[Amour Sucré][Nathaniel][Terminé]The Second Time of my life

Chapitre 21

Déjà trois semaines que Laeti était partie et je n'avais plus eu de nouvelles d'elle et j'avais eu du mal à me retrouver seule dans mon appartement alors qu'on avait passé plus d'un mois à deux, comme avant. On était presque fin janvier et tellement de choses avaient changé entre temps :

Comme promis, Sophie avait durci mon encadrement, j'avais rendez-vous avec elle tous les soirs pendant deux heures. On parlait un peu de ma journée et je m'éclipsais dans une pièce adjacente alors qu'elle recevait ses autres patients. Je faisais mes devoirs sans avoir la possibilité de quitter les séances plus tôt, je rentrais tard à mon appartement, épuisée. Elle passait aussi le samedi et dimanche, à des horaires aléatoires pour voir ce que je faisais et avec qui !

- Les seules personnes que je tolère ici sont tes amis et Nathaniel. Je ne veux pas voir Viktor ici ou dans les alentours, c'est clair ? m'avait-elle annoncé.

Donc depuis ce jour, je n'avais pas parlé à Viktor, et ça me faisait mal, je le voyais au loin devant les grilles du lycée, mais il n'avait plus le droit d'y entrer, même lorsque son cousin Lysandre participait au match de handball, puisque j'y jouais aussi... La directrice Vanderwalle s'y était mise aussi, je n'avais pas le droit de quitter le lycée pendant les heures de trou, obligée à rester en permanence en attendant la sonnerie, alors que Rosalya et le groupe pouvait sortir faire les boutiques ou des balades autour du lac. Mes seuls réconforts étaient de trouver Castiel chaque jour à côté de moi en classe et de voir Nathaniel régulièrement. Il avait le droit de venir chez moi, mais je devais demander l'autorisation à Sophie si je partais quelques heures chez lui.

Ce manque de liberté et ce sentiment d'être à chaque pas, à la frontière d'un précipice qui me renverra à Allenwood étaient pesants. J'étais plus grave, plus renfermée et mon amitié avec les filles en pâtissait. Elles ne comprenaient pas, qu'en tant que rebelle de la vie, je ne faisais pas quelques fois une petite entorse au règlement qui m'était imposé.

- Comme si elle allait te renvoyer à Allenwood parce que t'as croisé Viktor dans la rue ! avait un jour rit Kim

- Et Vanderwalle ne viendra pas à chaque fois que tu as une heure de libre pour voir si tu es en permanence ! ajouta Iris en me tirant par la main. Viens avec nous !

- Non, je ne peux pas ! Vous voulez vraiment que je retourne au centre ?

- Pff, t'es pas drôle... avait remarqué la métisse en me tournant le dos.

Elles étaient parties, avec juste un regard désolé de Rosalya qui suivait malgré tout le groupe. Je dus attendre 1heure avant de pouvoir quitter le lycée et aller au bureau de Sophie.

- Bonjour Alana, comment s'est passé ta journée ? demanda-t-elle en me faisant face derrière son grand bureau

- Ça était. Répondis-je succinctement. Je n'ai presque pas de devoirs pour les jours à venir, et je me sens pas très bien. Ça serait possible que je rentre un peu plus tôt ?

- Non, tu restes, et si tu n'as rien à faire, tu n'as qu'à commencer à réviser pour ton Bac français en fin d'année.

Je jurais intérieurement, c'était pire que la prison ici ! Je me levais vivement sans un mot et quittais la pièce. Je m'assoupis devant L'Etranger, livre de Camus sur lequel on pouvait être interrogé lors de l'oral.

- Alana, ce n'est pas trop sérieux tout ça... me gronda Sophie en me trouvant comme ça. Tu ne dois pas te relâcher dans tes études !

- Est-ce que j'ai déjà ramené une note en dessous de 10/20 ? demandai-je, effrontée

- Non, mais il ne faudrait pas que ça arrive. Tu peux t'en aller maintenant, à demain.

Je me levai vivement, fourrai mon livre dans mon sac d'un geste brusque et quittai la pièce avec un regard noir à ma psy et sans un mot, je claquais la porte derrière moi. Je marchais rapidement pour me calmer les nerfs, jamais plus je n'aurais un mot d'encouragement, que des mises en garde, une pression pour ne jamais défaillir. Je soupirais en approchant de mon immeuble, j'éternuais bruyamment, le nez rouge et les yeux fatigués, je couvais un rhume et j'étais épuisée, avec le rythme que j'étais obligée de tenir pour satisfaire Sophie. Je vis Nathaniel attendre dans le hall, il sourit en me voyant et m'embrassa naturellement avant que je lui demande pourquoi il était là.