the puddle (fr)

Le début d'un renouveau

Il ouvrit ses petits yeux avec lenteur. Le véhicule ne lui faisait plus face, ce qui ne le rassura que peu car ce qu'il découvrit face à lui était bien plus impressionnant. Bien plus inimaginable.

La première chose qui frappa ses rétines fut une lumière d'un bleu si aveuglante qu'il ferma les yeux quelques secondes, se frotta les paupières avant de les ouvrir de nouveau et de découvrir qu'il ne s'agissait pas d'une lumière à proprement parlé qui scintillait, mais d'une couleur. Le bleu. Partout. Il ne parvenait pas encore à déchirer les formes qui se présentait à lui, il ne percevait que le bleu éblouissant de l'environnement dans lequel il se trouvait. Il fit un tour sur lui-même afin d'observer cette vue qui le faisait souffrir autant qu'il l'émerveillait.

Il avança de petits pas et rencontra une structure qui provenait du sol, pointue en son extrémité. Il posa sa petite main sur celle-ci et la retira immédiatement. Il pensa d'abord que cet objet hostile l'avait brûlé, mais lorsqu'il regarda sa main, il ne perçut pas d'inflammation. Il regarda la pointe face à lui et la toucha de nouveau. S'il avait cru être brûlé, c'est parce qu'il s'agissait de glace, d'une glace si froide qu'il la croyait capable de le brûler. Il étudia l'objet et comprit qu'il s'agissait d'un stalagmite.

Il recula et regarda autour de lui. Il n'était pas dans la rue de flaques d'eau dans lesquelles il avait sauté à s'en mouillé la chair, il était ailleurs, mais où ? Il n'en savait rien.

En observant un peu mieux les alentours, il prit conscience que toutes les structures, tous les bâtiments qui l'entouraient étaient fait eux aussi de glace.

Un monde de glace.

Un monde où le bleu est si éclatant et paraissait si pure qu'il semblait être blanc – telle que la couleur habituelle de la neige et de ses créations cristallisées et glaciales.

Il plissa ses petits yeux pour diminuer la quantité de lumière qui rencontrait sa rétine et ainsi pouvoir mieux comprendre l'environnement qui l'entourait. De hauts bâtiments, habitant semblait-il de nombreuses personnes. Chacune des bâtisses était différente de sa voisine, toutes de grandes tailles, mais jamais de la même forme : parfois formant des lettres L ou T, parfois ne ressemblant plus à un rectangle, mais un immense carré, ou une forme encore inconnue à ses yeux.

Alors qu'il fit quelques pas pour s'approcher de ces immeubles, il remarqua qu'il se trouvait au milieu d'une route lisse, entourée de stalagmites imitant les arbres et buissons. Il entendit des voix et tourna la tête pour comprendre d'où elles parvenaient, mais il fut surpris de rencontrer des visages étrangers. Les familles passaient à côté de lui comme s'il ne le voyait pas, ou plutôt, comme si sa présence ne leur était pas troublante.

Ne sachant où poser les yeux, il regarda face à lui quelques secondes afin de réfléchir. Il ne savait où il se trouvait, il ne connaissait aucunement ces gens et il était seul. Et cela le terrifia. Ses yeux s'embrumèrent, sa vision devint floue. Une voie douce l'interrompit dans sa détresse.

- Salut !

Il observa la personne qui le adresse la parole. Une petite fille qui semblait avoir son âge, aux cheveux blonds et à la tenue légère.

- Je m'appelle Lilio, annonça-t-elle, tendant la main.

Il regarda ses petits doux se tendre à lui et rendit son geste.

- Neven.

- Tu veux que je te montre un endroit génial ?