Chapitre 2 : la family zone

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- Tony ?

Les yeux bleus de Steve s'écarquillent, il vient juste d'ouvrir la porte de sa chambre ce matin et a la surprise de voir le beau brun l'attendre dans le couloir, adossé contre le mur adjacent.

- qu'est-ce que tu fais là ?

- je viens mettre les choses au clair avec toi.

En un instant, le visage de Tony se trouve tout près du sien et il lui parle d'une voix à peine audible comme si cette conversation était le plus grand secret d'état qui soit.

- parce qu'après ce qui s'est passé hier sur le toit, j'aurais pu te mettre mon poing dans la figure et je l'ai pas fait mais si tu essaies encore de me... enfin, tu vois ce que je veux dire quoi...

Steve se pince les lèvres pour ne pas sourire, son interlocuteur a l'air tellement gêné qu'il n'est même pas foutu de prononcer le verbe en question.

- bref, si tu essaies encore, je me gênerai pas cette fois, je te préviens.

Tony le fixe sans sourciller et Steve comprend que sa menace est à prendre tout à fait au sérieux.

- ok, d'accord. Message reçu cinq sur cinq.

Le cœur de Steve se brise en mille morceaux mais il essaie de voir le bon côté des choses, au moins, il vient de gagner un nouvel ami, c'est déjà ça.

- écoute, si tu es gay, très bien, c'est parfait, moi ça me va, j'ai pas de problème avec ça, chacun mène sa vie comme il l'entend, je ne juge personne mais perso, c'est mon truc ! Non ! Justement ! C'est pas mon truc !

Un sourire attendri se dessine sur le visage de Steve, Tony paraît tellement confus qu'il en est encore plus adorable qu'à l'accoutumée à se mélanger ainsi les pinceaux dans ses explications.

- c'est PAS mon truc, vraiment pas, pigé ?

- pigé.

- ok, cool.

- cool.

Le silence s'installe. Un silence gênant. Et Steve veut à tout prix y échapper.

- bon ben faut que j'aille récupérer ma moto, si tu veux bien me laisser passer.

- ouais, bien sûr, vas-y, frérot, vas la chercher ta bécane !

Tony accompagne ses encouragements d'un énergique coup de poing dans son épaule, bien amical et bien masculin et Steve marche alors vers la cage d'escalier la plus proche alors qu'il n'a qu'une envie à cet instant, c'est de pleurer toutes les larmes de son corps. Avec Tony, il ne se trouve pas seulement dans la friend zone comme il le craignait, c'est même pire que ça, il est condamné à la family zone, à tout jamais.

Un quart d'heure plus tard, Steve est soulagé de retrouver Tony assis en tailleur sur l'herbe, dans la cour, en tee-shirt sans manche avec la devise de l'académie et son logo dessus, il prend tranquillement un bain de soleil. Encore essoufflé par sa course, le frêle blond se précipite vers lui et se met à genoux à ses côtés.

- ma moto a disparu !

- quoi ? Comment ça ? Tu l'avais laissée où ?

- sur le parking. Mon père vient de me jurer à l'instant qu'il n'a rien à voir là-dedans.

- moi non plus, c'est pas moi qui l'ai prise pour faire un tour, je te jure.

- c'est qui alors ?

Steve observe Tony attentivement, il semble en pleine réflexion.

- oh non...

- quoi ?

- le gardien de nuit, c'est sûrement lui qui te l'a confisquée.

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