Au-delà des préjugés

Chapitre 2. Isolement

- Tu te fous de ma gueule en plus ?! elle s'apprêtait à la frapper, la colère prenant le dessus.

- Je-

- STOP !!

- ...petite soeur ? T'es pas sensée être en cours ? s'étonna Siyeon en voyant la jeune femme arriver.

- On en reparlera plus tard. Toi, si tu ne veux pas finir séquestrée dans une cave tu ferais mieux de ne pas toucher à ma soeur. Oh et tu devrais faire plus attention à celle que tu prétends protéger par la même occasion.”

Yubin agrippa le bras de Siyeon et l'emmena avec elle, laissant l'amie de Bora confuse derrière elles. Yoohyeon arriva alors en courant et prit son amie dans ses bras. La jeune chanteuse sentit les larmes de sa meilleure amie sur son épaule et la serra contre elle en s'excusant d'être partie auparavant. Les deux femmes se réconcilièrent rapidement et la jeune soeur essaya de partir discrètement mais se fit arrêter par la chanteuse qui lui demanda des explications. Yubin la regarda alors dans les yeux, se demandant si c'était une bonne idée. Mais voyant le regard fixe et stable de Siyeon, elle décida de parler.

“Et bien en fait... j'étais bien en cours entrain d'écouter ce prof des plus ennuyant tout en m'endormant quand j'ai entendu quelqu'un entrain de pleurer. J'ai donc regardé dehors et mon regard a croisé celui de Bora qui a dit ton prénom. Je suis alors sortie de la classe en courant sans faire attention à mon prof. Je sais que tu ne l'aimes pas mais je pense que tu as tort de la juger si vite tu sais. Enfin sans elle tu te serais faire refaire le portrait par l'autre folle. Enfin bref, Bora m'a dit qu'elle avait vu Minji te foncer dessus et que c'est pour ça qu'elle était partie, parce qu'elle en avait marre d'être étouffée par Minji et Handong. D'ailleurs elle voudrait te parler je crois mais je pense qu'elle s'en veut de tout ce que tu as subi à cause de son silence. Enfin je sais pas je suis pas dans sa tête mais le regard ne ment pas grande soeur.”

Siyeon n'arrivait pas à croire ces paroles. Elle la détestait. Elle la détestait plus que tout. Son nom était interdit. Cette femme qui se prenait pour une reine, gagnant le respect de tous, toujours suivie de ses larbins. Elle ? une oppressée ? Une si belle femme ? capable de faire fondre le coeur de tous ? Elle s'inquiétait pour elle ? Elle qui n'était rien ? Toujours prise pour une rebelle et rejetée ? Son esprit se remit a divagué. La jeune chanteuse voulait se rapprocher de l'autre et, en réalité, si elle agissait de la sorte, c'était par peur. Peur d'être rejetée à nouveau. Peur de ne pas être acceptée par la femme qui l'impressionnait.

Tandis que Yubin et Yoohyeon partirent en classe, Siyeon décida de rentrer chez elle. En une seule matinée, elle s'était embrouillée avec Yoohyeon, retrouvée en face à face avec Bora puis plaquée contre des casiers pour enfin être délivrée de l'emprise de ce chien fou par sa soeur et se réconcilier avec sa meilleure amie. C'était trop pour elle en l'espace d'une heure, elle avait besoin de se reposer. En sortant de l'université, elle commença sa marche silencieuse dans les rues de Séoul. La jeune femme aimait se balader tranquillement dans les rues en observant le paysage. Alors qu'elle marchait distraitement, elle se rendit compte que si elle rentrait chez elle, sa mère allait l'incendier. Après quelques temps à réfléchir, elle se dirigea vers le studio d'enregistrement où elle passait son temps libre.

Arrivée au pied de l'immense bâtiment, Siyeon se sentit soulagée, c'était comme rentrer chez elle. L'infrastructure était en réalité un très grand complexe où se trouvait également des salles de danses, plusieurs auditoriums, une petite salle avec une scène pour pouvoir s'entraîner en condition et une grande salle où avait lieu des spectacles tous les week-ends. La jeune chanteuse n'était encore jamais montée sur scène malgré les nombreuses relances de son professeur vocal . Elle n'avait pas l'assurance nécessaire pour monter sur scène et sa technicité vocale n'était pas encore assez bonne. Du moins c'était l'excuse qu'elle avançait car en réalité, toutes les personnes du complexe assuraient n'avoir jamais entendu quelqu'un chanter aussi parfaitement que la jeune femme.