Sexy Noël en Laponie (Romance de Noël) Auto-édité

Chapitre 3 - Dante

Le patron, Hugo Dreyer âgé d'une cinquantaine d'années, me serre la main. Petit, ventripotent et cheveux noirs huilés, il aborde un large sourire. Des pattes-d'oie sont dessinées au coin de ses yeux. Quelques rides vieillissent son visage.

Sa femme se tient à ses côtés. Belle rousse de quarante-six ans, elle me salue à son tour. Ses cheveux sont courts, sa peau pâle et son visage légèrement ridé. Elle porte une combinaison rouge vif et des bijoux bling-bling en or. Sa grosse valise, que son mari tire pour elle, est rose.

Durant de nombreuses années, j'ai douté de leur couple. Pourquoi Madame Ariane Dreyer était-elle avec Hugo ? La seule réponse qui me venait à l'esprit était l'argent. Hugo Dreyer est riche. Il possède une grande entreprise qui rapporte beaucoup. Il est respecté par ses concurrents et apprécié par son large entourage.

C'est suite à un accident que la vérité m'a sauté aux yeux. Hugo s'était gravement blessé en voiture. Dans un virage, ses roues ont glissé sur du verglas. Il a perdu le contrôle de son véhicule, qui a dévié de la route. Il a foncé contre la façade de la montagne. 2 mois de coma et 1 mois de rééducations. Ariane a toujours été présente. Si au début elle était dévastée, à la limite de la dépression, elle s'est reprise pour son époux. Elle l'a soutenu chaque jour en priant pour lui. Je n'ai jamais vu une femme autant combative et amoureuse.

Je suis admiratif de leur relation. Quand il a repris du poil de la bête, il l'a couverte d'amour. C'était mignon à souhait !

— Presque 12 heures de voyages, exprime Hugo en tirant leurs deux valises derrière lui. Ça va être long !

Il la dépose dans l'accueil et avise la pièce vide.

— Où sont les autres ? s'inquiète-t-il en reportant son attention sur moi.

— Louise est aux toilettes. Alexis ne devrait pas tarder. Et Clark nous rejoint à l'aéroport.

— Super ! Tu veux un café en attendant Alexis ?

Je refuse avec politesse. Si j'avale quoi que ce soit, je vomirai à coup sûr dans l'avion.

Ariane accepte un café. Son mari se rend à la machine et lui en fait un.

Louise nous rejoint avec sa valise noire. Comme je m'y attendais, elle prévient le patron pour mon intrusion à son rendez-vous. En moins d'une minute, mes bretelles sont remontées.

— La prochaine fois que tu recommenceras, tonne Hugo avec le gobelet fumant entre ses doigts, tu le regretteras. À notre retour, tu contacteras les clientes et tu t'excuseras pour ton comportement médiocre. Suis-je clair ?

J'acquiesce d'un signe de la tête. Mes lèvres sont pincées. Je me fais tout petit. Louise m'adresse un air hautain, fière de la réaction du boss.

Par chance, ou malheureusement, Alexis nous rejoint. Il s'excuse pour le retard dû à la neige tombée durant la nuit. J'ai espéré qu'il se pète une jambe. Je suis déçu de le voir en bonne santé. Un petit rhum ou une grippe m'aurait plu.

Certes, je suis méchant. Mais Alexis est insupportable. Surtout avec les femmes. Ou plutôt Louise.

Ariane termine son café en vitesse. Nous partons enfin pour l'aéroport tous les quatre.

Le trajet en voiture est silencieux et stressant. Assis à l'arrière côté portière droite, je fais très attention à Louise. Cette dernière est assise au milieu. À côté d'elle, Alexis notre collègue conseillé qui attire son attention pour tout et n'importe quoi. Pour la météo, pour une série policière ou encore pour les sons qui passent à la radio. Il me tape sur les nerfs.