Chapitre 7

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Lors des jours suivants, Tom ne refit pas allusion à son idée de créer un horcruxe -ou plusieurs, après tout c'était lui qui avait conçu cette idée-.

Les journées à Poudlard passèrent tranquillement, toujours de la même manière paisible. Quoique justement, la vie à l'école de sorcellerie n'était pas si paisible que l'on pourrait l'imaginer pour les cinquièmes années comme mon propriétaire. En effet, la quantité de devoirs que leurs professeurs leur donnaient dépassait les limites de l'excès. J'en compris rapidement la cause : les élèves de quinze ans allaient devoir passer un examen très important en fin d'année, que l'on nommait Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire.

Là-dessus, je me réjouissais de n'être qu'un journal.

Tom Jedusor, quant à lui, ne s'inquiétait pas pour ces examens. Il avait toujours été bon élève depuis les cinq ans qu'il avait passés à Poudlard et souvent l'un des meilleurs de sa classe. Il travaillait toujours, mais à dose raisonnable.

Il consacrait toujours autant de temps à ses recherches. Son dévouement était tel qu'il ne dormait toute une nuit entière qu'un soir sur deux. Il avait découvert, en plus des horcruxes et toutes les choses malfaisantes qu'il connaissait déjà auparavant, les Inferi, les sorts de torture les plus abominables, les créatures les plus cruelles telles que le Basilic de la Chambre qu'il convoitait tant ou le loup-garou, et j'en passe.

Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il goutait à tous les sentiments les plus répugnants : la vengeance, la soif de pouvoir, la haine, la méchanceté pure et dure, la cruauté, la solitude... ; mais jamais il ne connaissait l'amour. C'est vrai. Il n'avait ni famille, ni amis depuis qu'il était né, et je songeais que c'était désespérément le seul sentiment assez fort pour le ramener à une vie normale et le faire oublier toutes ces idées fulgurantes. Sauf que personne ne l'aimait, pas d'amour du moins, donc personne ne pourrait le faire changer d'avis. Encore moins moi, son journal intime. Et même si cette vie-là, sans amis, sans famille, sans amour lui plaisait, elle avait un effet plus néfaste sur lui qu'il ne l'aurait jamais cru, ou plutôt qu'il n'aurait jamais voulu le croire-.

Moi-même je n'avais pas connu l'amour. Mais c'était différent de lui, car je n'étais qu'un journal, je n'avais aucunement besoin d'être aimé.



Ce matin-là, Tom se leva comme d'habitude, enfila rapidement son uniforme orné de vert et d'argent, puis sortit de la salle commune pour aller prendre son petit-déjeuner. Moi, j'étais dans sa poche, comme toujours.

Il passa sa journée en cours : Métamorphose avec le professeur Dumbledore et Sortilèges avec le professeur Tchekhov le matin ; Défense contre les Forces du Mal avec le professeur Têtenjoy -un des préférés de Tom- l'après-midi. Son professeur de Botanique n'étant pas disponible, Tom fut autorisé à faire ce qu'il voulait pendant le reste de l'après-midi.

En voyant le ciel moins gris qu'à l'accoutumée, le jeune Serpentard préféra rester dehors, dans le parc du château que dans sa salle commune. Ce n'était vraiment pas son genre de passer ses journées à profiter du soleil, au bord du lac, mais quand le ciel était nuageux -ce qui était souvent le cas, quoiqu'il pleuvait la majorité du temps en Ecosse-, il se rendait souvent dans le parc pour y travailler plus à l'abri des âmes curieuses.

Ne vous méprenez pas, Tom n'avait pas peur du regard des autres. Bien au contraire, c'était les autres qui avaient peur de lui. Il aimait simplement être seul et tranquille, comme déjà énoncé auparavant. Le vaste parc du château offrait justement une belle place pour s'isoler. C'était plus facile que dans la salle commune qui était souvent remplie ou la bibliothèque qui l'était de même.

Voilà pourquoi Tom, après avoir récupéré ses affaires, sortit dans le parc dénué de vert pendant l'hiver. Il s'installa sous un arbre, son écharpe aux couleurs de sa maison autour du cou.

Alors que l'adolescent commençait à lire un nouvel ouvrage qui traitait encore et toujours de magie noire, ici des sorts les plus funestes existants, il parut remarquer quelque chose qui le perturba au loin. Ses yeux fixaient un buisson particulièrement épais malgré l'hiver. Je ne voyais pas ce qu'il pouvait y avoir d'anormal autour de cette petite masse d'épines, à part que sa forme prenait une tournure étrange, mais j'y étais habitué en vivant dans un monde comme celui des sorciers.

Déterminé à avoir le cœur net sur ce détail qui le perturbait, Tom se leva et traversa le champ dont l'herbe crissait sous ses pieds à cause du gel qui s'y était installé lors de la nuit précédente. Il arriva rapidement devant le fameux buisson.

Alors je vis ce qui clochait : un trou très étroit, par lequel rien de plus gros qu'une souris n'aurait pu passer donnait cette forme s=étrange au buisson. Tom s'accroupit sur le sol pour observer de plus près le trou tout de même assez visible une fois qu'on l'avait repéré.

Sans que je n'eusse le temps de comprendre, Tom étendit son bras de manière à ce que sa main pénètre dans le trou. Puis, il le retira en tenant quelque chose du bout des doigts.

La chose qui sortit légèrement du trou était comme une longue, immense, ou même infinie peau de.... Non, ça ne pouvait pas... ça ne pouvait pas être la peau d'un serpent ! Cela aurait signifié que celui-ci aurait mesuré des dizaines de mètres de long et presque trente centimètres d'épaisseur. Tom ne parvenait même pas à la sortir entièrement.

Une hypothèse me vint alors à l'esprit. Non... pas ça... tout mais pas ça.... Si cette chose était véritablement l'ancienne peau d'un serpent aussi gigantesque, cela signifiait que...

-Je n'areive pas à y croire... Se pourrait-il que ce soit l'entrée de la Chambre ? se questionna Tom à voix haute, me confirmant qu'il avait eu la même pensée que moi. Mais le Basilic n'aurait jamais pu passer ici, ce n'est donc pas la véritable entrée, ce doit être simplement une faille, essaya de se raisonner le garçon.

Malgré son éternel masque impassible, il n'arrivait pas à cacher sa joie. S'il avait raison, ceci était l'ancienne peau du Basilic qui se trouvait dans la Chambre et le trou qui se trouvait devant nous appartenait à la paroi de ce lieu mystérieux.

-Il ne me reste plus qu'à trouver la véritable entrée de la Chambre des Secrets, réfléchit Tom tout haut, de sa voix sifflante comme un serpent. Si elle se situe dans ce coin du château, elle pourrait être... Je sais ! s'écria-t-il, pris d'une animation nouvelle et inhabituelle. La statue du sorcier aux échecs, au bout du couloir du deuxième sous-sol du château. L'entrée se trouve là-bas, j'en suis sûr !

Décidé à enfin trouver l'entrée du lieu qu'il convoitait tant depuis des mois, le garçon se leva, dissimula le trou sous les épines du buisson, et s'en alla vers le château.

Cette fois tout était perdu. Il allait trouver l'entrée de la Chambre, l'ouvrir et lâcher le Basilic sur les enfants de moldus.



Le soir même, après un dîner dans la Grande Salle aussi animé par les autres élèves que Tom était réservé et bougon avec eux, celui-ci se rendit au deuxième sous-sol du château.

Il croisa le professeur Dumbledore dans les escaliers. Ce petit incident ne jouait pas en sa faveur sachant que le professeur de Métamorphose le soupçonnait déjà.

-Tu ne devrais pas être ici à cette heure tardive, Tom, menaça le professeur qui m'avait toujours paru sage et bienveillant, à moi. Je ne compte pas me mêler de tes affaires, mais tu devrais être dans ta salle commune. Le professeur Dippet pourrait te donner une retenue pour ça, tu le sais.

-Oui, monsieur, j'y vais tout de suite, murmura le jeune Serpentard de sa voix sifflante.

Il fit mine de rebrousser chemin en remontant les escaliers par lesquels il était descendu il y a quelques secondes. Il tourna vers le couloir menant à la salle commune des Serpentard et là, se cacha derrière une colonne de pierre. Lorsque le professeur Dumbledore fut remonté en direction de son bureau et que la voie fut libre, Tom redescendit.

Enfin, il arriva dans le fameux couloir. Tout d'abord, je ne vis rien du tout au bout et je crus un instant que Tom s'était trompé à propos de la statue. Puis, je m'aperçus qu'en fait, le couloir tournait à droite à son extrémité opposée à nous.

Tom traversa le couloir d'un pas pressé, longeant les portes qui menaient dans je ne sais quelles sales. Ce château était réellement un labyrinthe ! Arrivé au bout, l'adolescent tourna là où le couloir continuait, puis descendit quelques marches. Ici se trouvait une énième porte semblable aux autres. A côté de la porte, une statue de pierre foncée se tenait debout. La fameuse statue que Tom venait voir. Elle représentait un vieux sorcier à la longue barbe hirsute et aux cheveux longs qui tenait dans ses deux mains, tendues devant lui, un jeu d'échec plus grand que son visage. Les pièces étaient immobiles mais comme si quelqu'un était en plein partie. L'éclairage de la torche accrochée au mur lui donnait un air hagard.

Tom observa le plus minutieusement possible la statue. A première vue, elle ne présentait rien de spécial. Mais lorsque le jeune sorcier passa ses doigts sur le pion situé juste sous la barbe du mage, ses doigts s'arrêtèrent brusquement. Je le vis en même temps que mon maître : un serpent minuscule était gravé dans cette pièce du jeu d'échec. C'était ici. L'entrée de la Chambre des Secrets se trouvait ici.

-Sse sy saïarassy...

C'était la première fois que j'entendais Tom parler Fourchelang. Quand on ajoutait la langue des serpents à sa voix sifflante, il aurait été difficile de croire que c'était véritablement un humain qui se tenait ici et qui prononçait ces paroles étranges.

Tom avait dû donner l'ordre au sorcier hagard de s'ouvrir car une fente de la hauteur de la statue et de la largeur d'un homme mince qui se faufilerait sur le côté était apparue dans un bruit de pierre mouvante. Tom s'y engouffra furtivement.

Désormais, il était trop tard. Tom Jedusor avait trouvé l'entrée de la Chambre des Secrets et y avait pénétré. Bientôt l'école de sorcellerie Poudlard et ses élèves seraient en danger.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 11, 2021 ⏰

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