Prologue

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4 Novembre 2020, 7h20.

Les premiers rayons du soleil me réveillent tôt, bien que nous soyons un dimanche matin. Comme chaque jour, je me dirige vers ma porte pour récupérer le journal « London World ». Une image m'intrigue à la seconde où je le prends en mains :

Un masque stylisé de commedia dell'arte, une sorte de visage ricanant et sarcastique, pourvu de moustaches aux coins relevés et d'une barbiche. Le masque de Guy Fawkes.

Un masque banal aux yeux de tous, mais qui pourtant a longtemps semé la terreur. J'ai de suite commencé à lire l'article...

4 Novembre 1605, Palais de Westminster.

Il me reste seulement quelques minutes avant d'écrire un nouveau chapitre dans l'histoire de l'humanité. Quelques minutes encore, avant que l'aube ne se lève pour l'ouverture du Parlement et que la Chambre des lords n'explose au firmament.

Je suis membre d'un groupe provincial catholique anglais. Mon groupe et moi planifions une conspiration, demain, à minuit. En ce moment même, mes complices et moi avons réussi à nous infiltrer dans le palais. Je suis maintenant assez proche des explosifs pour sentir l'odeur de la poudre. Seulement j'entends des bruits de pas qui s'approchent à grande vitesse. Ils arrivent:

« J'ai entendu un bruit par ici, je vais voir dans la chambres des Lords, dit un garde.

- Merde ! Ils vont me retrouver. »

C'est à ce moment-là que je sais que ma fin est proche.

« Par ici mon lieutenant, la porte est entrouverte !

- A vos armes ! Il est là. »

Mon cœur bat de plus en plus fort. Je sens l'adrénaline monter en moi, mon sang circule à toute vitesse dans mes veines. Soudain, je sens un objet fait de métal : une arme pointée sur ma tempe.

« Mon lieutenant je le tiens ! »

C'est ainsi que je me suis trouvé enfermé dans ce misérable cachot. Je sais que mon heure est arrivée, que ma fin est proche : je vais être pendu devant le peuple anglais, affolé de voir mon visage, tels des animaux en cage. Cependant leur esprit se souviendra de moi. Je reconnais mes actes et je ne les regrette point.

« Lève-toi misérable insecte ! Ton heure est arrivée. »

Dans la minute qui suit, je me suis retrouvé les mains attachées dans le dos, à terre.

« Gardes ! Emmenez-le. »

Quelques minutes plus tard nous nous trouvons sur une place, au loin, je peux voir un gigantesque échafaudage en bois qui surplombe toute la foule venue assister à ma mise à mort. Quatre gardes se tiennent autour de moi et m'escortent pour que je ne puisse pas fuir. Le fait de voir la peur sur le visage des gens me procure un plaisir immense. Les gardes me font monter sur l'échafaudage et me disent d'avancer vers la corde qui devrait mettre un terme à mon existence.

« Avance ! »

Pensent-ils vraiment pouvoir me tuer de leurs mains sanglantes ? Je ne le permettrai pas.

« Attends !, que fais-tu ? Ne saute pas ! »

4 novembre 2020

Avant la « GuyFawkesNight », la fête qui commémore l'échec de la conspiration des poudres, je m'interroge chaque jour sur les images péjoratives que nous avons tous de lui. Ces images qui me hantent chaque nuit. J'ai besoin de prendre l'air. J'appelle donc mon frère, pour l'inviter à venir avec moi au bord de la rivière.

« Marc? C'est moi, ça te dit de venir te promener?

-Oui pourquoi pas, ça fait un moment que toi et moi ne nous sommes pas vus.

- OK à demain!

- Dis-moi où et à quelle heure on se rejoint ?

- Vers la rivière à 14h00. »

Le lendemain, au parc

Je le retrouve, nous nous asseyons au bord de la rivière et nous commençons à discuter. Puis vient le moment que j'attends : pouvoir poser mes questions. Le brouillard commence à se lever, Marc veut partir mais je n'ai point eu le temps de lui parler de mes angoisses. Son dos retourné, je lui pose cette question d'un ton narquois « Que penses tu de la conspiration des poudres ? Que penses-tu de Guy Fawkes ? ». Il se retourne, me fixe avec insistance et me dit que selon lui, cette conspiration n'était pas justifiée et que le jugement qui avait été prononcé n'était pas assez sévère, « il aurait dû être torturé avant d'être exécuté. »

Les propos que Marc a tenus ont eu l'effet d'une bombe, je ne sais pourquoi mais ma vue change, je ne perçois que du rouge, je ressens un sentiment de colère m'envahir. Sans même m'en rendre compte je m'approche de lui, mes jambes avancent toutes seules, je ne me contrôle plus ; mon bras se lève, attrape son cou et le sert jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Je ne suis pas triste au contraire, je suis satisfait.

Aujourd'hui nous sommes le jour de la « GuyFawkesNight ». Cela fait 2 jours que Marc est mort. Les autorités ont retrouvé son corps dans la rivière.

Durant ces deux jours, je suis beaucoup sorti pour aller parler aux gens, le jour où j'ai tué mon frère mon idée s'est confirmée : celle de me révolter en prenant pour cause la conspiration des poudres de 1605. Mon groupe s'élève à une trentaine de personnes, ensemble nous vouons un culte à une personne que nous admirons, une personne qui a marqué l'histoire de l'humanité.

Je vais finir son travail non-achevé...


G.F (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant