Covid-19

1K 55 20
                                    




Les soirées comme ça se multiplient entre nous. Les semaines passent, la vie est toujours la même. On voit la situation se dégrader petit à petit avec le coronavirus, c'est effrayant.

Finalement, on monte sur Paris pour l'émission. La bas tout se passe super bien. On reste ensemble avec Théo, et l'émission est vraiment cool à tourner. On évoque pleins de choses, et on rigole un peu sur tout. Au final, on rentre contents.

Quelques jours après, on décide de tous se faire tester. Théo me dit par message qu'il se sent vraiment pas bien en ce moment. L'idée qu'il l'ait, ce foutu virus, me fait beaucoup plus peur que ce que j'avais imaginé.

Pour moi, les résultats tombent: négatif. Anna, la meuf de Théo, l'est aussi. Je suis soulagé : déjà, ça veut dire que je l'ai pas, et en plus, vu comment on est proches avec Théo tout le temps en ce moment, c'est très peu probable qu'il l'ait.

Mais peu après, il m'envoie un message. Il est positif. Je vois ma vie défiler devant moi, j'imagine tous les pires scénarios. En plus il m'explique qu'il se sent vraiment pas bien, qu'il a fait de gros épisodes de fièvres, pour lui c'est pas un petit rien ou une sorte de petit rhume.

Pendant les deux semaines qui suivent, j'ai l'impression de m'inquiéter constamment. Mon esprit semble toujours tourné vers Théo, et je m'inquiète de plus en plus chaque jour. J'ai remarqué qu'inconsciemment, je vois plus personne, je reste chez moi le plus possible. J'ai quasiment jamais traversé de période comme ça avant, et quand c'est arrivé, c'était pas parce que je m'inquiétais pour un pote. Loin de là.

Mais la je dois bien l'avouer, Théo me manque, il me manque putain de fort.

Je reregarde nos vidéos ensemble, en étant parfaitement conscient que ça paraît bizarre, mais c'est comme si j'en avais besoin. 

Dans toutes, on sent qu'on est vraiment potes, on se charrie, nos humours sont complémentaires, c'est vraiment super agréable à voir. Et dans les dernières, c'est encore plus, on perçoit une aisance encore plus grande, on sent qu'on a encore plus l'habitude d'être ensemble, on est vraiment libres, intimes sans l'être devant la caméra, mais c'est très perceptible. Évidement, dans toutes mes vidéos avec mes potes, que ce soit Maxime, les Valentins, on sent une complicité, mais la c'est comme différent, y'a quelque chose de plus... doux. Et pendant deux secondes, j'ai la pensée que cette espèce de douceur est peut être basée sur le Japon. Mais je chasse immédiatement cette pensée, je refuse d'y réfléchir. Et si ça, ce truc bizarre, c'était déjà présent dans les anciennes vidéos, dans les nouvelles ça fait un autre effet encore, parce qu'on sent qu'on est vraiment meilleurs potes, qu'on s'est encore rapprochés, que c'est vraiment profond. C'est différend d'avec Maxime, et ça me fait bizarre de le voir de manière si évidente dans les vidéos. Je me demande si les gens ont remarqué. Et je me demande si Théo a remarqué. Et puis finalement, je réalise que non, probablement personne a remarqué. Parce que c'est probablement rien du tout et que je me fais des idées. 


Finalement, après deux semaines, Théo est totalement guéris et ne peut donc plus être contagieux. On décide immédiatement de se voir, on se fixe une petite aprem tranquille, où soit on jouera, soit on matera One piece. J'ai pas continué pendant ces deux semaines, ça me rappelait trop son absence. En tous cas, je suis grave content de le voir à nouveau.

Quand j'ouvre ma porte et qu'il est là, devant, tout sourire comme si rien n'était arrivé, il me faut absolument tout mon self control pour ne pas me jeter immédiatement dans ses bras.

À la place, je m'approche de lui et lui fais un câlin comme je l'aurais fait à n'importe qui. Je profite de ce moment qui je pense sera bref. Mais je réalise qu'en fait, il ne me lâche pas immédiatement comme il le fait d'habitude. Je me rend compte qu'en plus il me serre fort, et donc, c'est comme si j'étais rassuré, je me laisse aller dans ses bras, je le serre fort à mon tour.

On ne dit rien, on fait comme si tout était normal alors qu'on sait tous les deux que ça ne l'est pas, que c'est pas comme d'habitude. Quand finalement on se lâche, je cède a une impulsion probablement débile, je plaque un baiser rapide sur sa joue. Je l'ai déjà fait avec mes potes proches au moment de se séparer ou des trucs du genre, donc j'ai pas trop peur que ce soit trop bizarre.

Il me regarde et me sourit, l'air vraiment heureux.

-Putain gros comment tu vas ? Ça fait trop longtemps mec, il lance calmement.

-Le mec dit ça comme s'il venait pas de choper un virus qui a déclenché des quarantaines partout dans le monde, je répond. Mec, toi, comment tu vas ? J'me suis grave inquiété.

-Bah écoute, ça va, ça va mieux la tu vois. Mais y'a eu des épisodes gros c'était vraiment chaud.

-Mais Mec viens tu sais quoi on va pas rester sur le pallier comme ça, entre.

Finalement on s'installe sur le canapé. Il me raconte tout, l'épisode de l'hôpital, les journées passes enfermé dans la chambre sous la couette, la distanciation même avec Anna. Ça a du être un moment vraiment dur et ça me tue que je puisse rien faire d'autre que compatir. L'idée qu'il ait traversé tout ça me torture mais vraiment.

Ensuite, on commence à parler à nouveau de tout et de rien, on se décide à jouer au la Xbox. Puis on ramène sur le tapis le sujet de la sponso d'ubisoft pour assassins' creed Valhalla. On a vraiment hâte de bosser dessus, ça va être trop drôle, et on se fixe trois jours pour bosser sur notre partie et notre son. Tous les deux on a vraiment hâte, c'est vraiment un projet de malade qu'on attend vachement avec Maxime et Cyril.

Quand enfin il doit rentrer chez lui, c'est presque un déchirement pour moi de le laisser partir. C'est comme si j'avais peur de plus le voir, j'ai vraiment pas envie de le laisser partir.

Et quand il n'est plus là et que l'appart me paraît anormalement vide, je ne peux pas prétendre, pas plus longtemps, que Théo c'est juste un de mes meilleurs potes. Y'a quelque chose en plus, quelque chose dont je suspecte je nom, mais que je ne prononcerai pas, que je ne prononcerai jamais.

Et de toute façon, je refuse d'y croire. J'enfouis cette idée au fond de moi et je fais comme si elle ne m'était jamais venue.

Mais le soir dans mon lit, c'est à son sourire que je pense.

Love is a victory march [joystu]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant