Chapitre 29: Peace and love

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Je viens de finir d'écrire le dernier mot dans mon journal. Je me retourne sur ma chaise et regarde les livres qui peuplent mes étagères, mon lit, tous les meubles de ma chambre. Car c'est peut être ma dernière fois dans ce monde....
D'un bond décidé, je me lève et prends ma veste avant de me diriger vers la chambre de mon frère. Quand je rentre (sans toquer), je restai interdite devant le spectacle lugubre qui s'offrait à moi. Je venais de cogner, manquant de tomber, contre une grosse pile de vêtements sales. S'il n'y avait que ça... Des vêtements, il y en avait partout... Chaque centimètre carré du sol en était recouvert. Un caleçon était suspendu à une chaise, une chaussette s'était retrouvée sur le dessus d'une armoire (là où se trouve bien entendu toute la poussière) et un t-shirt balancé au hasard avait atterrit sur le bureau, renversant au passage la lampe et tous les documents posés dessus. Et encore, les volets tirés m'empêchaient de voir l'ampleur des dégâts! Je m'en aperçu rapidement cependant: quand je m'avançai pour atteindre difficilement le lit de Constant, je marchai dans quelque chose qui ressemblait, à entendre le bruit que ça fit sous mes semelles, à des restes de biscuits.
Beurk.

J'arrivai enfin près de lui. Il n'était qu'une masse sous un tas de draps sales et puant la mort, précisons-le.
Quand je soulevai les couvertures, je m'aperçus qu'il était en caleçon; et quand je voulus le réveiller en lui caressant les cheveux, que ceux-ci étaient crades.
C'est! Ce... C'est....
Il est bien plus touché par leur mort que je ne le pensais.... Lui, sa tristesse se traduit par un abandon de soi et une maltraitance envers son propre corps. Sans parler de sa chambre...
Je suis un peu comme lui dans le sens que je ne mange plus beaucoup, ce que je ne remarquai que maintenant chez Constant. Ses muscles autrefois raffermis ont disparu et ont laissé place à un corps bien plus maigre qu'avant.
Mais là où je réagis différemment par rapport à lui, c'est qu'au lieu de me défouler sur ma chambre, je garde tout en moi, quitte à me tuer à petit feu.
Sans crier gare, une tristesse mélancolique s'empara de moi. Étourdie, je m'agenouillai au pied du lit de mon cher petit frère et pris entre mes mains celle de l'être aimé.

"Constant... Réveille-toi... Il faut les rejoindre." Dis-je dans un murmure.

Ses paupières frémirent avant de s'ouvrir doucement. Il m'avait entendu. Il savait ce que mes mots signifiaient. Dans son état et sans chakra, il était certain qu'il ne gagnerait aucun combat aujourd'hui.

Aujourd'hui, nous allons mourir.
Et il en est conscient.

Je vois dans ses yeux qu'il ne craint pas la mort. Je me sens un peu désolée pour nos proches... Mais voyons le bon côté des choses, nous allons bientôt revoir papa...
Soudain, quelque  chose me revint à l'esprit. J'en avais voulu pendant un moment à Itachi car il n'avait pas pris en compte mes sentiments avant de mourir. Je le comprends à présent... Pourquoi il n'avait pas voulu rester vivant, même pour moi. Il avait un devoir à accomplir, quelque chose qui lui tenait à cœur, une personne qui lui était  chère à revoir... Tout comme moi maintenant. Je me retrouvais dans la même situation. Je pars vers la mort les bras tendus, en laissant derrière moi ma mère, mes amis et Masashi Kishimoto. Mais au moins, je mourrais dans l'honneur, près de mon frère bien aimé et après avoir revu celui qui fait battre mon cœur.

Constant s'extirpa douloureusement de son lit et enfila quelque chose de "correct". Un semblant de pantalon et un t-shirt pikachu sur lui, il me devança dans les escaliers pour "manger" quelques céréales.

Notre mère, qui était déjà dans la cuisine, une tasse de café à la main, ne compris pas pourquoi nous avions l'air si abattus. Elle fut doublement surprise quand, chacun notre tour, sommes venus la serrer dans nos bras. Mes doigts s'agrippaient à son chemisier comme si ma vie en dépendait et je buvais l'odeur qui se dégageait d'elle pour m'en souvenir jusqu'à ma mort. Constant m'avoua plus tard, tandis que nous traversions un passage piéton, qu'il en avait fait de même.

Deux mondes pour le prix d'unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant