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PDV Cas:

Le soleil se couchait, les miens allaient pouvoir sortir sans crainte de croiser leur Nemesis. Pourquoi parlais-je des miens comme si ça ne me concernait pas ? Car j'étais déjà dehors, tapi dans l'ombre, observant l'humanité vivre sans crainte. Parce que je me sentais parfois attiré par la lumière pour une raison qui m'échappait. Mes frères me frapperaient s'ils savaient ça et sans prendre de gants cela allait de soi. Enfin, certains gants pouvaient augmenter la douleur.

Oui, la torture était mon domaine où plutôt celui des démons en général. Car torturer un humain, le piéger et le tourmenter ne me procurait aucune plaisir. A vrai dire ça ne me faisait ni chaud ni froid. Parfois même ça m'ennuyait et j'aimerais que les humains se taisent au lieu de geindre ou d'hurler. Ça attirait pourtant les miens. Quel démon ne se délecterait pas des cris d'un humain provoqués par eux ? Lequel n'en tirerait pas de fierté ?

Moi apparemment. Je ne considérais pas vraiment les humains. Sûrement étais-je un démon car je n'étais pas un de ceux qui ne leur voulait que du bonheur, à être derrière eux et les aider, non. Je ne comprenais pas par ailleurs l'intérêt de notre Créateur pour ces créatures. Humains. Était-ce parce qu'ils dirigeaient le monde ? Les dinosaures l'avaient aussi fait et on en avait pas fait tout un plat. Oui, je voyais juste les humains... Comme une espèce animale comme on en trouvait tant sur Terre. Banals. Je n'avais aucun intérêt à écraser un insecte et il en allait de même pour torturer un humain.

Peut-être étais-je finalement un démon car je ne voulais tout simplement pas aider les humains ? Je ne savais pas. Il est vrai que je n'allais pas leur porter secours quand ils se faisaient torturer devant moi. Il serait aussi fou de se mettre entre un démon et sa victime.

J'essayais malgré tout de me dire que j'étais comme les autres. Malgré leur violence, leur brutalité et leur humour gras, ils avaient sûrement déjà été en proie au doute non ? Les plus vicieux, ceux qui attiraient avec de belles paroles, ils réfléchissaient non ? Probablement que oui, je ne pouvais pas être seul dans ce cas là.

La lumière du soleil était belle. Si ma nature monstrueuse n'était pas remarquable par les anges, je serais bien allé me promener dans les rues de ces humains. C'était à cause des humains que chacun avait été réparti. C'était ennuyeux. Les démons avaient encore plus peur de 15h. Une légende raconterait que la Sainte Trinité brûlerait vif les démons qui osait sortir à son heure. J'étais déjà sorti plus jeune et il ne m'était jamais rien arrivé. Enfin seulement quelques minutes, c'était le moment où les anges pulullaient le plus mais tout de même.

La nuit allait être claire. Pas de nuages à l'horizon, un beau ciel étoilé. Les miens s'étaient tant habitué à l'obscurité qu'ils préféraient sortir lorsqu'il y avait des nuages menaçants, couvrant bien toute trace de lumière. Mais c'est aussi le moment où il y avait le moins d'humains dans les rues, ils étaient donc obligés de sortir en des temps clairs. Moi comme toujours, ça ne me faisait ni chaud ni froid. J'étais dans une espèce de neutralité... Ou me forçais-je à l'être pour renier autre chose ? Aucune idée, c'était le concept même du déni de ne pas savoir.

Un bruissement d'aile. Trop puissant pour être celui d'un oiseau, différent de celui d'un démon. Un ange. Pendant la nuit ? Lequel serait assez fou pour oser ? Et pour vouloir par la même occasion.

Je m'approchais du bruit et arriva à la ruelle où se trouvaient déjà plusieurs démons qui sautillaient de joie à l'idée d'arracher les plumes une par une de cet être céleste.

- Assez.

Tonnais-je depuis l'entrée de la ruelle. Tous se tournèrent vers moi surpris. Il fallait dire que j'avais une réputation. Celle de ne pas hésiter à me battre contre les miens si leur comportement ne me convenait pas. A croire que ma frustration de ne pas détester les humains était défoulée sur ma propre espèce. Et je n'avais jamais perdu un combat.

- Il vient avec moi.

Ma voix ne laissait aucune possibilité à la discussion. Ils reculèrent alors que je m'approchais de l'ange, attrapant fermement son bras en lui lançant un regard intense et froid alors que j'entendais murmurer derrière.

"- Oh punaise il va l'éclater !

- En voilà un qui ne reverra pas la lumière du jour !

- Même avec nous il aurait moins souffert !"

Car oui grâce à ma réputation de combattant, les rumeurs comme quoi j'étais un des meilleurs bourreaux fleurissaient de partout alors que je n'étais pas spécialement doué. J'offrais souvent une mort rapide quand la torture était obligée de finir en mort, les cris m'ennuyant et la pauvre bête ne méritant pas ça. Toujours ce concept d'animal.

Je traînais l'intru jusqu'à une usine abandonnée avant de le jeter vers une chaîne.

- Assieds toi.

Je fis apparaître des menottes anti anges, résidus des Guerres Ancestrales, et attachant l'emplumé à sa chaise avant d'en prendre une et m'asseoir devant lui. Mon air sévère se transforma alors en air las, blasé.

- Qu'est-ce qu'une créature pouvant vivre librement le jour vient se suicider ici ? Tu ne tiens pas assez à ta vie ?

- Image de Konoira sur Deviantart-

Ange et Démon - DestielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant