Guder Treet 🌳

Prologue

« Hum...
Par où commencer ?

La solitude, c'est la première chose dont je me souvienne...
Je sais juste que ma vie n'a plus aucun sens...
A quoi bon essayer de continuer ?
Je ne veux plus qu'une seule chose...
... mourir. »

Le froid l'envahissait, le givre formait des cônes de glace aux coins de ses yeux; ses larmes restaient accrochées le long de ses joues, le vent hurlant, frappait son poil, ses pattes se recouvraient de neige à chacun de ses pas, il était seul au milieu de la tempête. La brise commençait à faiblir, un espoir, une chance... soudain, un éclat brumeux attira son attention, c'était des yeux... de magnifiques yeux jaunes au loin dans le paysage enneigé. Il rassembla ses dernières forces en se dirigeant vers cette lueur blafarde...
De la neige et encore de la neige, ça n'en finissait pas; la tempête, le brouillard, tout tournait autour de lui. Sa tête lui faisait mal, ses coussinets étaient gelés, sa langue glacée, sa queue traînait négligemment sur la terre, givrée. La marche vers la lueur l'avait épuisé, son crâne heurta soudain une pierre. Étonné malgré la fatigue, il découvrit tout un ensemble de ruines. Les yeux oranges avaient disparu, la neige avait cessé de tomber, un doux soleil éclairait cette plaine silencieuse de sa lumière pâle et fatiguée. Cet endroit semblait avoir été oublié depuis des siècles... il se sentit irrésistiblement attiré par ces vestiges, une atmosphère étrange planait sur ces lieux... il disparu au détour d'une colonne de pierre noire. Intrigué, bien qu'épuisé, il remarqua les drôles d'écritures gravées dans les roches couleur ébène. Le jeune loup marqua un temps d'arrêt : le silence. Il y avait un étrange et inquiétant silence; comme si tous les bruits s'étaient éteints. Son instinct prit le dessus sur sa curiosité pendant un instant; malheureusement pour lui, l'éclat réapparu et, avec lui, un désir incontrôlable s'empara du loup; la lueur ne disparaissait plus, le message était clair : il fallait la suivre. Les ruines l'attirait, la lumière des yeux jaunes, l'envie de déguerpir, cette rage présente au beau milieu de nulle part; cette tension, cette colère qui planait au dessus de lui, un désir de tuer...
L'éclat fit le tour des vestiges avant de plonger soudainement, au milieu d'un trou, la neige s'écarta sur son passage. Il tourna autour des ruines, en humant les environs. Il n'y avait aucun signe de vie aux alentours : rien que la neige, le silence et lui. Au bout de son quatrième cercle près des colonnes de pierres noires, le jeune loup blanc découvrit enfin quelque chose : un autre trou, plus grand cette fois ci. Un banal interstice dans ces vestiges. Étrangement, c'était la seule entrée; il se faufila donc à l'intérieur; s'avança encore, puis déboucha dans une vaste salle toute en longueur. Il éternua pour évacuer les poussières de son museau, puis, il entreprit d'observer les lieux. Partout où son regard traînait sans aucune espèce de raison, il y avait de la roche. Des pierres et encore des pierres. Il se frotta tout contre une stalactite énorme, importante et assez effrayante. Cette grotte ne semblait pas si horrible que ça, en plus, il était à l'abri du vent ainsi que de la neige ! En suivant la paroi, il tomba sur de grandes roches. A ses yeux, cette gigantesque statue en quartz blanc, marbrée de doré et soupoudrée de jade; qui n'aspirerait qu'à faire fuir les rares visiteurs de ce souterrain, n'était qu'un vulgaire caillou comme tous les autres. Quant à ce magnifique guerrier de basalte, au bouclier teinté de rouge et pigmenté d'orangé, à l'épée tranchante, fine et élancée ! Non rien à dire, ce n'était vraiment qu'une pierre, banale. La découverte de ce lieu l'avait comme réveillé, il n'y avait plus de place pour la fatigue ! Il passa devant une paroi, en granite cette fois ci, bien décidé à trouver un coin où se reposer. Le petit loup entendait le vent frapper contre l'édifice, il se recroquevilla tout contre la pierre, en couinant doucement. Il comprit tout de suite que la tempête avait reprit, et de plus belle ! Incapable de trouver le sommeil, son esprit entreprit de se balader : visiter les lieux de manière bien plus approfondie, de laisser ses pensées s'offrir un instant de liberté; comme si l'on ne lui en avait pas laissé depuis des millénaires. Un faible bâillement retentit sous cette terre gelée, l'écho surprit le jeune lupus, si bien qu'il fit un bond en arrière. Tout à coup, il perçut un raclement de gorge; un bruit de cassure et se fut de nouveau le silence complet. Seul le bruit d'une goutte qui coulait le long d'une stalactite vient accompagner sa peur...
L'obscurité l'arrangeait rien. Le loup recula, un étrange pressentiment naquit en lui. Son cœur battait à la chamade, ses pattes flageolaient, ses yeux s'emplissaient de larmes. Devant lui, une créature gigantesque avait surgit. Une ombre menaçante s'éleva au dessus de lui. Il trembla de tout son être. Impossible de s'enfuir : la sortie était en haut, en haut de la caverne ! De plus, la bête l'encerclait. Comme si son destin était déjà scellé, il sembla accepter sa triste fin. Loin de tout, loin des siens, personne ne se souviendrait de lui. La créature avait une drôle d'odeur... une odeur fétide : une odeur de mort ! La chose était mourante. Prit par un instinct carnassier, le lupus se jeta sur la queue sirupeuse de la bête; ses crocs se plantèrent dans une chaire dure et froide. La gueule béante et pleine de sang, il tituba. Un sifflement s'éleva du monstre : il s'avança en rampant à la faible lumière de l'ouverture de la grotte, c'était un serpent ! Un serpent géant ! D'un mouvement leste et puissant, il planta sa tête droit devant celle du loup blanc.
« Tu feras l'affaire. »
Lança t'il d'une voix nonchalante.
Il releva son buste en sifflant, il écarta ses mâchoires, dévoilant deux crocs scintillants dans la pénombre; et il se rua sur sa proie. Le craquement sinistre des os qui craquent sous une pression inconsidérable retentit dans toute la paroi rocheuse. La caverne ne raisonna d'aucune plainte, d'aucun pleur, d'aucun cri; rien qu'un craquement, puis le silence redevient complet.
« Je suis de retour. »

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(Pour vous épargner cette peine, vous, qui aimez ça  0-0).
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Merci à RD pour ses fabuleuses œuvres ;)

Merci à Lisa et mes parents pour leur fabuleuse relecture, je vous explique même pas la première version -.-