti et c'est comme ça que cette peste m'accueille ?

- Je ne t'ai pas manqué ? Je reprends à voix haute, un sourcil levé.

Elle tressaille à mes paroles, visiblement pas ravie de me revoir. J'en ai bien peur puisque ses babines se retroussent sur ses crocs dans une menace à peine voilé. Elle se relève doucement, tapis sur elle-même, dans une position cent pour cent menaçante cette fois-ci. Je lâche mon sac et me tiens prés. Ses yeux observent le moindre de mes mouvements, je fais un pas en arrière pour déclencher son attaque et cela ne manque pas, elle se jette sur moi tous crocs dehors. Je gronde pour l'inciter au calme, mais elle continue sur sa lancé. Je lève les yeux au ciel puis fixe mon regard dans le sien. Une vague de détresse venant d'elle me percute de plein fouet me faisant tressaillir. Au lieu de bloquer son attaque j'écarte les bras pour l'accueillir, au risque de recevoir ses griffes dans la poitrine. Mais ce n'est pas la louve massive que je réceptionne dans mes bras, mais une petite brune à poil qui me sert fort contre elle entre deux sanglots.

L'Alpha Suprême: Les Origines.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant