Chapitre 2

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Il était si compliqué de ne choisir qu'une seule robe qui conviendrait. La robe pâle cintrée lui paraissait parfaite dans ses finitions mais elle n'attirait pas assez le regard. La robe rouge avec une traîne quant à elle, les attirait beaucoup trop. Chaque robe avait un défaut et cela, Arya ne s'en était jamais rendu compte. Pour elle, toutes les robes de sa collection étaient parfaites, c'était d'ailleurs la seule raison de leur présence ici. Toutes ses robes étaient uniques, cousues par les plus grands couturiers du pays, faites sur mesure, selon ses envies, ses goûts, ses dessins. Alors pourquoi ne trouvait-elle pas celle qui irait ? Il était hors de question pour elle de remettre une des robes mise publiquement, il ne manquerait plus que les autres apportent des calomnies sur elle. Elle ne souhaitait pas repartir avec le prince certes, mais elle ne voulait pas quitter le bal en étant au centre de toutes les discussions de cette façon.

Elle sortit le nez de son armoire, pièce aurait mieux qualifiée l'endroit où s'empilait désormais toutes ses robes. Elle décida de reposer son attention sur la parure et au diadème qu'elle avait choisi. Son diadème était paré de rubis rouges étincelants même à faible luminosité, elle savait qu'elle ne passerait pas inaperçu. Sa parure non plus n'était pas si passe-partout des boucles d'oreilles plutôt imposante accompagné ce collier en or. Arya était fière de sa trouvaille, qu'elle avait remarqué en feuilletant dans son journal de mode. Arya posa des yeux hésitant sur la robe rouge qu'elle venait de catégoriser comme beaucoup trop voyante. Elle l'aimait bien finalement, cette traîne qui ramenait toute l'originalité de cette robe. Des paillettes sur son buste et bouffantes à la taille juste comme il le fallait. C'était la robe qu'elle voulait. Elle se marierait tellement bien avec son diadème.

Ceci était fait. Elle rejoignit la salle au bout du couloir pour une réunion avec son père et son conseiller. Il devait l'aiguiller sur son approche avec le prince, ainsi que sur les consignes de ce bal. Car un bal ne signifiait pas toujours de l'amusement c'est d'ailleurs souvent l'inverse, il désignait beaucoup de négociations politiques.

- Au Grand Bal, vous devriez essayer de vous lier d'amitié avec la future reine d'Espagne, elle accompagnera sa sœur cadette, et nous avons besoin de leur accord pour ouvrir la frontière et commencer un échange commercial. Soyez donc cordial, souriez, et tentez donc de parler des négociations. Cela fait plus d'un mois que nous attendons des réponses. Je n'accepterais pas un refus de leur part. Alors soyez convaincante sans trop laisser sous-entendre que vous voudriez qu'ils se pressent. Tout est dans la finesse.

Arya se répète la dernière phrase dans sa tête, comment était-elle supposée faire tout cela sans attirer les soupçons ? Alors qu'elles savaient pertinemment que si elle venait leur parler c'était forcément à ce sujet. Elle connaissait Agatha, la future reine d'Espagne et elle n'avait jamais eu pour elle que de l'aversion. Le pire était sûrement la sœur, celle qui viendraient pour le prince. Charlotte. Plus jeune, elles jouaient ensemble et s'amusaient bien. Mais Charlotte commençait à changer, à abuser de manière qui ne plaisait pas à Arya. Elle prenait pour jeu de conter à qui voulait l'entendre de purs mensonges sur Arya. Les gens avaient fini par s'éloigner d'elle. Elle s'en était remise bien sûr.

Mais quand il y a deux ans, Charlotte était de séjour au château, Arya ne pouvait supporter les manières de cette fille. Elle ne cherchait que les regards du sexe opposé, ce qui rendait très mal à l'aise Arya. Mais cela n'était pas tout. Elle prenait pour jeu de se moquer des domestiques. Elle s'amusait à laisser ses affaires au sol puis de crier au vol quand un domestique lui rendait ses biens, elle n'hésitait pas à jeter la nourriture à même le sol, à se plaindre que le repas n'était pas à son goût pour que les domestiques et le Roi et la Reine soit toujours embarrassés. Si Charlotte revenait mécontente, sa mère le serait aussi et par conséquent un conflit diplomatique se déclarerait. Alors lors de ses visites, ils seraient les dents. Mais ce fut la fois de trop quand elle aperçut Charlotte dans sa pièce près des robes, ciseau en main en pleine action. Des morceaux de tissus en lambeaux sur le sol. Elle avait voulu s'élancer vers cette détestable enfant, mais sa mère, la Reine l'en dissuada d'une main sur l'épaule.

Le Prince AidenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant