Chapitre 5 : blessure

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PDV de Clarke

J'avais vu la chute de Lexa arriver au moment où son corps avait commencé à se tendre et j'avais presque poussé Nate pour la rattraper correctement. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Juste avant, sur la 6B, elle avait parfaitement réussi à faire un saut plus grand que ça, et sur un dévers en plus. Elle semblait avoir perdu toute confiance en elle-même sur cette voie, observée par tous les autres debiles de sa classe. C'était certainement eux qui la déconcentraient et la rendaient nerveuses, parce que je l'avais déjà vue faire des sauts bien plus spectaculaires et les réussir parfaitement. Je soupirai et la fis redescendre lentement. A en juger par la pâleur de son visage et l'expression de douleur, elle avait dû se faire mal.

A la seconde où elle toucha le sol, ses amis se jetaient vers elle pour lui dire toutes sortes de conneries, mais je les écartai rapidement pour m'assurer qu'elle allait bien. Je l'aidai avec son baudrier tout en lui parlant. J'étais inquiète, elle était si pâle...

-T'as mal où, exactement ? demandai-je.

Elle gémit et désigna sa cuisse. A peine l'effleurai-je que son visage se contracta et je sentis bien que la douleur était insupportable pour elle. Ma mère était médecin, je savais reconnaître une blessure, et j'aurais dit que c'était grave. Déchirure, à tous les coups, et une grosse.

-Allez chercher de la glace ! dis-je à l'attroupement qui c'était formé derrière. Ok, c'est probablement une déchirure, bouge pas, d'accord ? ajoutai-je pour Lexa.

Alors que je finissais avec son baudrier, elle appuya sa tête contre ma poitrine et respira profondément.

-Lex, t'as mal où dans la cuisse, exactement ? demandai-je en prenant sa main.

Elle serra fort la mienne.

-Partout, murmura-t-elle.

Sa prof approcha en courant avec de la glace, et je regardai un moment mes amis. Octavia avait l'air soucieuse, mais Finn beaucoup moins. Il semblait m'en vouloir pour l'avoir entraîné ici alors qu'il aurait pu rentrer chez lui, et maintenant pour prendre soin de Lexa. La brunette semblait vraiment souffrir, je ne pouvais pas juste la laisser la ! De toute façon, il avait toujours été jaloux de tous ceux qui m'approchaient d'un peu trop près, bien que nous n'ayons jamais été ensemble.

-Clarke, tu peux m'aider ? demanda doucement Indra, la prof.

Je hochai la tête affirmativement, n'osant toujours pas bouger pour ne pas déloger Lexa. Elle prenait appui sur mon corps tout entier, maintenant, la main crispée sur sa cuisse. Je la lui pris doucement pour l'éloigner afin de permettre à la prof de mettre la glace dessus.

-Okay, Lex, calme-toi, tu fais une crise de panique, dis-je en remarquant que sa respiration s'était accélérée et que sa main serrait la mienne encore plus fort.

Je l'aidai à sa caler correctement contre moi et plaçai ma main sur sa poitrine.

-Respire, ma belle, respire, murmurai-je.

Au bout de quelques minutes comme ça, elle arriva enfin à se calmer et à maintenir la glace elle-même sur sa cuisse.

-Ok, c'est bien. Continue comme ça, ma grande, c'est bien, ça va aller.

Je continuai à lui murmurer des mots réconfortants tout en l'allongeant sur ma propre cuisse, en faisant attention à ne pas bouger la sienne. Je plongeai mon regard dans le sien, aussi vert que la forêt, mais aussi mouillé que l'océan. Au moins, son visage n'était plus tordu par la douleur comme il l'était juste avant, la glace semblait faire effet. Je la soupçonnais d'avoir les larmes aux yeux plus par frustration que peine.

Je voyais Finn, derrière, qui me regardait toujours d'un œil désapprobateur. Je levai les yeux au ciel et me reconcentrai sur Lexa.

-T'as encore cours, après ? demandai-je doucement.

Elle reprenait enfin des couleurs, ce qui, pour être honnête, me soulageait grandement. Je ne savais même pas pourquoi je m'inquiétais tant, je la connaissais à peine. Mais bon, elle était super sympa, et j'avais l'impression qu'on pourrait vraiment être amies. Après, les rares fois où j'avais essayé de lui parler pendant les intercours, mes amis populaires l'avaient tous regardée d'un œil réprobateur. Ils la prenaient toutes pour une gamine arrogante, mais je savais bien qu'elle n'était pas du tout comme ça. J'avais cette impression étrange, avec elle, comme si je pouvais lui faire confiance sur tous mes problèmes sans même en douter, elle me donnait envie d'apprendre à la connaître. Une fois que je me serais débarrassée de mes « amis », j'étais sure qu'elle était moi, on pourrait être de très bonnes amies.

-Non, c'est le dernier, repondit-elle, me sortant de mes pensées.

-Tes parents travaillent ?

Elle hocha la tête.

-Donc ils peuvent pas venir te chercher. Tu prends le bus pour rentrer, c'est ça ?

Nouveau hochement de tête. Elle retourna la poche de glace sur sa cuisse tout en évitant mon regard.

-Ok, je vais appeler ma mère, elle peut venir me chercher, te prendre au passage pour te ramener chez toi, et elle est médecin, donc elle peut faire ce qu'il faut pour ta cuisse, expliquai-je.

-Ok, répondit-elle simplement.

Elle semblait mal à l'aise, et je remarquai que le reste de sa classe l'observai toujours malgré les tentatives de leur prof pour les renvoyer au travail. Il y en avait aussi qui murmuraient des choses, notamment des insultes et des moqueries. Ok, ils croyaient qu'on était ensemble et étaient homophobes ! Bon j'avoue, on ressemblait très certainement à un joli petit couple, dans cette position. Mais bon sang, mais dans quel monde on vit pour avoir des debiles comme ça ? J'étais hétéro, Lexa l'était probablement également, mais quand ça touchait la discrimination et toutes sortes de racisme, j'étais intraitable. Je détestais ça par dessus tout.

-Y a rien à voir, barrez vous ! lança Finn sèchement.

J'étais étonnée qu'il prenne la défense de Lexa, il fallait croire qu'il ne la détestait pas tant que ça. Je n'avais jamais vraiment compris pourquoi il ne l'aimait pas, d'ailleurs. Probablement pour suivre le mouvement et faire comme les autres. Ce qui n'expliquait pas pourquoi les autres ne l'aimaient pas, cependant.

-Ta mère arrive dans dix minutes, Clarke, m'informa Octavia avec un sourire.

Je lui souris, elle était toujours capable de faire exactement ce dont j'avais besoin sans même sue j'aie à lui demander, et vice versa. C'était vraiment ça, une meilleure amie.

-Garde bien la glace, ok ?

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Bon, je sais, c'est très très cucul tout ça mais je voulais faire ça pour la suite de l'histoire, puis c'était marrant à écrire !

Merci de continuer à lire ! 😊

Note : écrit le 06/12/2020, 1098 mots

L'amour peut attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant