Chapitre 21

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Chapitre 21

********Mintou
En sortant de chez moi, je savais à quel point ce que j'allais faire était une bêtise. Mais avais-je le choix ? Non pas du tout. Je savais que je devais l'écouter au moins. En réalité, je me disais que ce n'est pas possible que des gens comme jamil aient besoin d'une quelconque aide. Mais ce qui m'a le plus touché c'était sa voix, me suppliant de lui venir en aide.

Et pourtant, mon père me supplie tous les jours, par le biais de ma mère, de venir le voir, mais j'avais dit niet. Étais-je logique après tout ? Non je ne l'étais pas. Mais avec mon père, c'était bien trop différent de ce qu'il se passait. Il y avait autre chose. Oui cette haine inexplicable qu'il avait toujours vouée à ma mère et à ses propres enfants.

En réalité, j'essayais de me convaincre que ce que je faisais était justifié, mais je savais que ça ne l'était pas. Seulement je suivais mon instinct et je me disais que tout allait bien se passer.

Le taxi m'avait déposé au restaurant al mahdi des almadies. J'avais peur de ce qui allait se passer par la suite, mais quand je vis jamil, assis à l'autre bout du local, la tête sur son telephone, je fonçais directement vers lui. Je ne voulais pas qu'on nous voit surtout que, l'entreprise de mon mari était juste à côté et quelqu'un qu'on connait peut bien nous voir...

Quelle conne je fais!

- Jamil ? comment tu vas ?

Il se leva pour me faire une bise. Il n'avait pas tellement changé. Toujours aussi bien habillé. Mais cette fois ci, il n'était pas en costard habituel. Il était en jean et polo accompagné de mocassins luxueux, et surement très cher rire. C'était sa folie : les chaussures.

J'avais eu le temps de le détailler pendant qu'il parlait avec l'un des serveurs. Malgré ses beaux vêtements, il n'avait pas l'air bien. Il était malade et ça se voyait sur son visage, dans la prunelle de ses yeux.

Il avait maigrit... et il était différent du jamil que je connaissais il y a quelques années. En fait à cet instant précis, une petite peine me submergea soudain. J'oubliai tout ce qu'il m'avait fait, et je mettais tout cela sur le compte du désarroi et de l'inconscience ; voulait-il vraiment se répantir ???

- Mintou ? je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé entre toi et moi je. ne voulais vraiment pas te faire du mal. Ou bien même si c'est le cas, aujourd'hui je me rends compte que neKouma won si dara (j'étais trop inconscient)

- Ne t'inquiète pas... jamil en quoi  pourrais je t'aider ?

- Mintou ton oreille seulement me suffit tu sais... je ne sais pas ce qui m'arrive je suis constamment sur la défensive, physiquement. Je vais mal...

Je le regardais incapable de croire que c''était le même jamil qui me parlait. Mais j'essayais de garder une certaine maturité.

- Tu es allé à l'hôpital ?

- Oui, j'ai fait une série d'examen. A part mon drepano, il n'y a rien de bien alarmant.

- Tu as touché à la médecine traditionnelle ?

- Je voulais en parler à ma mère, mais elle m'a complètement snobé. Mintou je n'ai plus de contact avec ma famille. Papa est tombé complétement malade quand il a su que...

Il baissa la tête comme si ce qu'il est le gênait soudain. Et c'est à cet instant que je me rendis compte qu'il avait vraiment besoin d'aide.

- Mintou, j'ai trop fait de mal dans ma vie. aujourd'hui, je suis tel un mort vivant. Je n'ai plus personne à part Selim et je... ne...

Il baissa encore la tête.

- Tu ne peux quoi ?

- Je n'arrive plus à le regarder... je ne sais pas Mintou, je veux m'éloigner de lui, je veux m'éloigner de cette vie de pécher et de fornication. Je veux devenir l'homme musulman que mon père a forgé dans mon Ame... est-ce toujours possible ?

Union empoisonnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant