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- Salut, tous les deux, nous dit Elodie, joyeusement.

Et soudain, il y eut comme une illumination dans son regard.

- Jonathan ! Oh putain, ils ne t'ont pas loupé. Mais... Comment... ?

Elle est dans l'incapacité de finir sa phrase, semblant comme manquer de mots. Jonathan prend le relais.

- Je me suis simplement réveillé à l'hôpital.

Alors qu'Elodie assimile l'information, il poursuit.

- Je suis désolé, mais je suis fatigué et j'aimerais aller me reposer un peu. On se voit plus tard.

- Bien sûr, réponds-je avec un sourire hésitant. Si tu as besoin, n'hésite pas à franchir le palier.

Il fait un signe de tête pour acquiescer et rentre chez lui.

- C'est incroyable, lance Elodie alors qu'elle me suit jusqu'au salon. Tu loupes une journée de cours et Jonathan refait surface.

Son air enjoué me fait rire. Seulement, me concernant, cette histoire me préoccupe.

- C'est peut-être un peu trop incroyable, justement, dis-je d'un air suspect. Tu ne trouves pas ça bizarre qu'il réapparaisse comme une fleur le lendemain même où l'on dépose plainte ?

- Oui, je l'admets, avoue-t-elle après une courte réflexion. Après il a l'air bien amoché et, il a surement des séquelles psychologiques, mais au moins il est en vie et de retour. C'est le principal non ?

- Peut-être, admette-je, non convaincue.

- Bien ! Alors maintenant, c'est à la police de faire son job. Et puis voyons le bon côté des choses. Il bien qu'il soit un peu défiguré, il a gardé tout son charme, plaisante-t-elle en jouant de ses sourcils.

-Oui, c'est certain, dis-je sans développer.

Elle me regarde interloquée. Elle pensait sûrement que je serais plus enjouée à l'idée de retrouver mon voisin.

- C'est tout ? lance-t-elle comme attendant la suite. Je pensais que tu serais contente de le revoir.

- Et je le suis ! Sincèrement. C'est un bon ami et je l'apprécie beaucoup.

- Oh ! Aller Cara, arrête de nier tes sentiments. On en a parlé il y a tout juste quelques jours avec Mathieu, me remémore-t-elle. Je sais que Jonathan te plaît et que c'est réciproque, alors pourquoi freiner des quatre fers comme ça ?

Je triture mes ongles tout en planifiant une réponse dans ma tête.

- Quelque chose a changé, confessé-je à mon amie les yeux toujours rivés sur mes doigts.

Il n'en fallait pas plus pour piquer sa curiosité. Maintenant, c'est sûr, elle ne va plus me lâcher.

- Cara LAFONT, crache le morceau, s'exclame-t-elle en rigolant. Tu en as beaucoup trop dis.

Je rassemble toutes mes forces et je finis par lui céder.

- Tout à l'heure, avec Jonathan, on était proche, vraiment très proche et d'habitude cette proximité m'aurait collé tout un tas de frissons ou autres sensations agréables, expliquais-je à mon amie un peu embarrassée de révéler des choses si intimes. Mais là, rien. Et quand il a essayé de m'embrasser, je me suis sentie tellement gênée que je lui ai demandé de s'arrêter.

Elle rigole, comme si je venais de lui raconter une blague.

- Mais Cara, ce n'est rien ça, dit-elle amusée par mon innocence. C'est déjà arrivé à tout le monde de penser avoir des sentiments pour quelqu'un et puis de se rendre compte que ce n'était que passager. Tu lui as dit ?

Une vie à reconstruire Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant