Chapitre 30

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La jeune femme savait que si elle voulait attaquer son ex petit copain, il fallait qu'elle le surprenne, elle n'aurait pu le combattre face à face, vu sa taille et sa corpulence. Et elle aimait sensation de supériorité lorsqu'elle voyait ses victimes tomber devant elle, elle aimait regarder la panique transparaître dans leurs yeux. Leur corps effondré, ressemblé parfois à une marionnette étrangement tordue et elle aimait surtout... le fait que ça pouvait passer pour un accident c'était un atout indispensable. Parce que peu importait qui était blessé et pour quelles raisons, il ne fallait pas que Selly se fasse prendre, elle se trouvait bien trop maligne pour ça.
L'idée initiale pour faire accuser Alie de la chute de Charlotte n'avait pas fonctionné, mais elle ne s'émut pas. Cela avait été un plan bouclé rapidement, à la va-vite, elle avait sauté sur l'occasion. Mais, même si Alie était sortie de prison, cela lui avait donné du temps pour élaborer un plan bien plus audacieux, qui ne punirait pas uniquement sa demi-sœur mais aussi la personne qu'elle aimait le plus et le traitre qui s'était servi de Selly.
Elle avait eu de la chance, lorsque Capucine avait été arrêté, elle n'était dans les parages, elle avait vu les voitures de police passer devant elle, elle s'était mélé à la foule de badauds qui s'était ammassé devant l'hôtel de sa compllice et avait assisté au spectacle de son arrestation. La jeune femme savait que Capucine la trahirait, c'était bien l'un de ses seuls défauts. Rapidement, elle était retournée chez elle pour faire ses bagages et s'enfuir... Mais pas trop loin. Son travail ici n'était pas achevé.
Elle sortit de ses pensées lorsqu'elle entendit dans un coin, gindre, puis râler. Castiel avait une petite entaille sur le front, entourée d'un bleu consécutif à la chute. Ses yeux lançaient des éclairs et il se débattait férocement malgré les entraves.

— Eh bien, ricana Selly. J'ai bien fait de t'attacher solidement !

Elle vérifia les liens, les nœuds et se sentit satisfaite, la partie la plus délicate était de garder le rebelle sous contrôle, le temps de passer à l'étape suivante. Le bâillon qu'elle avait noué derrière la tête de Castiel laissait quand même passer des insultes grossières, typique du rebelle.

— Tu oses me dire des choses pareilles ! s'offusqua-t-elle. Alors que c'est toi qui m'a trahi ! Je l'ai su très rapidement, tu n'es pas vraiment doué pour mentir ! Même si je sais que parfois, tu étais sincère... c'en était touchant.

Le rebelle cessa de s'agiter en entendant ces mots.

— « Je t'aime » ! imita-t-elle avec la voix de Castiel. C'est tellement ridicule ! Tu t'es entiché de moi alors que je voulais du mal à ta précieuse Alie ! Tu es vraiment un gars pathétique ! Tomber amoureux aussi facilement... J'ai pitié de toi ! Le pauvre petit Castiel... toujours tout seul, sans son papa et sa maman qui voyagent souvent.

Elle éclata de rire et s'approcha de lui, leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et elle posa sur les lèvres entravées du rebelle un baisé sadique.
Celui-ci en profita pour tenter un coup de boule, visant le front de Selly. Mais celle-ci anticipa et se recula, souriant encore et toujours.

— Espèce de sale petit c*n sans cœur !

Elle prit une touffe de cheveux rouges et les tira en arrière, dans un cri étouffée de Castiel. Puis elle appuya sur son flanc, là où il s'était cogné, un autre cri.

