Chapitre 15

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La fin du repas s'était passée sans problème particulier. Il n'y avait eu aucun mot désagréable à son encontre et elle avait pu parler avec un peu tout le monde.


Elle était actuellement dans ses appartements, il était très tard dans la nuit, elle était censée dormir pour être la plus en forme pour le grand jour. C'était impensable, l'angoisse et les doutes l'empêchaient de fermer l'œil. Elle se baladait dans les pièces décorées avec soin. Rien n'était à elle ici, ses bagages avaient déjà été transférés dans ses futurs appartements princiers.


Elle se demandait pourquoi on ne l'avait pas directement mise dans ceux-là, au lieu de la loger pour une nuit dans une autre chambre. Peut-être était-ce parce que les appartements du prince étaient trop proches et qu'ils voulaient éviter une rencontre nocturne avant le mariage ? Lucy s'embarrassait elle-même en y pensant. Cela faisait quelque jours qu'elle n'avait plus revu son fiancé.


Elle regrettait d'avoir laissé dans ses bagages le petit mot qu'il lui avait écrit. Elle avait beau l'avoir lu et relu, elle l'affectionnait particulièrement. Plus elle pensait au prince et plus Lucy était habitée de sentiments contraires. L'impatience de mieux le connaître et la peur de le découvrir loin de ses espérances.


Lucy tourna en rond dans ses appartements réfléchissant à ce qu'il se passerait demain, aux cérémonials et à son changement de vie. Elle ne serait plus Princesse de Stella, mais de Fiore. C'était étrange pour elle de se dire qu'elle deviendrait la femme la plus enviée du continent, peut être du monde. Son diadème sur la tête, elle serait peinte par l'un des meilleurs artistes du moment et elle entrerait dans la Galerie des femmes de la famille royale. Galerie que Lucy avait visité avec le Roi plus tôt dans la journée. Tous les tableaux étaient magnifiques, et le Roi lui avait montré l'emplacement où se trouverait son portrait.


Lucy appréciait la peinture, notamment être peinte. Elle trouvait cela très prestigieux, c'était très noble comme pratique. Même si cela se répandait dans les couches de la bourgeoisie qui en avaient les moyens. Sauf que Lucy se disait que la peinture deviendrait une pratique obsolète aux vues des dernières recherches. Certaine magie permettait l'immortalisation de moment, de manière presque immédiate. C'était encore très rare mais Lucy avait l'occasion de le voir à l'œuvre. Les rendus étant exceptionnels de réalisme et de qualité, elle ne doutait bien que si ce genre de magie était travaillée pour être mise en objet, il existerait bientôt des appareils d'immortalisation.


Les années à venir niveau technologie et progrès allaient être pleines de nouveautés. Lucy était très enthousiaste pour ce genre de chose, elle espérait juste que les nouveautés ne supprimeraient pas les vieilles habitudes.


Lucy commença à avoir des vertiges dû à la fatigue. Elle retourna dans sa chambre, et s'allongea dans son lit. Elle repensa au premier portrait pour lequel elle avait posé. C'était un portrait de famille quand elle était enfant, avec sa mère, son père et sa tante maternelle. De sa famille, il ne lui restait plus que son père et sa tante qui se trouvait maintenant à des milliers de kilomètres. Une boule de tristesse se coinça dans sa gorge.


Parfois elle regrettait vraiment ne pas être une simple femme, elle aurait eu une vie de petite bourgeoise. Elle aurait épousé un homme qui aurait été un ami de la famille, et elle n'aurait pas eu besoin de s'éloigner à ce point de ses amis et de sa famille. Lucy se laissa aller aux larmes, elle aurait voulu une autre vie loin des obligations qu'exigeait son titre, loin de la solitude.

Vive la Reine!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant