"L'insouciance est l'art de se balancer dans la vie comme sur une escarpolette, sans s'inquiéter du moment où la corde cassera."
- Honoré de Balzac -
《Ne vas pas trop loin et ne rentres pas trop tard ma chérie》
Pendant ma course, je me tournais vers la voix, et fis un signe de la main à la personne qui venait de prononcer ces mots.
Je n'arrivais pas à distinguer son visage, mais la voix emplie de chaleur ne pouvait que me faire imaginer le large sourire qu'elle pouvait arborer. Je pouvais apercevoir de long cheveux noirs, dont le dessus était coiffé d'une queue de cheval et le reste dégoulinait sur ses épaules. Même la couleur des yeux m'était inconnue.
《À toute à l'heure maman !》
En regardant derrière moi, je voyais que je laissais dans la neige des empreintes de pas, aussi grande qu'une souris. Sans doute un petit peu plus. En regardant de nouveau droit devant moi, j'admirais le paysage couvert de neige. Je ne pouvais être qu'émerveillée. Une main arrangea le bonnet violet que j'avais sur la tête.
?? : Hé ! Je ne veux pas que t'attrapes froid petite sœur ! Il faut protéger tes oreilles aussi !
Le jeune garçon avait les cheveux d'un blond assez foncé et mi-long. Normalement en pétards, ils étaient d'une certaine façon coiffés par son cache oreille. Je ne savais pas si celui-ci était bleu ou gris mais je savais que la couleur avait été sujette à nombreuses discussions voire disputes entre nous deux. Souvent interrompu par les pitreries de notre père.
Il arrangea mon écharpe assortie à mon bonnet et mes gants, y faisant un double nœuds et faisant rentrer le bout de celle-ci dans mon manteau afin d'éviter tout courant d'air pouvant me faire tomber malade. Il remonta la fermeture de mon manteau jusqu'à son maximum puis me pris la main pour me guider à travers la neige.
Frère : Je ne veux pas que tu trébuches sur du verglas non plus...
Moi : *grand sourire* Je sais que grand frère aime bien s'occuper de moi ! Merci grand frère !
Frère : C'est à ça que je sers voyons ! C'est moi le plus âgé de deux ans, c'est à moi de te protéger ! C'est ce que dit maman tout le temps !
Je gloussais à l'entente de sa tirade chevaleresque. Pendant qu'il me guidait, je pus admirer les branches des arbres ployant sous le poids de la neige, les voitures qui roulaient avec prudence afin d'éviter quelconque malheur, les autres enfants construisant des bonhommes de neige dans le parc d'à-côté et d'autres, un peu plus âgés, se lançant dans des batailles de boules de neige.
L'endroit vers lequel nous nous dirigeons étaient à environ dix minutes à pied. Du moins c'est ce que je disais toujours mais mon frère s'entêtait à dire que ce n'était qu'à cinq minutes à peine et que j'étais trop jeune pour avoir la notion du temps. Quoi qu'il arrive, cinq minutes ou dix, le temps paraissaient toujours trop long. Sauf aujourd'hui. J'aimais bien la neige et avoir cette magnifique vue de la ville ensevelie de cet épais manteau blanc ne pouvait pas me rendre plus joyeuse.
Frère : On y est !
Pendant que mon frère articulait ces mots, un nuage sorti de sa bouche. Je levais la tête vers le ciel et soufflait afin de reproduire la fumée des petites locomotives. Je tirais mon frère par la manche, qu'ils puissent voir à quel point j'imitais bien le véhicule. Lui, Il avait le regard porté sur quelque chose un peu plus loin. Je fermais la bouche et regardais dans la même direction. Un autre garçon courait vers nous. Les pieds de son jean gris étaient rentré dans ses après-ski bleus foncés. Il était plus légèrement vêtu que mon frère et moi. Il ne possédait ni gant, ni bonnet mais ne semblait pas souffrir de ce manque. Encore quelques mètres et il nous rejoignait enfin. Il ne vit pas la plaque de verglas devant lui et glissa jusqu'à nous. Je vis son visage de terreur. Pour ne pas me heurter avec violence, il étendit ses bras vers moi et me prit dedans, m'enlaçant et m'entrainant dans sa chute. Il avait eu le réflexe de se retourner et je me trouvais donc sur lui.
Moi : Ooooh...Tu vas bien ? Tu n'as rien de cassé ??
Le jeune brun s'esclaffa et me frotta la tête. Je ris à mon tour, soulagée. Ce n'était pas le cas de grand frère.
Frère : Tu aurais pu lui faire très mal Akihiko !
Grand frère m'aida à me relever, puis fit de même avec notre ami.
Akihiko : Ne t'en fais pas j'ai tout fait pour qu'elle n'ait rien !
Frère : Toujours aussi sûr de toi hein ?
Grand frère cachait quelque chose derrière son dos et, à peine sa phrase terminée, il la lança sur Akihiko.
Notre ami se retrouva les cheveux pleins de neige.
Akihiko : Tu vas me le payer.
Débuta alors entre nous une bataille de boules de neige. J'aimais bien voir les garçons se chamailler. Akihiko était notre seul réel ami dans le quartier. Je me suis promise de l'épouser quand je serais grande ! Comme ça grand frère n'aura plus à s'occuper de moi et Akihiko pourra me protéger toute sa vie !
Une boule de neige s'écrasa sur mon nez, me faisant perdre l'équilibre. La poudreuse amortie ma chute.
Moi : Aah froid froid froid !
Mon beau chevalier brun se dirigea vers moi pour enlever la neige que j'avais sur le nez. J'en profitais pour lui en écraser une sur le visage. Je me relevais et parti en courant vers un endroit où je pourrais me protéger et en même temps envoyer de la neige. Je vis un peu plus loin une mini motte de poudreuse. Parfait ! Ça allait me faire une petite réserve. Je m'éloignais des deux garçons qui étaient bien trop occupé à établir des stratégies de guerre chacun de leur côté.
Mes gants n'étaient pas pratique pour former des boules parfaites. Je les enlevaient donc et commençais mon petit travail. J'avais les doigts gelés mais c'était un problème moindre fasse à mon envie de jouer. Pendant que je formais mes petites munitions, un jeune homme me rejoignit. Je me reculais un peu surprise. Sans m'en rendre compte, j'activais mon alter.
?? : Ow pardon ! Je t'ai fais peur ?
Je secouais la tête pour lui dire "non", par gentillesse.
?? : C'est un joli alter que tu as !
Je le désactivais, honteuse. Mon pouvoir consistait à ce que ma peau se change en diamant. Pas un diamant bien poli, plutôt dont les arrêtes sont coupantes. C'est de l'Alter de ma mère dont j'ai hérité. Il s'était manifesté à mes trois ans et huit mois. Mon père s'était caché derrière la porte du salon et m'avait surprise pendant que je passais cette dernière. C'est là que mon super-pouvoir était apparu. Bien sûr mon père fût légèrement déçu que je n'hérite pas du sien, mais également très fier.
?? : Pardon c'est aussi mon terrain de jeu ! Tu joues à la bataille de boule de neige ?
Moi : Oui avec mes amis !
?? : Super !
Il s'approcha de moi et me demanda sur un ton complice : "Tu veux les surprendre ?"
Je hochais directement la tête. L'inconnu n'était pas quelqu'un du voisinage. Il avait l'air d'un jeune, ce qu'il y a de plus normal. Ses cheveux noirs étaient rasés laissant un petit duvet ce qui lui donna un petit côté rebelle et méchant. Mais lorsqu'il souriait comme il l'avait fait plus tôt, il devenait doux et chaleureux. L'étranger prit les quelques boules de neige qu'on avaient faite et me fit signe de le suivre.
Rien ne me choqua dans sa manière d'être, même pas le fait qu'il soit vêtu que d'un simple hoodie, alors que tout le monde avait sorti les manteaux de saison.
Je posais mes pieds dans les empreintes de pas qu'il laissait dans la neige. Je savais que l'on allait bien s'amuser. Il allait peut-être amener de nouveaux amis. Comme ça on pourra jouer tous ensemble et je ferais équipe avec Akihiko. On jouera aux héros et eux, aux méchants.
Je n'ai jamais fini ma bataille avec mes amis...
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Raised as a villain, want to be a hero [Aizawa x OC]
FanfictionL'insouciance dans un monde ordinaire et paisible. Du moins, l'ordinaire dans ce monde avec les Alters. Ce monde idyllique s'est évanouie au bout de six années de vie. À mes trois ans, j'eus le privilège d'avoir un super-pouvoir, Alter. Ce privilège...