Éclosion

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Je me rappellerai toujours de ce jour de début mai où les fleurs de cerisiers tombaient.

Mes parents m'avaient toujours laissé livrée à moi même quand leurs amis ne pouvaient pas me garder. Mais c'était jusqu'à ce qu'ils n'arrivent plus à trouver personne pour me loger aussi longtemps que trois années de suite.

Je n'avais que dix ans à l'époque mais je me souviens très bien que ma mère m'avait ordonné une énième fois de préparer mes affaires et que mon père nous avaient conduis jusqu'à une maison de taille moyenne à l'angle d'un quartier plutôt aisé. Nous étions rentrés chez cette famille que je n'avais jamais vu auparavant et la première personne que j'ai vu fut mon oncle Yoichiro avec son sourire contagieux.

Il n'avait vu mes parents qu'une seule fois avant ce jour mais comme toujours il leur sourit chaleureusement et les invita à entrer.

Je me souviens des pleurs de Yuzuru vite atténués quand son père le reprit dans ses bras. Subaru était assis sur le canapé à lire la traduction des fables de la fontaine et avait légèrement touné la tête pour me dévisager. Cela m'avait un peu gêné mais je lui avais simplement timidement sourit.

Mei était arrivé en trombe dans le salon avec des cernes de six pieds de long, certainement dans le but de demander du silence afin de travailler. Son regard c'était immédiatement vissé sur ma mère et elle n'avait pu s'empêcher de grimacer. Je la comprends.

La seule chose dont je me souviens des paroles échangées entre eux fut la discussion qui précéda cette scène :


" — Bonjour Mei. Ça faisait longtemps, dit ma mère d'une étrange voix à la fois douce et froide. Tu dois te demander pourquoi je suis ici après quinze ans.

— En effet, répliqua ma tante. Mais je suppose que ce n'est pas pour prendre le thé.

— Tu supposes bien. J'ai demandé à un juge des tutelles des mineurs qui m'a en bonne grâce de placer Naori chez vous. Je t'enverrai l'argent pour s'occuper d'elle. "


La grimace de dégoût de Mei se transforma peu à peu en un mélange d'agacement et d'effarement.


" — Encore une personne que tu vas abandonner ? C'est fou quand on pense que ton métier est de sauver des vies au détriment d'autres ...

— J'informe.

— Appelle ça comme tu veux. "


Déjà enfant je ressentais de la compassion pour cette femme que je n'avais alors jamais connue. Elle posa son regard sur moi et m'accorda un petit sourire de dépit.


" — Tu lui as demandé au moins ?

— À qui ? Questionna ma génitrice.

— À Naori, évidemment.

— Pourquoi faire ? "


Ce « pourquoi faire ? » sembla l'effarer.

À l'époque je ne comprenais pas.

Tout était normal pour moi.


" — Il y a des enfants dans le monde qui souffrent plus qu'elle, avait-elle continuée. Et ma fille n'est pas à plaindre et ce n'est pas un petit emménagement qui va la traumatiser. "


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⏰ Dernière mise à jour : Dec 24, 2020 ⏰

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