Cinquième chapitre

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Après une heure de préparation, elles étaient toutes les trois prêtent dans la salle de bal où les cuisiniers apportaient les plats sur la grande table située dans le fond sous la baie vitrée.

La salle était gigantesque. Le sol doré brillait de mille feux et les murs d'un bleu ciel tout à fait splendide saccordaient délicieusement bien avec les tables de bois ornés de nappes blanches et de vaisselle en porcelaine. Sur le plafond, se trouvait un grand lustre de cristal qui donnait à cette salle son côté très chic. Il y avait aussi une vingtaine de tables rondes pour les convives. A la table mise en valeur par une énorme composition florale faite de tulipes, oeillets et narcisses, se trouvaient le roi et la reine.

Les souverains portaient, comme à leur habitude, des vêtements somptueux.

La reine était vêtue d'une robe de taffetas fushia avec des petits volants sur le pourtour de la jupe et une traîne rose pastelle satinée. Ses cheveux coiffés très simplement d'une tresse poisson brillaient de mille feux sous son diadème en or blanc paré de diamants.

Le roi, quant à lui, portait sa tenue traditionnelle d'apparat bleue roi, brodée de losanges de fil dor.

Les invités arrivèrent petit à petit..m

La soirée passa très vite. Les princesses exténuées regagnèrent calmement leurs chambres.

Cerise ôta sa robe de bal et enfila sa robe de nuit de soie qui avait été confectionnée sur mesure. Elle mit ses chaussons de nuit et un peignoir gris souris, elle s'installa devant son meuble de coiffure afin de mettre ses bigoudis. Lorsqu'elle eut fini, elle entendit sa porte souvrir, elle sursauta et se retourna brusquement. Ses deux petites sœur en robe de chambre entrèrent. Lilas prit la parole :

- On voulait savoir la suite de lhistoire sur le méchant monsieur des saisons.

-Maintenant ?!?!

-Oui s'il te plaît. s'exclama Cristalline

-Bien ... mais pas un bruit. dit Cerise

Elles hochèrent la tête et s'installèrent sur le lit de leur sœur.

Cerise commença.

-Une légende raconte qu'il y a très longtemps un prince est né de sa propre saison et était très dangereux. Lui et tous ceux que l'on surnommait les Roussets ont été bannis de Twylanda.

-Mais, elle, que vient-elle faire ici ? demanda Lilas, les pupilles toute dilatées.

-Je ne sais pas. lui répondit-elle.

-On ira lui demander demain ? interrogea Lilas

-Tu n'y penses pas. Et si elle était dangereuse comme dans les récits?

Cristalline de nature téméraire comme son père dit :

-Moi, je pense que nous devrions quand même lui demander ce qu'elle vient faire ici celle-là ! puis de se reprendre, par habitude de remontrances : avec précautions évidemment.

-Oui je veux savoir, dit Lilas en sautillant sur le matelas.

Cerise haussa les sourcils et réfléchit.

-Moi, si elle est méchante je vous défendrai, dit Lilas en montrant les poings serrés.

Cerise lui poussa la tête, sourire aux lèvres. Lilas bascula sur le lit.

-Toi, nous défendre ?

- Te moques pas de moi Cerise dit Lilas en souriant.

-Juste pour aller la voir, sil te plaît Cerise !!!! marmonna Lilas.

-Bien, mais pas un mot de tout ceci à Père et Mère. répondit-elle.

-Bien sûr. dit Cristalline enthousiaste.

-Bon, maintenant il est temps de nous coucher, voudriez-vous bien, sil vous plaît, sortir de ma chambre et aller dormir dans vos lits respectifs. s'exclama Cerise d'un ton maternel.

-Daccord ... répondirent les deux sœurs d'un air triste.

Le lendemain, les servantes réveillèrent les trois sœurs, les lavèrent, les coiffèrent et les habillèrent. Puis Cerise, Cristalline et Lilas se retrouvèrent dans le grand hall comme prévu.

-Allons au marché maintenant. dit Cerise discrètement.

-Où comptiez-vous aller mes filles ? leur demanda leur mère d'une voix douce.

-Oh Mère ! En fait nous comptions euh...

-Aller au marché évidemment. termina Cristalline voyant Lilas perdre ses moyens.

-Cerise ! s'exclama la Reine

-Oui Mère ?

-Je compte sur toi, étant la plus âgée, pour veiller sur tes sœurs comme d'habitude. Prenez des manteaux et des paniers !

-Entendu Mère. répondit Cerise

Les trois sœurs partirent rapidement du château et se rendirent au marché. Elles cherchèrent la jeune fille nommée Ottomina alias « le fantôme ».Mais elles ne la trouvèrent pas. Puis finalement après une bonne demi-heure, Lilas cria de joie en voyant la fille recherchée. Ottomina était coincée entre deux maisons, elles ne pouvaient pas s'enfuir donc les trois jeunes filles s'approchèrent. Cerise lui demanda si elle était bien Ottomina. Elle répondit d'un ton agressif :

-Qui vous a dit ça ? Qui êtes vous ? Que me voulez-vous ?

Lilas lui expliqua toute l'histoire, le stand de Briey, les fruits secs,...

Cristalline donna leurs identités et Cerise finit en lui demandant gentiment ce quelle faisait ici.

-Qu'est ce que ça peut vous faire ?

-Oh, quelle éducation... ce nétait pas une princesse ? demanda Lilas à ses aînées.

Cerise la sermonna d'un ton sévère avant que son autre sœur ne reprenne.

-Raconte-nous. Sil te plaît. Qui es-tu? Quest-ce que tu fais ici ? On veut tout savoir.

-Bien. Je suis Ottomina, jai dix-sept ans, je suis la princesse de l'Automne, je viens pour tenter d'améliorer la vie de mon peuple.

-Améliorer la vie de ton peuple ? demanda Lilas

-C'est sûr que des gens comme vous ne peuvent pas comprendre. La misère, la faim, la soif, vous ne connaissez pas. Nest-ce pas ?

-Ça veut dire qu'il y a tout un peuple de démons qui vivent en enfer et toi, tu viens te plaindre alors que vous méritez ce qui vous arrive. On est au courant de toute l'histoire. Après tout, les démons, ils vivent en enfer. Non ? dit Cerise d'un ton hautain.

-Écoute-moi bien, la pimbêche. Lui dit-elle en l'indiquant du bout de son index. Plus jamais tu ne parleras ainsi de mon peuple.

-Hhhhhhooouuuu, j'en tremble !!! dit Cerise toujours sur ses grands chevaux.

-Cerise, quest-ce qui te prends ? demanda Cristalline inquiète.

-Venez chères sœurs, allons-nous en.

Ce qui était certain c'est que Cerise et Ottomina ne s'entendait pas...

Une fois au château Cerise monta dans sa chambre et les deux plus jeunes autres discutèrent de ce qui s'était produit. Pendant leur petite réunion, elles en arrivèrent à la même conclusion, la retraite lui avait retourné le cerveau.

Cette Ottomina n'avait pas de mauvaises intentions et elles devaient y retourner pour avoir plus d'informations. Elles ne pouvaient pourtant pas sortir sans Cerise mais pour le bien du royaume (car en effet, Ottomina avait maintenant une image extrêmement mauvaise de leur peuple) elles devraient transgresser les règles pour aller la trouver et ce, immédiatement.

Les quatre saisonsWhere stories live. Discover now