Trois

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J'enlève difficilement mon manteau, enfilé par dessus un gros sweet beaucoup trop large pour moi. Mais j'aime bien, je suis à l'aise dedans.

Je dépose négligemment mon manteau aux motifs militaires sur le dossier de ma chaise, avant de m'assoir avec fracas sur celle-ci.

Jusque là tout va bien. Je n'ai pas fais de gaffes, tous mes gestes étaient à peu près normaux, cool. Mais je sais qu'ils m'observent, même en étant à l'avant dernier rang tous les élèves ont le visage tournés vers moi, tous ceux que je ne peux pas voir me regardent. Je le sais.

Je tourne vivement la tête vers la droite, pour observer le reste de la classe. Ils ont tous la tête tournée vers le tableau. Ils savent bien se cacher.

Je tourne à nouveau la tête avant de la poser dans mes bras en soupirant.

J'entends les quartes garçons de derrière moi rire.

Ils rient de moi.

Mon pull remonte ? J'ai un trou dans mon jean ? Ils ont coupés mes cheveux ? J'ai un mot collé dans mon dos ? Quelqu'un m'a dessiner une bitte derrière ? Ils ont tagués un truc sur mon pull ! C'est ça !

Mais non, ils n'en n'ont rien à foutre de toi.

Mais ta gueule petite voix.

Je me tourne brusquement vers eux, avant de voir qu'ils sont en train de voler la règle de leur voisin de devant.

Je suis quand même sûre que c'était de moi qu'ils riaient.
*
Mes écouteurs enfoncés dans les oreilles, je marche dans les rues sales et grise de la ville.

J'aime bien ces rues. Elles sont tristes. J'aime ça.

Je traverse la rue piétonne, donnant sur l'entrée du parc de la ville.

Un groupe de gens y est attroupé, comme à chaque sortie de collège.

Au bout de quelques pas, je me rends compte que ce sont des lycéens.

Des filles. Des lycéennes.

Je bifurque vers la rue d'en face, je ne veux pas les croiser. Je n'aime pas les gens.

Je les aperçois et les entends rire très fort derrière moi, elles rient de moi, encore, elles se moquent de moi et de mes cheveux à moitiés roses pâle.

Je rentre la tête dans mon manteau, elles ne me verront peut être plus.

Bien sur qu'elles te voient. Tu es tellement pathétique.

Évidemment qu'elles me voient. Tous le monde me voit.

J'enfonce encore mes écouteurs dans mes oreille, augmentant le son. Après tout, ma musique est faite pour oublier tout ça. Pour le transporter dans un autre monde.

What I was thinking, every one sees it, it's not a secret that I'm just a reject

Leurs caméras invisibles me suivent partout, je le sens. Elles sont près de moi, mais je ne peux pas les toucher. Elles sont invisibles. Je ne sais pas combien elles sont. Elle sont sûrement reliées à une énorme centrale magique, où tout le monde peut me voir en ce moment même. Je ne sais même pas qui m'observent.

Peut être des gens qui m'aiment...

Ne raconte pas de merde. Personne ne t'aime.

C'est vrai. Je suis une merde. Les gens m'esoionne pour se moquer de moi. Je le sais.

Je dépasse la barrière rouge et blanche de mon avenue, avant de presser le pas jusqu'à mon bâtiment.

Jamais je n'arriverai à les semer. Elles me suivent partout. Putains de caméras invisibles.

Je pousse la porte de mon immeuble, avant de courir les escaliers qui me séparent de mon étage.

Je sors mes clefs et ouvre la porte.
Un, deux, trois, quatre pas avant d'entrer sur mon paillasson.
Aller encore quatre petits pas sur le paillasson et je rentre.

J'en ai marre. Mais je suis obligée de le faire.

~
L'histoire n'avance pas du tout, mais ça va venir.
Vous aimez ? Bien sur que oui, question bête (non sérieusement vous aimez ?)

Voilà.

C'était le troisième chapitre.

Au prochain.

ParanoiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant