Bonheur par intermittence

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A la fin de cette année scolaire, on m'annonce mon redoublement et mes parents décident que je vais devoir l'effectuer dans le collège qu'ils m'ont fait quitter l'année passée. J'ai donc perdu toutes mes amies qui sont passées en classe supérieure et qui ont eu le temps de m'oublier en 8 mois et Lucas n'est plus là. Il est en internat dans une école d'ébénisterie.

C'est une nouvelle année qui commence mal : je dois reprendre mes marques dans mon ancien établissement, je me retrouve dans une classe ou tout le monde a 1 an de moins que moi et je vous assure... ça fait toute la différence. Ou alors est-ce parce que je suis totalement blasée et que je ne supporte plus la débilité de l'adolescence... Je ne me sens pas à ma place, je me sens seule. Lucas me manque, les trajets en bus ne sont plus ce qu'ils étaient, la joyeuse bande n'est plu. Je me contente de les passer avec de la musique à fond dans les oreilles, la tête posée contre la vitre, pour ne pas entendre le vocabulaire alarmant des plus jeunes qui se prennent pour des caïds des bacs à sable. Certains soirs, j'ai envie d'en prendre un pour taper sur tous les autres.

A partir de cette année-là, mes moments de bonheur n'ont lieu que les weekends : C'est là que je retrouve Lucas. Nous les passons tous ensemble. Nous ne sommes pas seuls, ma cousine nous accompagne parfois et une amie précieuse que je considère comme ma sœur intègre le groupe : Sam. J'ai dû la pousser pour qu'elle se joigne à moi un weekend : elle a peur. Elle est plus jeune que moi de 2 ans et a peur que Lucas ne l'aime pas. Elle en a déjà entendu beaucoup sur lui, je lui en parle très souvent. Et moi je les connais suffisamment bien tous les deux pour savoir qu'ils s'entendront à merveille.

C'est exactement ce qui se passe. Sam devient très rapidement un membre à part entière de la petite bande et se joint à nous chaque weekend dans nos longues balades interminables durant lesquelles nous traversons en long, en large et en travers notre petit village au rythme des albums « Now youre gone » de Basshunter, « Mes repères » de La Fouine ou encore « Phenom'N » de Keen'V.

C'est l'année de tous les changements : Lucas et moi nous rapprochons encore plus, chaque weekend il est un peu plus tactile, plus doux. Il réclame ma présence et n'aime pas quand je dois rentrer chez moi. Nous sommes en contact 24h/24 depuis que j'ai un téléphone. Et je suis bien incapable de ne pas céder à ce besoin de lui dans mon quotidien. Pourtant il ne se passe rien de plus.

Jusqu'à ce 1er Avril 2009. J'ai 15 ans.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 22, 2020 ⏰

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