Tu me manques tellement...

Chapitre 5

Je me déplace vers un banc et m'assois dos à la mer, les garçons me rejoignent. Je commence à leurs narrer mon récit.
- Lors de mon année de sixième, j'ai rencontré un garçon en cours d'anglais. Comment je l'ai rencontré ? Eh bien c'est simple. J'étais assise à côté de lui, et cet idiot s'amusait à me mettre des coups de compas dans le bras. Je lui ai demandé d'arrêter, mais il a continué et j'ai commencé à me disputer avec lui. Ce jeune homme s'appelait Marc. Au fil des années nous avons tissé des liens solides, et nous sommes devenus meilleurs amis. Nous nous fîmes deux amis en commun. Lui les avait rencontré de manière normale. Quand à moi je me suis disputée avec eux. Marc aimait beaucoup la mer et rêvait de faire un voyage sur un bateau. C'est pour cela que pour ses 17 ans, avec mes deux autres amis, nous comptions lui offrir un voyage sur l'océan. Lorsque nous l'avons dis, il a sauté de joie et nous as serrés dans ses bras en nous coupant le souffle. Nous avions payé pour trois personnes, lui et les deux autres. Il me demanda pourquoi je ne venais pas. Je lui répondis en riant que j'avais le mal de mer et que je ne voulais pas monter sur un voilier. Ils embarquèrent la semaine qui suivit. Ils étaient sensés partir une semaine du 2 au 8 août. Le jour de leur retour, je les attendais sur le port, ils ne vinrent pas. Je me disais qu'une tempête les avaient sûrement ralentis. J'attendis jusqu'à ce que la nuit tombe. Ils n'étaient toujours pas là... Je pris l'initiative d'aller au commissariat le plus proche. J'étais en panique. J'ai exposé mon problème aux gendarmes, ce à quoi ils m'ont répondu qu'ils ne pouvaient pas les considérer comme disparus -et donc envoyer des personnes pour les rechercher- avant 48h. Ce fut les 2 plus longues journées de toutes ma vie. Je scrutais le port, espérant voir arriver au loin un bateau portant le nom de "l'Olympus". Hélas, je ne le vis jamais. Cet instant est gravé dans ma mémoire, je me souviens que le 10 août à 18h32 mes amis étaient portés disparu... On remua terre et mer pour les retrouver. Rien... Ils étaient disparu, peut-être mort et tout cela par ma faute. J'étais -et je le suis encore- détruite. En une journée j'avais perdu 3 de mes amis les plus chers. J'ai pleuré pendant plusieurs jours. Je ne voulais voir personne. De toute façon, seul un autre ami de ma classe voulait me consoler et mes parents n'étaient pas là. Ils n'étaient jamais là, toujours en voyage d'affaires, je n'ai dû les voir que 8 fois dans ma vie. Deux mois après la disparition de l"Olympus", ses occupants furent déclarés morts. Les parents organisèrent un enterrement. Ils avaient décidé de faire 1 cérémonie au lieu de 3. Quand je reçus le faire-part, mes jambes se dérobèrent sous mon poids, et une semaine plus tard, j'assistais à l'enterrement de 3 cercueils vide. Je ne pensais pas verser de larmes. Puis j'ai vu les familles des défunts, ils avaient la mine sombre, les plus jeunes ne retenaient pas leurs sanglot. Cela m'as brisé le cœur et réouvert une plaie qui n'avait pas cicatrisé. J'ai pleurer, pleurer jusqu'à ne plus rien voir devant moi. Un garçon -le même qui avait voulu me voir 2 mois avant- m'as pris dans ses bras et m'a bercer jusqu'à ce que mes pleures cessent. Nous sommes restés devant les tombes une heure durant. À la fin nous n'étions plus que deux au cimetière. Nous sommes rentrés chez nous. Je ne le revis plus. Je restais enfermée chez moi. J'attendais d'avoir 18 ans pour partir sans l'accord de mes parents. À ma majorité, je suis venue ici. J'ai enchaîné petits jobs sur petits jobs. Mes parents n'ont jamais essayé de prendre de mes nouvelles, je me demande même si ils savent que je ne vis plus chez eux. J'ai eu dû mal à subvenir à mes besoins, je ne gardais un travail pas plus de deux mois. Quand j'ai vue l'affiche pour l'audition j'étais mitigé. Puis je me suis rappelée ce que m'avait dit Marc après un cours de chant... Il m'avait annoncé que j'avais une belle voix et que devrais en faire l'objet de mon métier plus tard, il m'a harcelé pour que je passe des auditions. J'ai toujours refusé...
La suite vous la connaissez.

Après la fin de mon histoire, une minute de silence total s'écoula, même les mouettes n'osaient pas crier. Jack brisa enfin ce moment de malaise.
- Je ne sais pas quoi dire... Tu as vécu tellement de choses en un an que l'un d'entre nous en 20 ans d'existence. J'espère de tout mon cœur que tu t'en remettras.

Je l'espère moi aussi... C'est pour cela que je suis venue au Royaume-Uni. Pour essayer de me reconstruire et de recommencer à zéro.
Comme les garçons ne parlent pas, je décide de lancer une autre conversation.
- Changeons de sujet s'il vous plaît.
Sans m'en rendre compte ma voix c'est muée en un murmure étranglé. Je sens les larmes me monter aux yeux. Heureusement Grant s'en aperçois et me dit:
- Où loges tu en ce moment Candice ?
Je rougis subitement et je grommelle en espérant qu' il ne m'entende pas.
- Hahem... Je loue une ancienne chambre de bonne sous les toits.
Morgan s'exclame d'un air outré:
- Tu veux dire les pièces qui font moins de 5 mètres carré ?! Tu vis là dedans !? Il devrait être interdit de louer de telles pièces!
Je jure intérieurement. Je ne veux pas qu'il s'apitoie sur mon sort.
- Le loyer n'est que de 400 £ par mois... Et vous vous habitez où ?
J'essaye de détourner la conversation. Grant me répond.
- Chez mes parents, d'ailleurs je vais tout de suite leur demander que tu viennes vivre à la maison ! Il serait inhumain de te laisser habiter dans de telles conditions !
Raté ! En plus il a l'air vraiment déterminé. Je fus tout mon possible pour m'en dissuader, mais rien ne marchai. Finalement, il s'éloigne, son téléphone plaqué contre l'oreille. Morgan se tourne vers moi et commence à me poser des questions.
- D'où viens tu ?
- D'une petite ville près de la capitale.
En sois ce n'est pas faux, j'ai grandi dans une petite ville près de Paris... C'est une capitale, je n'ai pas menti, juste révéler que la moitié de la vérité.
- Cela fait un an que tu n'as pas de nouvelles de ta famille ?
- Oui.
- Pourquoi n'as tu pas essayé de rependre contact avec eux ?
Je le regarde avec de grands yeux. Cela me semble évident non ? Je m'apprête à lui répondre puis je me ravisé. Je ne sais pas... Ma famille n'as jamais été là pour moi, je ne vois pas pourquoi je serais là pour elle. Mais il s'agit tout de même de mes parents...
Une chose m'horrifie, je n'arrive pas à trouver de réponse à cette question. Heureusement, Grant, sans le savoir, viens m'aider en m'annonçant tout heureux:
- C'est bon, je leur ai expliqué la situation et ils sont totalement d'accord pour t'héberger, maintenant à toi d'accepter.
Je réfléchis, est ce que cette pièce froide en hiver et chaude en été allait me manquer ? Non, je ne crois pas. Je soupire et lui répond.
- OK.