Horror 42

JUDITH

Judith, ce prénom qui raisonnait dans ma tête comme un cri d'alarme. Judith, le dernier mot que j'ai prononcé avant de sombrer...

La musique Hey Jude des Beatles sortit John de son sommeil forcé. Voilà deux bonnes heures qu'il était enfermé dans le coffre de sa voiture. Vu comment celle-ci se balançait il devait rouler dans les bois depuis un petit moment. Soudain le véhicule bifurqua sur sa gauche puis John se cogna la tête à deux reprises contre la porte du coffre, ils venaient de passer une voie ferrée. Le véhicule roula encore quelques minutes puis s'immobilisa. Claquement de portières, bruit de pas qui se rapproche du coffre puis celui-ci s'ouvrit. John fut ébloui par la lumière extérieure et n'eut pas le temps de voir ses ravisseurs. On venait de lui mettre un sac sur la tête puis on le traina sur plusieurs mètres et on l'enferma dans une pièce. John ne pouvait rien voir, il ne pouvait à peine bouger. Il avait les pieds et mains liées. Soudain au loin une porte claqua, des bruits de pas se firent plus intenses, de grosses mains l'agrippa et le souleva du sol. On le déplaça à nouveau puis lui plongea la tête sous l'eau. John but la tasse, failli se noyer. Quand il put enfin ressortir la tête de l'eau il toussa, cracha de l'eau. Alors l'homme aux grosses mains saisissa son col et le tira jusqu'à une chaise. Lumière dans les yeux, grincement d'une chaise qu'on tire, première pair de claque.

- Bonjour John ; comment ça va depuis la dernière fois ? Désolé pour cette rencontre un peu forcé et la manière avec laquelle nous sommes venus te chercher mais tu deviens difficile à trouver. Qu'est ce qui t'a prit d'aller t'enterrer en plein milieu des bois ? Tu pensais nous échapper ? Tu sais, on n'est pas dupe, on te surveille. Je t'avais pourtant prévenu : tant que tu ne finis pas la mission tu ne reverras pas ta fille. Merde John c'est pas compliqué. Le deal était pourtant clair : tu tues se salopard et je te rends ta fille. Ca fait quoi, six mois que tu ne l'as pas vu ? Elle doit beaucoup te manquer. Ca doit être dur pour toi, de te retrouver seul...

- - Ta gueule !!!

- Oui John c'est ça, mais pas maintenant. L'histoire ne fait que commencer et il faut que tu y retourne, que tu termines se que tu as commencé, que tu termines l'histoire, TON histoire...

Sifflement dans l'oreille, courant d'air vers la nuque, coup violent sur le crâne puis la tête qui vient taper le sol, trou noir...

John se réveilla quelques heures après, une arme en main. Autour de lui le néant, des corps sans vie gisant au sol, du sang partout. Au loin le bruit des sirènes, puis des pas qui se rapprochent, les chiens qui aboient, le halo des lampes torches qu'on pointe sur lui, puis des armes, les points rouges sur son corps. Il était foutu...

***

- John Tremblay né le 28 aout 1987 à Montréal au Québec, de père québécois, William Tremblay et de mère Française, Lucille Besson. Vous portez la double nationalité et êtes arrivé en France en 1996, c'est bien ça ? Je vois. Vous vivez dans un petit appartement au 87 rue de Tolbiac dans le 13ème arrondissement à Paris. C'est écrit que vous avez acheté cet appart en 2015. Sinon vous travaillez dans un supermarché en bas de chez vous depuis 3ans. C'est curieux quand on voit le passé militaire que vous avez. Bref vous vous êtes mariés en 2012 à une certaine Julie Vigneron et avaient eu une fille né à Massy le 23 janvier 2013.Puis votre femme meurt peu de temps après dans un accident de voiture C'est bien ça ? Je vois, vous n'êtes pas décidé à me répondre. Vous savez au moins pourquoi vous êtes là ? On vous a retrouvé ce matin dans un entrepôt désinfecté. Vous étiez assis là, une arme en main et une dizaine de corps sans vie autour de vous. Tout présume que c'est vous qui avez fait se carnage mais j'aimerai quand même avoir votre version des faits... Si vous ne me racontiez pas votre histoire je ne pourrai pas vous aider.