Chapitre 4

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Depuis ce jour-là, Tom ne se resservit pas de moi. La seule chose qui changeait depuis ses confidences était que désormais, le garçon m’emmenait presque partout avec lui, me dissimulant dans une des poches de son gilet gris.

L’existence de l’orphelin était toujours aussi morose et l’ambiance dans le bâtiment toujours aussi austère. Mais je savais que Tom avait hâte d’aller à Poudlard. J’étais de son avis. Même si je pouvais maintenant observer la vie qui se déroulait autour de moi, je m’ennuyais ici.

Par ailleurs, un petit brin d’inquiétude s’était emparé de moi depuis que Tom m’avait révélé ses secrets. Je savais que j’étais le seul à connaitre l’ambition de ce jeune garçon mais que s’il arrivait à la réaliser, je ne pourrais pas l’empêcher de prendre le pouvoir sur les moldus qu’il méprisait tant. Je n’étais qu’un journal. Je ne pourrais rien empêcher.

Mais pour le moment, c’était un problème qui n’en était pas vraiment un. Tom Jedusor avait presque onze ans. Il n’allait pas représenter une menace pour le monde à son âge.

Le jour était à peine levé à l’horizon. Tom ne dormait plus. Il avait l’air perturbé.

Il se leva de son lit, enfila ses habituels habits et s’approcha de son petit bureau en bois. Il me sortit de son étagère où il m’avait rangé la veille et se mit à écrire pour la deuxième fois.

1er septembre 1937.

Cher journal,

Aujourd’hui, je rentre à Poudlard. J’ai hâte d’y être, hâte de quitter cet endroit que je ne peux plus supporter, hâte d’apprendre pleins de sortilèges dans cette école qui a l’air formidable. Bien que j’ai suivi une scolarité comme celle des moldus jusqu’ici et que je connaisse la vie dans école, j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur de ce que l’on va me demander parce que je ne connais encore rien à la magie. Parce qu’il y a deux mois, je ne savais même pas pourquoi je parlais aux serpents.

J’espère que tout se passera bien.

A bientôt, journal.

Voilà comment je sus quel jour on était. Comment je sus que ce jour-là allait être un grand jour.

L’aube finit par arriver, et Tom descendit prendre son petit-déjeuner. Avec moi. Toujours avec moi.

Pour les autres enfants de l’orphelinat, la rentrée était le lendemain. Tom était donc le seul à s’en aller ce jour-là.

Quelques heures plus tard, mon propriétaire sortit dans la cour du bâtiment en tirant avec lui une énorme et lourde valise dans laquelle se trouvaient toutes les fournitures pour Poudlard et tout ce dont il aurait besoin. Il tenait au bout de son autre bras la cage qui contenait son hibou, celui qu’il avait acheté sur le Chemin de Traverse. Le petit sorcier avait déjà revêtu son uniforme noir, sans avoir peur d’attirer l’attention des moldus. Il était très élégant avec ce costume, et plutôt beau garçon.

Tom marcha le long des rues qui se remplissaient à vue d’œil au fur-et-à-mesure que la matinée avançait. Au bout d’environ une demi-heure de marche, l’orphelin arriva devant un grand bâtiment de pierre rouge foncé, plutôt attirant.

La gare de King’s Cross. C’était écrit au-dessus de l’entrée principale.

Le garçon pénétra à l’intérieur de la gare. Le sol devait être en marbre ou une autre pierre lisse. Les colonnes indiquant le numéro de la voie étaient faites de pierres foncées et de chaque côté du quai, des trains attendaient que leurs passagers montent.

Je voyais sur le billet de Tom « Londres pour Poudlard, voie 9 ¾, Poudlard Express, onze heures ». Comment une voie 9 ¾ pouvait-elle exister ?

Le garçon s’arrêta entre les voies 9 et 10. Il ne devait pas savoir comment faire plus que moi, même si dans tous les cas, je n’aurais rien pu faire. A ce moment-là, j’aperçu un bout de tissu dépasser d’entre deux pierres du poteau qui séparait les voies 9 et 10, qui disparut aussitôt. Une idée un peu farfelue me traversa l’esprit. Apparemment, Tom eut la même pensée que moi.

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