Cri

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Livaï observa à son tour leur reflet à travers le miroir, cette image d'eux deux, proches, ensemble... Il s'autorisa un mince sourire sincère et pur. " Ouais... C'est pas mal. "

Le Caporal contempla leur reflet dans le miroir encore quelques instants, même si ça ne se voyait pas sur son visage, il n'était toujours pas habitué à cette image, à avoir quelqu'un à ses côtés de manière si intime sur tout les plans. Il dériva finalement son regard vers la fenêtre de la petite salle de bain pour déterminer approximativement l'heure qu'il devait être au vu de la position du soleil dans le ciel. C'était une chose que lui avait appris Mikasa entre autre, ainsi que d'autres soldats pendant les expéditions extra-muros. Une connaissance qui lui aurait été inutile quand il habitait dans les bas-fonds sans soleil... Mais il n'était plus dans cet affreux endroit à présent. Il y avait maintenant dans sa vie, le soleil, la lune et ses étoiles, le vent, la neige, la pluie même s'il la dépréciait, un air plus sain même si moins pur que celui en dehors des murs habités et assez de nourriture pour ne pas entendre son ventre crier famine. Le thé était aussi bien meilleur à la surface. " Faut vraiment qu'on se magne le cul pour aller prendre le petit déjeuner. " Il attrapa une petite serviette pour s'essuyer le visage tandis que Mikasa le délaissa pour se revêtir de son uniforme parfaitement plié, repassé et disposé aux côtés de celui de Livaï en deux piles distingues et suivant un ordre bien précis. Livaï ayant déjà revêtit son pantalon avant de se raser, s'approcha également pour enfiler le haut de son uniforme en commençant par mettre puis boutonner sa chemise grise bien cintrée.

Mikasa souleva son soutien-gorge du bout des doigts. " Regarder qui n'a pas eu peur d'y toucher. " Taquina-elle pourtant avec le ton stoïque de sa voix habituelle. En effet, ne dormant que très peu et ayant du temps devant lui en conséquence, Livaï avait pris l'habitude de préparer soigneusement leurs uniformes mais il avait toujours évité de toucher à la lingerie de Mikasa, sûrement car il en était gêné mais cela ne semblait plus être le cas !

Livaï resta impassible alors qu'il noua son précieux foulard blanc éclatant autour du col relevé de sa chemise, avec des mains connaissant parfaitement le geste devenu quasi quotidien qu'il n'avait même pas besoin d'y prêter attention. " Ferme-là. La prochaine fois t'auras qu'à préparer tes fringues toi-même. " Sous le regard amusé de Mikasa habituée et nullement vexée par son caractère un peu bourru sur les bords de temps en temps, Livaï s'équipa alors des sangles de son équipement avant de s'asseoir pour enfiler ses bottes. En relevant le regard il vit Mikasa, à présent en pantalon et dans son fameux soutien-gorge, prendre le propre mais vieux bandage dont elle se servait pour cacher le tatouage du mystérieux clan de sa mère. " Tu devrais jeter cette merde toute usée. "

Mikasa lui lança le regard le plus noir qu'il n'ai jamais vu. Oooh il y avait déjà eu droit à ses fameux regards, ça avait presque commencer comme ça. Mais celui-là... Celui-là, malgré l'intensité, lui aurait presque glacé le sang dans les veines. " Cette merde comme tu dis, est la dernière chose qui me reste de ma vie d'avant, de ma famille. " Ce n'était pas le premier bandage qui avait servit à recouvrir la marque que sa mère avait tatoué sur sa peau quand Mikasa n'avait alors que 9 ans, non... Mais c'était le dernier que lui avait fait sa mère avant qu'en ce maudit jour de pluie trois brigands frappent à leur porte et tuent ses parents quand elle avait alors un peu plus de 12 ans.

Livaï pouvait voir malgré ses yeux noirs de colère, une petite et vacillante lueur de tristesse. Il baissa le regard, se traitant mentalement de connard, il parlait toujours sans réfléchir et sans se soucier si sa franchise et ses mots pouvaient blesser. Considérant que ce n'était pas son problème, habituellement il s'en fichait. Mais pas cette fois. Il prit avec délicatesse le vieux bout de tissu qu'il enroula soigneusement lui-même autour du poignet de Mikasa, sans un mot, comme pour s'excuser sans avoir à utiliser sa bouche qu'il savait parfois trop vulgaire.

Un battement d'ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant