Chapitre 26

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L'amour, l'amour, l'amour, dont on parle toujours...
Léo écoute la musique assez fort et dance seule dans son appartement. Elle sentait son cœur exploser. Un bonheur simple était présent. Elle ne savait pas réellement pourquoi sachant le contexte sanitaire plus que mauvais. Des gens mouraient tous les jours, d'autres étaient en réanimation mais elle, elle se sentait heureuse. Elle se sentait tellement égoïste de se sentir heureuse. Elle se blâma à plusieurs reprises même mais, c'était comme ça. Elle est juste contente d'être en vie.
Depuis mars, elle n'avait pas bougé de son appartement. Elle sortait juste pour faire ses courses. Elle ne voyait pratiquement plus personnes, et en bonne casanière qu'elle est, elle aimait ca. La seule personne qui lui rend visite est Etienne. Ce dernier a d'ailleurs fait une fausse attestation en mettant l'adresse de la blonde comme son lieu de résidence pour ne pas être embêté par les flics. Étienne passait 4 ou 5 fois par semaine pendant plus de 4 heures minimum. Cela leur permit d'apprendre à se reconnaître. Consolider les bases et même ressentir à nouveau des sentiments qui, il y a encore quelques mois lui semblait impossible à ressentir. Eleanor n'avait toujours pas pu parlé à Martin du baiser qui date maintenant de presque un mois, le reporter était parti aux USA pour filmer un documentaire sur la crise de la Covid la bas.

Elle commença à chanter encore plus fort jusqu'à en pleurer. L'amour, l'amour, l'amour, dont on parle toujours. Elle en avait rêvé de l'amour. Même si elle avait souvent dit à ses amis que ça ne l'a dérangeait pas d'être célibataire et qu'elle aimait même cela, elle rêvait du jour elle aurait son copain dans ses bras. De voir dans les yeux de son partenaire un avenir commun. Rien qu'avec les yeux. Elle l'avait vu dans les yeux d'Étienne. Cette direction. La même direction. Mais il l'avait quitté. Pourquoi? Des raisons difficiles a comprendre. Puis il est revenu. Elle revoyait la même direction dans ses yeux. Brillant de larmes en s'excusant. Brillant de regrets.

Durant ses années lycée, elle trouvait ça marrant de faire marcher les garçons et en parlant avec ses copines autour d'un verre ou de bonbons en se fichant d'eux. Elle n'était évidemment pas consciente de tous les cœurs qu'elle avait brisé. Il faut dire qu'elle avait beaucoup de critères. Son homme idéal était un homme quelque peu plus âgé, ressemblant à Timothée Chalamet, son plus grand crush, avec beaucoup d'humour, quelqu'un qui l'a comprenne et qui aime l'art. Elle voulait une romance. Comme celle des livres ou des films. Un de ses films préféré était Les demoiselle de Rochefort, elle trouvait à la fois le personnage de Delphine pathétique mais des fois tellement inspirant. Le rapport d'Eleanor a l'amour était quelque peu étrange. Elle idéalise beaucoup les choses. Beaucoup trop peut-être. Elle aime les sacraliser pour qu'elles deviennent des choses plus qu'importante. L'amour en faisait partie. Cette chose si simple, cette simple réaction chimique causée par des glandes, était la chose qu'Eleanor attendait le plus. Même si elle ne l'avouait jamais pour jouer à la fille indépendante qui n'a peur de rien et surtout pas d'écraser le patriarcat et la prédominance de l'homme, elle rêvait au fond d'elle d'un mariage simple, bohème, à la campagne sous des peupliers avec très peu d'invités où elle dirait oui à l'homme de sa vie et deviendrait sa femme. Elle pensa pendant longtemps que le féminisme et le mariage sont deux choses incompatibles. Qu'avec le mariage, la femme perd quelque peu sa liberté. Mais a cause du chroniqueur, cette vision se retrouva quelque peu bousculé. Elle n'était cependant pas prête à se marier tout de suite. En fait, elle ne savait pas. Des fois, elle avait envie de foutre en l'air des études pour faire un métier plus ordinaire et fonder une famille maintenant, d'autres fois elle avait envie de devenir la journaliste qu'elle rêvait d'être depuis des années maintenant n'ayant aucune attaches. Mais la majorité du temps, elle se contentait de se dire qu'elle allait allé au bout de ses études et voir par la suite le déroulement des événements. Souvent, elle avait entendu que la famille et le reportage de guerre ne faisait pas bon ménage. Avoir un métier plus que prenant, ou il faut beaucoup voyager, ne laisse que très peu de place à la famille. Et puis, Eleanor ne sentait aucune once du fameux « instinct maternel » en elle. Elle avait évidemment déjà été confrontée à des enfants, ceux de sa cousine par exemple qu'elle avait gardé l'année précédente une fois une autre pour dépanner. Mais elle se sentait juste dégoûtée des bébés.

La musique se coupa et Eleanor revenu sur Terre. Elle sécha ses larmes et s'accouda sur son plan de travail afin de reprendre ses esprits. Son téléphone sonna et afficha le numéro d'Elise, une de ses meilleure amie partie faire une fac de maths à Lille.

Léo: allo?

Élise: Léo, j'ai un problème...

Sa voix se cassa et se mit a pleurer.

Élise: je peux venir chez toi?

Léo: tu sais qu'il n'y a aucun soucis élise mais avec l'interdiction de déplacement entre les régions ca va être chau-

Élise: je suis enceinte...

Léo: quoi?

Élise: ... d'un de mes profs.

Léo: oh bon dieu Élise... vient quand tu veux ma chérie. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue chez moi..

Élise: Léo, je sais pas quoi faire. Aide moi je t'en supplie.

Eleanor n'en revenait pas. Sa porte s'ouvrît en même temps pour voir le jeune chroniqueur tout sourire arrivé. L'emission venait juste de se terminer et il était directement parti chez elle afin de passer la soirée ici, avec sa belle blonde.

Léo: mon chat, je ferais tout pour t'aider, tu le sais. Dis moi ce que je peux faire.

Élise: j'en sais rien, je suis perdue Léo.

Léo: écoute vient à la maison et on discutera si tu veux.

Élise: je viens demain alors. Merci d'être là.

Léo: forever and ever.

Élise: je...

Elle pleura encore et encore. Eleanor n'osait même pas parler, ne sachant pas réellement dire. Elle n'avait jamais été confrontée à ça. Élise avait toujours le don de se mettre dans les mauvais plans, encore une fois elle l'avait prouvé.

Élise: je suis désolée de t'emmerder avec mes histoires Léo...

Léo: ne raconte pas n'importe quoi, tu ne m'emmerde pas. Aller va dormir et tu viens à la première heure ici, hein.

Élise: oui... merci Léo. Je t'aime.

Léo: moi aussi. À demain.

Élise: à demain.

Les deux raccrocha. Léo regarda Étienne qui lui aussi l'a regarde.

Étienne: c'était qui?

Léo: élise. Elle va rester ici quelques temps.

Le Brun se rapprocha de la jeune étudiante pour la prendre dans ses bras, il voyait bien qu'elle était boulversé. Presque tremblante.

Étienne: hé... qu'est-ce qu'il y a mon cœur?

Léo: elle est enceinte d'un de ses profs.

Étienne: oh merde...

Léo: tu l'as dit...

Sans clésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant