J'entre dans la salle. La pénombre nous engloutit, elle et moi. Je me rapproche, et allumai la lumière . Elle jaillit soudain, révélant la silhouette en face de moi. Je l'observe à travers la baie qui nous sépare. Ses cheveux noir ébène, désordonnés sur son crâne, retombaient autour d'elle. Ils étaient en partie maintenus en un chignon lâche sur le côté. Son front était plissé, ses yeux pochés. Ses cernes, imposantes, dénotaient les heures d'insomnies, d'incertitudes nocturnes. Son nez retroussé lui semblait presque bancal, au milieu de sa figure. Sa peau pâle, était plus blanche que le linge même de son haut. Elle portait en effet, un T-shirt blanc épuré, avec un simple jean bleu marine. Ses épaules affaissées étaient recouvertes d'un gilet ample et sombre. Sa silhouette était courbée. Mais ce que renvoyait l'image, l'aura de cette ombre, tout ce reflétait dans son regard. Une mélancolie infinie, une tristesse, une aversion. Un trop plein d'émotions, de sentiments négatifs. Tourbillon de lueurs que je voyais, vivais à travers elle. Je la voyais, mais elle ne semblait pas me voir. Son regard me rencontrait, et était pourtant dans le vide, inaccessible.
Ces yeux, qui me regardaient sans me voir. Ces yeux qui exprimaient, sans émotions. Une sorte de dépassement psychologique. Ces yeux, si un jour ils avaient été bleu ciel, étaient désormais bleu nuit. D'une nuit sans Lune.
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L'inconnue
Short StoryDeux personnes, une salle, un regard. Les voilà dans une bulle, chacune, séparées. Elles sont étrangères mais si familières...