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Je rentrais de mon jogging précipitamment, à cause du déluge qui déferla soudainement en fin de soirée. Le ciel était pourtant dégagé mais au loin, les nuages noirs arrivèrent rapidement, lâchant sur la ville les torrents d'eau qu'ils portaient en leur sein.
Le retour de Nathaniel m'avait empli de joie, il ne m'en voulait pas d'avoir pris mes distance, il comprenait mes sentiments mieux que moi-même. Le départ de Viktor par contre me contrariait, il allait me manquer, mais j'étais néanmoins soulagée de ne plus avoir à jongler entre un ami amoureux et un amoureux qui ne voulait pas de cet ami !
Je tournais à la prochaine rue, vit au loin la porte de mon immeuble, éclairée par la lumière jaune d'un lampadaire de ville. J'insèrais la clé dans la porte et pénètrais dans le hall. A cause de du bruit de la pluie battante et de l'obscurité ambiante, je ne perçus qu'une ombre furtive dans la périphérie de mon champ de vision, avant de sentir une douleur sur le côté de mon crâne et puis plus rien.



Je me réveillais, le corps douloureux, avant de voir où je me trouvais, je sentis mon sang battre à mes tempes et la raideur dans mes bras et mes poignets. Lorsque je voulus changer de position, je m'aperçus que je ne pus le faire, j'étais attachée.

— Alie ? ça va ?

En face de moi, Castiel, les cheveux en bataille, il était ligoté comme moi sur une de mes chaises, le front ensanglanté et le regard paniqué.

— Castiel ? Mais qu'est ce qui se passe ? demandai-je en paniquant
— Ah, je vois que tu es réveillée chère sœur ! s'exclama Selly en entrant dans la pièce.

Elle avait, comme la plus part du temps ses longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, ses sourcils fins qui rehaussaient un regard de glace et un sourire triomphant. Elle avait, une batte de baseball à la main, elle la faisait tournait d'un coup de poignet, imitant le geste qu'elle avait fait pour m'assommer.

— C'est pas mal ici ! La décoration est sommaire, mais je reconnais bien là ton « non-goût ». Je ne te dis pas combien c'était difficile de trainer Castiel ici ! ricana-t-elle.
— Et maintenant, qu'est-ce que tu vas faire ?! cria celui-ci en tentant de se détacher.
— Je vais garder ce petit secret jusqu'à la fin... En attendant que tous les invités soient là !
— Les invités ? Qui ?
— A ton avis ? fit-elle en agitant sous mon nez mon portable

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D'humeur légère, le délégué sortit de chez lui, il avait reçu un message d'Alie un peu plus tôt, l'invitant à la rejoindre chez elle pour passer la soirée. D'ailleurs, la formulation du message l'avait surpris, mais il n'y avait pas prête trop attention, tant il était heureux de la retrouver enfin. Il faisait encore noir le soir, même si bientôt, on passerait à l'heure d'été. Néanmoins, il avait quand même gardé son manteau d'hiver qu'il remontait jusqu'au haut.
En arrivant chez Alie, il remarqua qu'il n'y avait pas de lumière qui filtrait à travers les fenêtres et pas non plus de bruit à l'intérieur. S'interrogeant, il relut le message mais il ne s'était pas trompé. Il toqua quand même à la porte mais celle-ci s'ouvrit dans un grincement peu rassurant.

— Alie ? questionna-t-il tout bas.

Il crut entendre des chuchotements au fond du salon, mais l'obscurité gênait sa vue, il avança et tata le mur pour trouver l'interrupteur. Quand enfin, la lumière jaillit dans la pièce, il entendit la porte claquer derrière lui et Selly, pointant une arme à feu à quelques centimètres de sa tête. Il se raidit en entendant cette voix lui glaça le sang.

— Avance jusqu'au bout
— Selly ...
— Avance je te dis !

Elle appuya l'arme entre ses omoplates pour le forcer à avancer, dans la pièce d'à côté, il découvrit Alie et Castiel attachés et bâillonnés le regardant d'un air désolé. La demi-sœur retira les serviettes qui étaient dans la bouche de ses deux victimes qui respirèrent librement de nouveaux.

— Selly, s'il te plait, laisse les partir ! supplia Alie. C'est entre toi et moi que ça se joue, tu ne dois pas les impliquer !
— Maintenant c'est trop tard petite sotte ! Tu penses franchement que je vais les libérer en m'excusant ! cria l'autre en la giflant. Aller blondinet, va dans la cuisine. Ordonna-t-elle en le guidant de son arme. Dépêche-toi !

Les mains en l'air, Nathaniel se dirigea sans gestes brusques vers la pièce adjacente.

— Prend le bidon et dévisse le bouchon.

Il posa les yeux sur un bidon en plastique épais rouge de 5 litres et retira le bouchon. Une forte odeur qu'il reconnut aussitôt lui sauta au nez, le faisant paniquer.

— Selly, tu es folle... tu ne vas tout de même pas...
— Prend le et commence à verser ! cria-t-elle.
— Je refuse ! Et tu ne vas pas osé utiliser ça pour me forcer. Désigna Nathaniel en parlant du pistolet.

La demi-sœur, avec un sourire mauvais, saisit un couteau aiguisé dans un tiroir de cuisine et retourna vivement sans le salon, suivie du délégué.

— Non, c'est sûr que je ne vais pas utiliser une arme à feu alors qu'il y a de l'essence dans la pièce d'à côté. Mais je n'hésiterais pas à utiliser un couteau... Me prend pas pour une idiote

En disant cela, elle avait placé la lame contre le cou d'Alie qui se raidissait de plus en plus sous la pression du couteau.

— Alors maintenant, fais ce que je te dis. Menaça Selly, les traits déformés par la colère

Nathaniel hésita encore un instant et lorsqu'il vit une goutte de sang perler sur la peau d'Alie, il acquiesça et prit le bidon en surveillant la scène qui se déroulait dans le salon.

— Sois généreux. Commenta Selly, sarcastique
— Tu crois vraiment que tu vas pouvoir t'en sortir ! s'exclama Castiel. A qui vas-tu faire porter le chapeau ? tout le monde saura que c'est toi !
— Mais il y a aussi quelqu'un d'autre... un garçon au cœur brisé, jaloux... et ancien délinquant !
— Viktor... murmura Alie, alors que la pression de la lame diminuait
— C'est n'importe quoi ! le défendit Nathaniel. Personne ne croira ça !
— Mais le temps que la police comprenne ça, je serais loin et vous... vous serez morts ! Maintenant tais-toi et continue.

Elle maniait toujours le pistolet vers le blondinet, l'indiquant de continuer. Le délégué poursuivait sa tâche, sans quitter ses amis des yeux. Son regard croisa celui de Castiel, il aperçut le rebelle en train de s'agiter, alors que Selly lui tournait le dos. Ses liens se desserraient.

— Et que va en dire ton père s'il l'apprend ?
— Bah... tu vas me psychanalyser ? Mêle-toi de tes affaires et fais gaffe à tes chaussures...
— Pour ce que tu as prévu de faire de toute façon...
— J'en ai marre de t'entendre ! S'énerva-t-elle. Vide le reste autour des chaises et assoie toi après, je vais t'attacher.

Nathaniel déposa le bidon au sol et se releva lentement, les mains levées. Alors que Selly lui tournait le dos, les mains de Castiel se libérèrent enfin.

— Maintenant ! cria le rebelle.

Il sauta sur Selly, saisit sa main armée alors que le délégué plongeait pour la déséquilibrer. Elle cria et le coup de feu parti, une onde bleutée se répandit, suivant le chemin d'essence tracé par le délégué, enflammant l'appartement...

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Après avoir jeté un dernier coup d'œil à sa chambre, Viktor mis son sac sur son épaule et ferma la porte. Il avait prévenu son oncle, sa tante et son cousin de son départ mais n'avait pas arrêté de date fixe. Ils s'étaient montrés compréhensifs malgré leur tristesse, mais il savait qu'il avait pris la bonne décision. Il voulait partir secrètement, sans effusion et les peines que ça provoquerait. Il était tard dans la soirée et tout le monde était couché, il profita de cette occasion pour sortir silencieusement.
Il descendit les escaliers sur la pointe des pieds, mais, arrivé au premier étage, devant la chambre de son cousin, Lysandre sortit en trombe, surpris de voir Viktor chargé pour son départ

— Viktor ? Qu'est-ce que tu fais ?
— Je m'en vais... Je suis désolé
— Tu ne peux pas partir ? Je n'arrive pas à joindre Castiel. Je sens que quelque chose se passe... J'ai un mauvais pressentiment.
— Tout va bien, il doit regarder un film avec les amplis à fond...
— Est-ce qu'on peut aller voir ?
— J'ai un bus à prendre... râla Viktor qui pensait que son cousin voulait le retenir.
— Juste ce soir, s'il te plait.

Le délinquant fixe le regard suppliant de son cousin et il céda.

— Je pars demain, peu importe ce qui se passera ! affirma le délinquant

Il laissa tomber son sac et attendit, le temps que Lysandre prit son manteau et les cousins sortirent en se dirigeant par le parc

— Tu crois que c'est Selly qui revient se venger ? ricana Viktor. Ridicule
— Je ne sais pas mais Castiel ne répond pas depuis plusieurs heures
— Ça serait pas plutôt pour retarder mon départ ?
— Je ne savais même pas que tu partirais ce soir. Se défendit le victorien
— Mouais. Sourit le délinquant. Vu l'heure, je vais rater mon bus !

Il voyait au loin l'immeuble d'Alie, la lumière était allumée.

— Tu vois, ils sont peut-être chez Alie.

En approchant, un coup de feu étouffé retentit et le bruit fit tressauter les cousins qui se précipitèrent jusqu'à l'appartement. La porte n'était pas verrouillée et Viktor l'ouvrit pour voir un spectacle désastreux : le tapis du salon était en feu, Castiel se débattait avec Selly à l'écart des flammes, Nathaniel se débarrassait de son manteau qui prenait feu et courut chercher de l'eau à la cuisine. Alie criait alors que les barreaux de la chaise à laquelle elle était attaché prenait feu.

— Viktor !! s'écria-t-elle.

Le délinquant resta une seconde figé devant cette scène et lorsqu'il sentit son cousin le secouait, il réagit enfin. Il avait vu l'arme à feu à terre et Selly qui se dégageait de son ex-copain approchait. D'un geste du pied, le délinquant éloigna l'arme d'elle et la saisit par la taille. Elle se débattait comme une furie et il arriva à la plaquer au sol, s'appuyant sur elle se tout son poids.

— Nooon ! Nooon !! Lâcha moi !! s'énerva-t-elle.

Castiel courut aider Alie alors que le délégué, aidé de Lysandre aspergeait le sol avec des seaux d'eau. Mais les rideaux prirent feu, les flammes léchait déjà les murs et une fumée épaisse et toxique envahissait la pièce, empêchant les lycéens de respirer

— Il faut sortir de là ! hurla Nathaniel pour couvrir le bruit ravageur des flammes. Il faut évacuer l'immeuble !

Alie soutenue par Castiel sortirent en premier, suivis de Viktor et Selly. Toussant, Lysandre monta aux étages pour faire sortir les autres habitants et bientôt, une petite foule en pyjama s'attroupa devant l'immeuble, une fumée noire s'élevait à travers les fenêtres et les portes, cachant la nuit étoilée. Au loin une sirène de pompier retentit et en quelque seconde, une armée de soldats du feu débarquèrent et déroulèrent les tuyaux pour combattre le feu qui s'étendait maintenant à l'étage supérieur.

— Nooon... se lamenta Selly, toujours maintenue par Viktor. Non, tu devais mourir, vous devez tous mourir !

Elle était recroquevillée à terre, le visage noircit par la fumée et les vêtements défaits par sa lutte avec Castiel. Elle sanglotait pitoyablement mais plus personne ne lui portait attention. Alie était tombée, une tache sombre s'étendait sur son t-shirt, une tâche de sang.

— Alie... se précipita Nathaniel lorsque celle-ci s'effondra. Tu as été touchée ! Vite !!! Une ambulance !!

La jeune fille avait perdue connaissance et ses vêtements étaient poisseux de sang, dans l'agitation, elle n'avait ressenti ni la douleur, ni son corps se vider de son sang. Mais avant de réagir, il était trop tard et elle ne répondait plus aux appels désespéré de son amoureux.

[Amour Sucré][Nathaniel][Terminé]The Second Time of my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant