Chapitre 4- Bienvenue chez moi

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Quelques minutes après être sortie du hangar, Billy me rejoint. Il ne dit pas un mot sur ce qui s'est passé et je lui en suis reconnaissante.Nous enfourchons nos motos et partons en directions de chez moi.

Je me gare à côté de mon bus et Billy fait de même. Du coin de l'œil, je peux voir que mon habitat le surprend. Je commence à ouvrir la porte, mais je me stoppe, me rappelant quelque chose.

- Billy, dis-je doucement, fais gaffe où tu marches ?

- Pourquoi ?

- Tu risques de rencontrer Tic et Tac. Je te préviens ce ne sont pas des écureuils.

Il rigole ne comprenant pas que quand il les rencontrera, il hurlera comme une fillette. Pour faire court, Tic et Tac, ce sont deux serpents qui se promènent autours et dans mon bus. Moi, je les aime bien, mais Billy...

J'entre dans mon bus et directement Tac s'enroule autours de ma jambe. Comment je les reconnais ? Tic est blanc alors que Tac est noir. Simple comme bonjour.

 Billy qui est encore dehors, ne les as pas encore vu et heureusement. Je prends Tic et le met autours de mon cou.

- Billy, je vais te présenter à Tic et Tac, mais ne hurle pas.

- Pourquoi, je devrais ...

Il resta pétrifié sur place. Lui, le biker, a peur des serpents.

- Voici Tic,le blanc, et Tac, le noir. Les gars, je vous présente Billy.

 - Hedda, me dit Billy lentement, tu as des serpents sauvages chez toi.

- En faites, ils ne sont pas chez moi, je suis une invité dans cette forêt.

Billy secoue la tête de gauche à droite, comme pour me dire que je devenais folle.

- Bon, il faut que je te montre où tu vas te laver, suis-moi.

Je repose Tic et Tac au sol pour qu'ils repartent à leur occupation. Je sors dehors pour lui montrer le chemin.

- Alors ici, il n'y a pas de douche, ni de toilette.

- Quoi ? Comment je vais me laver s'il n'y a pas de douche ? Et où je fais mes besoins ?

Je me tourne vers lui, pour voir sa réaction quand je lui dirais où.

- Pour ce qui est de tes besoins, c'est dans la nature.

J'éclate de rire devant son air ahuri.

- Et pour te laver, c'est ici. Je lui montre la rivière du doigt.

- Je suis en enfer, sont les seuls mots qu'il prononce.

Je lui tapote l'épaule en signe de réconfort.

- On s'y fait vite, tu verras. Bon, je te laisse te laver. Il y a du savon noir, que j'ai fabriqué, juste ici.

Je lui montre la caisse, qui est sur un rocher, remplis de savons. Je lui tends une serviette, que j'avais pris en partant, et le laisse seul pour se laver.

Je reviens devant chez moi et commence à préparer le repos de ce soir.  Au menu, une ratatouille. J'ai mis tous les ingrédients qu'il me fallait dans une grande marmite, que j'ai posé au-dessus du feu.

Apparemment, mes frères sont passés pendant mon absence pour m'apporter mes armes. Ils m'ont aussi apporté une caisse remplis de vêtements d'adolescent. Ce que je portais avant de m'enfuir. Ici, dans cette forêt, trois robes longues suffisent. Il fait chaud toute l'année.

Je mets la caisse de vêtement à l'intérieur, mais je laisse la caisse d'arme dehors. Je m'accroupis devant et la touche du bout des doigts.

J'ai peur de l'ouvrir. Si je l'ouvre mon passé rencontrera mon présent. Je suis bien ici dans les bois, seules, pourquoi j'ai accepté cette mission ?Je prends une grande inspiration et ouvre la caisse. Toutes mes armes sont là, intacte depuis un an. J'effleure mon Katana du bout des doigts, en me remémorant tous les entrainements avec Mark. Une larme coule le long de ma joue à ses souvenirs. Je suis sortie de mes pensées par la main de Billy sur mon épaule.

- Ça va, Hedda ?

 - Oui, je lui réponds en me relevant.

Je prends mes deux Pamas G 1 et commence à les nettoyer.

- Je pense que pour le lycée, je vais prendre mes deux Pamas et deux couteaux, je dis à Billy.

- Tout ça. Ça ne va pas faire un peu trop ?

Je ne préfère pas répondre à sa question ridicule. Quelqu'un essaye de le tuer et lui trouve que quatre armes c'est trop. Si ça dépendait de moi, j'aurais pris l'artillerie lourde, mais je ne dois pas faire peur aux lycéens. Ordre de Gabriel.

- Billy ?

Il se tourne vers moi et m'incite à continuer.

- Je ne suis jamais allée à l'école, mes frères me faisaient l'école à la maison.

- Pourquoi ?

- Ils avaient peur que ne sois pas capable de me maitriser. Tu sais, à l'âge de 10 ans, je me battais contre des gars de 17 ans. J'avais cette rage, je les battais presque tout le temps.

Je m'assois à côté de lui et pose ma tête sur son épaule. En face de nous, le feu nous éclair et donne un air convivial à cette forêt.

- Je n'avais jamais eu d'amie jusqu'à toi. Mes frères, c'étaient autre chose. Bien sûr, je pouvais me confier à eux, mais ils représentaient l'autorité.

- Je comprends tu sais, tu es la première personne à qui j'ai dit que j'étais homo.

Je souris face à cette remarque. Je lui avais parlé de mon grand amour et lui m'avait lâché son homosexualité, comme ça.

- Si tu veux, il me dit, le lycée c'est... une genre de jungle.

 - Une jungle ?

- Oui, il y a plusieurs espèces. Les sportifs, les intellos, les cools, les populaires ...

- Et vous, avec les gars ?

- Nous, on est les méchants bikers. Personnes ne nous approchent, mais les gars nous jalousent et les filles veulent être dans nos lits.

Je lève les yeux au ciels, face à ces comportements super clichés.

- Par contre, tu t'habilles comment demain ? Me demande Billy, hyper sérieux.

- N'ai pas peur, demain je ne vais pas me mettre en uniforme.

Il souffle de soulagement. J'ai bien compris que mon uniforme ne faisait pas l'unanimité. Et puis, je dois m'habiller comme une lycéenne pour me fondre dans la masse.

Nous continuons de parler jusqu'à tard le soir. Ça me faisait du bien de parler avec lui que je me couche en oubliant de fumer un peu.

Je me réveille en sueur, avec mes cris j'ai réveillé Billy qui dormait à côté de moi.

- Rendors-toi Billy, c'est rien, je le rassure en me levant du lit.

Je prends ma pipe et pars fumer dehors pour me détendre. Je m'assois par terre et ferme les yeux, tout en fumant. Des flashs passent dans ma tête. Je revois le soleil brulant, Mark tomber, le sang sur mes mains et mes vêtements. Tous ce sang.

C'est détendue que je repars me coucher, sans rêve, cette fois.

Au-delà de nos espérancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant