Chapitre 15 : effets secondaires

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Pdv Eren :

Mon repas essentiellement composé de pâtes engloutit en dix minutes, je partis vite me préparer pour ma balade, tout excité.

Je me sentais revivre depuis que j'étais ici.

L'air était si pur, j'avais l'impression que le poids de mon asthme s'était allegé, et la campagne me fait un bien fou !

Au lieu de me faire réveiller le matin par les moteurs de voitures ou mes voisins trop matinaux, je m'éveillais avec le soleil qui rentre dans la pièce parce que je n'ai pas fermé les volets, les oiseaux ou bien la pluie - d'ailleurs le bruit de la pluie sur le toit est si apaisant, c'est devenu mon nouveau son préféré.

Je n'ai pas senti d'odeur de pot d'échappement ou de béton depuis que j'ai pris la voiture à mon arrivée ici et encore, la voiturette rouge de ma tante dégageait une odeur de terre fraîche, de jus de pomme acidulé, rien à voir avec ce que j'ai pu sentir en ville.

Depuis mon arrivée je sens l'herbe, les fleurs printannières, les pommiers ou l'odeur de foin et de bois humide qui imprègnent la grange... J'ai découvert que le soleil aussi à son odeur, tout antant que la pluie, une odeur agréable, au point que j'en suis venu à apprécier les averses.

Mes sens sont plus attentifs, à l'écoute, impatients de découvrir la campagne inconnue, que ce soit mon toucher -l'écorce des arbres, les échardes des cageots de pommes, les feuilles et fleurs de pommiers, la rouille du vélo... Ma vue - les couchers de soleil, les nuages, le ciel en général, les oiseaux et autres animaux que j'ai pu voir, toutes les nouvelles plantes que j'ai découvert... Mon ouïe, mon odorat ou bien encore mon goût - les pommes non-mûres que j'ai pu goûter, les crêpes bretonnes ou la confiture du verger... 

J'ai la sensation que tout va mieux.

Je passe même moins de temps sur les écrans et je ne me prends pas la tête à cause des cours. Je me prends moins la tête tout court. Quand j'y repense, c'est vrai que la ville et le lycée étaient une source de stress, et de m'en éloigner me fait un bien fou.

Je me sens léger, apaisé.

Mon coeur aussi va mieux. Malgré que ma mère, Armin et Mikasa me manquent terriblement, ma rencontre avec Livaï a bouleversé les choses.

J'ai un point de vue différent de tout depuis ma rencontre avec lui. Plus attentif aux choses infimes, invisibles lorsqu'on ne regarde qu'avec ses yeux, moins concentré sur moi-même et plus empathique. Avant je me souciais surtout de moi. Maintenant, je me rends compte à quel point j'étais égoïste, et à quel point les autres comptent bien plus que ma petite personne.

Et j'ai découvert de nouvelles sensations grâce à lui, sur lesquelles je suis pour l'instant incapable de poser des mots, mais j'ai décidé que ça me plaisait ainsi. Pour l'instant, je me sens heureux comme je suis. Je me prendrais la tête avec ces sentiments plus tard.

La campagne a certes un effet bénéfique sur mon corps, mais Carla, Grisha et surtout Livaï ont un effet bénéfique sur moi en général.

Je sortis de l'appartement pour la deuxième fois de la journée et cachais les clés au même endroit que tout à l'heure. Je descendis les marches de l'escalier et retrouvais le vélo rouge dans les graviers, adossé au mur comme je l'avais laissé avant de partir.

Le soleil était déjà plus haut que tout à l'heure, et l'atmosphère moins humide.

Je portais à bout de bras ce tas de ferraille - puisqu'il ne pouvait pas rouler dans les graviers jusqu'au chemin bordé de fleurs devant l'entrée du manoir, le posais et le poussais en suivant le sentier qui zigzaguait entre les buissons de fleurs parfaitement taillés tout en faisant attention à ne pas les écraser.

Les Pommiers d'Avril  //Fanfic Ereri//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant