Un chapitre

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Je vais écrire. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas sur quoi mais je ne vais pas lâcher ce stylo avant d'avoir fini. Si tu ne veux pas lire, libre à toi de partir, de vivre ta vie comme tu l'entends mais pour quoi faire ? Si tu ne sais pas, autant que tu continue à lire, ça ne changera pas la face du monde, peut être ta vision à la limite.

Je ne sais pas trop quel style d'écriture est le miens. Pas sur le point de vue, le statut ou sur ce que je vais raconter mais sur comment je vais le raconter. Je peux essayer d'adopter un style drôle mais soit les gens qui vont me lire ne vont pas rire, soit ils vont rire parce qu'ils ont pitié. Seules mes amies, et encore, pas toutes, comprennent mon humour et rares sont celles qui rient vraiment. Je laisse donc tomber l'humour.

Les choses tristes, j'adore en lire, ça me bouleverse et me fais pleurer. J'ai bien essayé d'en écrire mais même si je pleurais quand j'écrivais, c'est à peine si une boule se forme dans ma gorge quand je me relis. Autant le laisser à des gens doués.

Bon, je crois que je vais choisir l'explication. Je ne peux pas expliquer le sens de ma dernière phrase, je me contredis donc mais c'est pas grave. Au point où j'en suis...

Je vais donc tenter d'écrire quelque chose de construit. Pas hilarant ou bouleversant. Quelque chose qui, je l'espère, te fera réfléchir. Sur ma stupidité ou sur ce que je vais dire, à toi de voir. Tu as déjà lu 237 mots depuis que je t'ai dis que tu pouvais partir. Je continue donc le voyage, à toi de me suivre...

Ce voyage peut être vu sous différent angles. Ça peut être le voyage de l'encre dans ce stylo, le voyage de ce même stylo d'un bout à l'autre de la feuille. Le voyage de l'information de mon cerveau au geste de mon poignet. Le voyage de ce que mon cœur dit à mon cerveau de penser. J'espère que le voyage se fera aussi de mes mots à ton cerveau, que je ne sois pas seule à comprendre le sens profond de ce que j'écris, même si celui ci n'est guère plus profond que le pediluve à l'entrée de la piscine.

La solitude.

Tout le monde en a peur, moi aussi, j'ai peur de me sentir seule, quand et si des gens me lisent un jour.

Je pense que ce qui fait le plus peur dans ce mot, c'est son sens. Normal me direz vous, car phonétiquement, il est plutôt beau non ?

Solitude. Souvent associé à abandon même si je pense que c'est différent. C'est vrai, pourquoi on aurait créé deux mots si c'était la même chose ?

S  comme seul.

O comme horrible. Je sais, horrible                commence par un h mais va prononcer le mot shlitude !

L comme lourd.

I comme infini.

T comme temps.

U comme usure.

D comme déprimant.

E comme effrayant ou même envoûtant.

Pas besoin d'expliquer ce que je viens d'écrire, je pense que tu as compris. Je n'ai surtout pas le temps, si je veux finir ce voyage à temps.

La solitude, c'est le fait d'être seul. Ça, je pense que tout le monde a compris. Mais est ce que c'est être seul avec personne à des kilomètres à la ronde ? Non, pas que. Bien évidement, c'est horrible de se trouver seul dans un lieu déserté de toute trace de vie, ça pèse lourd. Cela paraît infini et on dirait que parfois, le temps s'amuse à nous jouer des tours. Ça nous use et on pourrait presque tomber dans la déprime. C'est effrayant et en même temps réconfortant, de se retrouver avec nous même. Ensuite, ça nous envoute et nous laisse partir quand ça lui chante. Tu as vu, j'ai réutilisé tout les mots de mon acrostiche. Cette solitude là, elle peut nous faire du bien, nous permettre de nous recourcer, de nous concentrer sur la vie, de nous dire qu'on est encore vivant et qu'il faut profiter de la vie merde ! (lire Imagine de Liliser02)

Cette solitude là, ce n'est pas la pire. J'en connais une destructrice. Pas personnellement mais j'ai eu l'impression de parfois la côtoyer. C'est une sorte d'amie pas très bavarde. Oui, on peut l'appeler amie parce que quand tu as la sensation que les gens te laissent tomber, tu es bien content de te dire que tu n'es pas seul, tu as la solitude comme amie. C'est déjà ça.

Être seul alors que tu es entouré de personnes, c'est l'une des pires choses. Autour de toi, les gens crient, rigolent et parlent, sans même se douter que, au fond de toi, tu souffres. Tu souffres à cause de choses que les autres ne peuvent même pas imaginer. Tu sais que si tu leur dit, ils se fouteront de toi, te diront que c'est pas grave, que ça va passer...

Donc tu ne leurs dit pas. Peut être pas assez confiance en eux ? Peut être. Dans ce cas là, tu te sens seul car tu penses que personne ne te comprends. C'est parfois vrai, parfois faux. Tu ne sauras pas. Pas avant de leur avoir dit. Et ça peut durer encore longtemps. Ça peut être éternel, infini...

D'autres fois, tu te sens seul d'une solitude différente. Différente. C'est le bon mot pour décrire ça. Tu te sens différent des autres et tu ne sais pas pourquoi. Tu cherches la proximité des gens tout en les évitant et les ignorant à moitié. Pose toi cette question là prochaine fois : Qui t'insupporte ? Les autres ou toi même ? Avant de répondre, réfléchis. Tu me dira la réponse arrivé à destination.

La solitude est donc bien différente de l'abandon. Peut être en as tu connu un, deux ? Sache que tu n'es pas seul. Tu es entouré par ta solitude et par des gens seuls, qui peuvent te comprendre. Étrange dit comme ça mais vrai. Si tu n'a jamais connu aucun des deux, tu ne t'en es peut être juste pas rendu compte, mais profite, un jour, la tempête risque d'arriver, pas pendant ce voyage mais plus tard, à ce moment, je ne pourrais pas venir te chercher en canot mais la bouée que j'ai jeté à l'eau, tu réussira peut être à l'attraper ? Ou alors, tu as déjà revêtu ton gilet de sauvetage au cas où.

Je pense que le voyage touche à sa fin. L'encre de mon stylo à baissé, ce même stylo à parcouru les feuilles, l'information est arrivée à mon poignet, mon cœur n'a plus rien à dire à mon cerveau, celui ci va donc se mettre en veille, bientôt. Au loin, la côte du rivage se dessine.

Tu es resté jusque là, tu as lu ces mots, peut être ne les as tu pas tous compris. Qu'importe. Tu as vu le sens de ma pensée qui est, je l'espère, arrivé au moyen bassin de la piscine. Les mots que tu as lu, je l'ai ai écris et là, j'ai très mal au bras. Que penses tu ? Réfléchis. Nous allons bientôt accoster.

Je pense que j'ai fini d'écrire. Je ne sais toujours pas pourquoi, je ne sais toujours pas sur quoi mais j'ai fini. Au final, j'ai tout fais seule mais je ne me sens pas plus seule pour autant. Alors, sur quoi vas tu réfléchir ? Sur ma stupidité ou sur ce que j'ai dis ?

Jeanneptl

Je ne sais pas, à toi de me direOù les histoires vivent. Découvrez maintenant