Au-delà de nos espérances

Chapitre 1- La vie sauvage

Depuis que je suis née, je vis en Brinde, c'est un pays plutôt riche, où tous les jours de nouveaux immeubles se construisent. Moi, je n'ai jamais aimé la ville, je préfère la nature.

Alors il y a un an, je suis partie de l'armée et me suis réfugié ici, en pleine forêt. J'habite dans un bus rénové, j'adore. Après ce qui c'est passé, je voulais me ressourcer. J'avais besoin de calme.

 Mes frères m'en ont voulus, mais ils ont compris ma douleur et m'ont laissé partir.

J'ai passé ma vie dans l'armée, mes parents m'avaient abandonnée devant cette base militaire. Un groupe de jeunes soldats sont passé devant et m'ont recueillie. Ils m'ont nourrie et élevée, j'étais leur fille et leur petite sœur. Puis quand j'ai eu six ans, ils ont commencé à m'entrainer. Dix ans plus tard, je suis devenue colonel. La plus jeune de l'histoire.

J'ai voyagé partout dans le monde pour mes missions. J'ai vu des choses incroyables, mais aussi des choses que personnes ne devraient voir. J'ai vu des amis mourir devant mes yeux, des parents pleuraient leurs enfants, morts au combat.

Sans m'en rendre compte je m'étais créée une carapace. Mais il a fallu d'une seule missions pour que ça parte en fumé. De retour de cette mission, je me suis renfermé sur moi-même, je ne parlais à personne, si je le faisais c'étais pour crier. La situation ne pouvait plus durer, alors j'ai fait mes valises, j'ai acheté un bus et me suis réfugié dans cette magnifique forêt.

Ce matin, je suis partie à la rivière pour me laver. Oui ! Je vis comme une sauvage, mais ce mode de vie me convient. Puis, je suis allée cueillir des fruits et des légumes pour mes repas. Je suis devenue végétarienne depuis cette fameuse mission. La vue d'un morceau de viande me fait vomir. J'ai passé la journée à me promener et à lire.

Mes journées se ressemblent, mais j'aime cette routine. Ça a quelque chose d'apaisant.

Il est dix-huit heures, je suis sous mon arbre entrain de fumer ma pipe de cannabis. Je le cultive moi-même, pour le fumer, une fois prêt. Tous les soirs, je m'en roule une pour pouvoir dormir sans cauchemar. Je la pose entre mes lèvres, l'allume et tire dessus. Je ressens directement les effets sur mon corps.

Je commence à peine à me détendre quand j'entends un craquement de branche. Je pose la main sur mon fusil, en alerte. Les effets du cannabis ont disparus.

Un autre craquement se fait entendre derrière moi. Je n'hésite pas une seconde. Je prends mon fusil à une vitesse folle et me retourne en visant l'homme qui se trouvait derrière moi.

- Hedda, c'est moi Alex, me dit-il en levant les mains pour montrer qu'il n'est pas armé.

S'il est là, mes autres frères aussi. Je baisse mon arme et rentre dans mon bus, sans un regard pour lui.

Ça fait un an que je n'ai plus de contact avec le monde extérieur donc les règles du savoir vivre, on peut oublier.

Je me pose sur le canapé et rallume mon joint pour le fumer.

 Alex est l'un des six gars qui m'a adoptée. Ils ont tous trente-quatre ans, c'est des vieux. Non, je rigole. La bande est constituée de :

° Alex, blond, yeux bleus, le plus gentil de la bande.

° Mark, mon meilleur ami, mort au combat.

° Aaron, il a la boule à zéro, il est le meilleur au combat à mains nus.

° Léo, yeux gris, brun. Il est très charmeur, méfiez-vous de lui.

° Éden, yeux bleus, blond, frère jumeau d'Alex. Il est très ronchon, mais c'est un nounours.

° Gabriel, yeux verts, chauve. Il est très imposant avec ses 100 kilos de muscle et ses tatouages. Légalement c'est lui mon père, puisqu'il m'a adopté. Il joue toujours le papa poule avec moi, d'où son surnom " Dad".

Alex entre dans mon habitation, suivis de près par mes autres frères. Ils s'installent tous dans les canapés en face et à côté de moi. Alex, Léo et Aaron sont en face de moi, entrain de me dévisager. Éden et Gabriel sont à côtés de moi, me regardant, fumer mon joint, d'un œil sévère.

- Depuis quand tu fumes ? Me demande Éden, en colère.

Je ne lui réponds pas et me tourne vers Gabriel.

-Pourquoi vous êtes là ?

Ma voix trahie une certaine rage. S'ils sont là c'est qu'ils ont besoin de moi.

- On a besoin de toi pour une mission, me répond Gabriel.

Je me lève furieuse. Je le savais.

- Putain, vous êtes incorrigibles ! Ça fait un an qu'on ne s'est pas vu et là vous revenez comme si rien ne c'était passé !

Je suis folle de rage. Je fais les cents pas en me mordillant la lèvre jusqu'au sang.

- J'ai vu mon meilleur ami mourir. J'ai dû faire un choix que personne ne devrait faire ! Les missions, l'armée, c'est terminé !

- Hedda, écoute nous, s'il te plait, me dit Alex d'un ton doux.

Il me montre le canapé d'un signe de la main. Je me rassois, mais toujours en colère contre eux.

 - Quand tu es partie, Hedda, commence Alex, on était dévasté. Puis on a compris ton choix qui était de vivre loin des gens. Mais ça a été dur de respecter ta décision.

- Tu es notre fille, notre petite sœur, continue Éden d'un ton triste, on t'aime. Comme on savait où tu étais, chaque mois on venait t'observer.

Quoi ?! Je n'y crois pas. Ils m'observaient une fois par moi et je ne savais rien !

- On a vu que tu étais heureuse parmi les plantes, les arbres et les animaux, une vraie Pocahontas.

Léo rigole à sa propre blague, moi j'ai eu un petit sourire, encore en colère contre eux.

- On s'était promis de te laisser tranquille, précise Gabriel d'un ton sérieux, mais il y a quelques semaines quelqu'un a essayé de tuer Billy.

Billy était un ami à moi qui avais fait son service militaire, il y a deux ans de cela. Il était sous mon commandement. Mais je ne voyais pas le rapport avec moi. C'est très tragique pour Billy mais ce n'est pas mon problème.

- C'est là que tu interviens, reprit Alex, tu dois devenir son garde du corps puisqu'il est au lycée. Il n'y a que toi d'assez jeune et qualifié pour le faire.

Qu'est-ce que j'ai fait aux Dieux pour qu'ils m'en veulent à ce point ?

- Moi, aller au lycée ? J'ai déjà eu mon bac et puis je suis dans une genre de retraite, désolée les gars, je peux pas.

- S'il te plait, Hedda. Billy compte sur toi, me supplie Aaron.

Je souffle et baisse les armes.

-Ok, mais c'est à mes conditions.

Ils sourient fière d'eux et me font signent de continuer.

- S'il doit rester avec moi, il devra dormir ici, j'ai une moto, donc je l'emmènerais au lycée, puis il me faut mes armes.

Ils acceptent et me prennent dans leurs bras.

Bon, ben, la colonel Hedda Smith reprend du service.

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Et voilà le premier chapitre est publié, j'espère que cette histoire va vous plaire. 

Gros bisous, Omegapride