Les Chroniques de Narnia: Le Prince Caspian. Livre 1

Chapitre 8: Attaque sur le Château de Miraz.

"Sales brutes! Lâchez moi!"

Les soldats Telmarins avaient maille à partir avec Laylah qui se débâtait de toutes ses forces. Ils étaient deux hommes adultes, et malgré cela la jeune fille griffait, mordait, hurlait et attaquait tout ce qu'elle pouvait atteindre.

Arrivés au château quelques minutes plus tôt, les soldats étaient tous retournés à leurs postes alors que Glozelle, les deux soldats et Elissia se dirigeaient vers la grande salle du conseil.

"La ferme!"

Le Général agrippa alors fermement le bras de la jeune fille avant de la pousser sans ménagement à l'intérieur de la grande salle. Laylah trébucha sur une pierre apparente, sentit sa cheville droite la lâcher et s'écroula aux pieds de Miraz.

"Et voilà bien une autre preuve que les Narniens n'ont aucun savoir vivre..."

Le ricanement qui résonna dans la salle donna la nausée à la jeune fille qui releva un regard noir sur l'oncle de Caspian. Alors qu'elle voulut se lever, elle comprit rapidement que dans sa chute, elle s'était très probablement fait une entorse. Cela ne l'arrêta pas pour autant et elle prit appui sur son autre pied avant de lever fièrement les yeux sur le souverain.

"C'est nous qui sommes des sauvages? Je vous dirais bien que vous êtes pires que des animaux, mais ça serait insulter mon peuple! Vous n'avez aucun droit et aucun pouvoir ici! Narnia appartient..."

"NARNIA M'APPARTIENT!"

Un silence glacial suivit le grondement de Miraz. L'homme garda les yeux fixés sur la jeune fille un instant, l'observant attentivement. Elle était jeune, elle devait avoir le même âge que Caspian. Ils n'étaient tous les deux que des enfants pensant tout connaître du monde et de la vie. Ses longs cheveux noirs détachés lui donnaient un air de sauvageonne et le regard de haine qu'elle lui lançait accentuait encore plus l'opinion de Miraz. Elle était fière et très belle. Comme sa mère.

"Tu es la fille de Thanéa n'est-ce pas?"

Surprise, Laylah fronça les sourcils en dévisageant le souverain. Voyant qu'il avait son attention, Miraz lui offrit un sourire de victoire avant de continuer.

"Surprise que je la connaisse? Il y a quelques années, elle est venue voir mon frère, le Roi. Elle et son mari pensait pouvoir négocier une trêve et ramener la paix entre les Telmarins et les Narniens. Mon frère... Cet idiot... était prêt à accepter. Heureusement que les choses ont évolué différemment."

Laylah resta silencieuse. Beaucoup de personnes lui avaient parlé de Thanéa, de sa douceur et de son amour de la paix. Cela aurait pu être un beau rêve si elle n'avait pas fait face à des barbares sans cœur. La jeune fille savait qu'elle ne tenait pas d'elle. La colère et le besoin de justice qu'elle ressentait en permanence lui avaient souvent apporté beaucoup d'ennuis. Comme maintenant.

"Qu'est-ce que vous voulez?"

Franchement amusé par la naïveté de son invitée, Miraz rit ouvertement avant de lui faire à nouveau face.

"Oh pardonnez-moi jeune Princesse mais... Rien du tout. Je ne veux rien du tout parce que j'ai déjà exactement ce dont j'ai besoin. Vous."

Comprenant soudain qu'il venait de tendre un piège aux Narniens et qu'elle était l'appât, la jeune fille ouvrit de grands yeux horrifiés et alors qu'elle sentit les mains des soldats la saisir à nouveau, elle se débattit encore plus violemment avant de tenter d'interpeller Elissia qui était restée silencieuse dans un coin.

"Ne les laisse pas faire, je t'en supplie! Elissia! Je t'en prie, va les prévenir!"

Mais la jeune fille resta sourde aux suppliques de sa sœur et elle détourna les yeux alors que Laylah était emmenée aux cachots.