Chapitre 23

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Tous les regards convergent vers moi. Je les observe tour à tour dans les yeux. Puis je me lève et prends la paroles :

«Depuis ma Transformation, je sais que mes parents sont morts. Vous avez peut-être encore une famille qui vous attend, moi pas. Je n'ai rien à perdre. Si je dois mourir pour que vous vous en sortiez, je le ferai.

Un long silence accueille cette déclaration. Newt finit par se lever à son tour et déclare calmement :

- Harley, Thomas, vous sortez. Nous allons voter pour prendre une décision.

- On y a déjà assisté, je proteste, je ne vois pas pourquoi cette fois ce serait différent.

- Harley. Son ton est toujours calme mais sa voix est chargée de colère. Tu sors.

Voyant que je ne bouge pas, il s'approche de moi et me saisit par le bras pour m'entraîner dehors.

- Thomas, toi aussi, ajoute t-il.

Thomas vient avec nous. Une fois dehors, Newt me lâche le bras.

- Attendez-moi près de la boîte tout les deux. Faudra que je vous parle.

- Je suis sérieux Newt, dit précipitamment Thomas. C'est le seul moyen de sortir.

- Et je suis vraiment prête à affronter les Griffeurs. J'ajoute.

- Tu veux dire que tu es prête à mourir !

- Oui, je te l'ai dit, je n'ai rien à perdre. Hors du labyrinthe je suis seule.

Newt s'approche de moi, il est à moins d'un mètre. Je le regarde dans les yeux. Sa voix tremble de colère.

- Et nous alors ? On est là, et tu es un blocard. Ça fait deux ans qu'on vit tous ensemble. Tu me l'as dis toi même, on est une famille. Tu n'es pas seule.

Je détourne les yeux, je ne peux plus supporter son regard accusateur. Il continu en s'éloignant de moi :

- Je vais essayer de les convaincre d'accepter ton plan Thomas (il marque une pause) mais je ne veux plus entendre parler de sacrifice. C'est clair ?

Thomas hoche la tête.

- Harley ? Insiste Newt.

- Très clair, je murmure en me décidant enfin à affronter ses yeux.

- À tout à l'heure.»

Il rentre à nouveau dans la salle du Conseil et ferme la porte derrière lui. Je reste à fixer la porte close. Thomas s'éclaircit la gorge. Je tourne la tête vers lui.

« Tu sais que je me serais proposé si tu ne m'avais pas devancé. Dit-il.

- Oui.

Il me regarde pendant quelques secondes avant d'ajouter :

- Tu viens ?

- Vas-y sans moi. Je vais attendre ici.

- Comme tu veux.»

Il s'éloigne en direction de la boîte. Je m'appuie dos au mur et me laisse glisser au sol. Je regarde droit devant moi.

Je n'ai pas conscience du temps qui passe. Je reste comme ça pendant longtemps. Mon esprit est perdu loin dans mes pensées. Je suis tirée de mon état de transe par l'ouverture de la porte du Conseil.

Les matons sortent les uns après les autres. Leur expression est impassible, je n'arrive pas à deviner leur décision. Newt est le dernier. Je me lève à son arrivée.

« Alors ? Je demande timidement.

- Ils ont accepté.

Je pousse un soupir de soulagement.

- On devrait aller prévenir Thomas, parce que lui m'a écouté quand je lui ai demandé de m'attendre près de la boîte.

J'esquisse un sourire d'excuses sans beaucoup de conviction. Teresa à rejoint Thomas près de la boîte. Nous nous approchons d'eux.

- Ils ont accepté, déclare Newt, ils ont été moins dur à convaincre que je le croyait. On a décidé qu'il serait préférable d'y aller la nuit prochaine, ça nous laisse le temps de nous préparer et de nous reposer avant de tenter le tout pour le tout. Les matons sont déjà en train de prévenir les autres.

- Très bien. Il faudrait savoir qui vient et qui reste au plus vite pour pouvoir préparer le nécessaire. préconise Thomas.

- Vous croyez qu'ils seront beaucoup à nous suivre ?demande Teresa.

- Aucune idée. Répond Newt.

- On devrait s'y mettre. Je leur conseil.»

Nous passons le reste de la journée à préparer nos affaires. Minho et quelques coureurs vont repérer le trajet que nous effectuerons ce soir. J'aide les matons à remonter toutes les armes de la cave, nous en fabriquons même de nouvelles pour être sûr que tout le monde sera en mesure de se défendre. Nous emportons des seringues de sérum, on est jamais trop prudent. Chuck s'occupe de distribuer des gourdes d'eau à tous les blocards. Frypan, lui, est chargé d'empaqueter la nourriture que nous pouvons emporter et de la répartir parmi les blocards.

Vers la fin de l'après-midi, Newt nous conseille d'aller dormir un peu. Je suis son conseil et essaye de sombrer dans le sommeil, en vain. Je reste néanmoins couchée.

Environ une heure avant ledépart Minho réveil tout le monde pour que nous ayons le temps demanger avant notre départ. Le repas est silencieux, tout le monde est terrifié par ce qui va se passer.

Puis nous nous réunissons devant les portes. Ceux qui restent nous observent de loin, comme si nous étions fous. Je ne sais pas vraiment si on peut leur donner tort. La tension est palpable. Chacun à son sac et ses armes à porté de main. Nous attendons le signal de départ. Je reste près de Newt et Minho. Ce dernier décide finalement qu'il est temps de partir. Il se place dans l'encadrement des deux portes et parle d'une voix forte :

«C'est le moment. Vous connaissez tous le plan. On doit maintenir les Griffeurs à distance pendant que Teresa, Thomas et Chuck s'occupent d'entrer le code. Je vais pas vous mentir, il va certainement y avoir des morts. Mais je vous promet que dès qu'on sera sortie d'ici, on s'occupera des Créateurs. Ils ont intérêt à se planquer s'il tiennent à leur peau.

- Super comme encouragements, je ne peux m'empêcher de lui faire remarquer.

Newt s'avance à son tour.

- On a joué les rats de laboratoire pendant trop longtemps. Maintenant c'est à eux qui vont avoir peur.»

 En disant cela, il se retourne vers le labyrinthe et part en courant. J'attrape mes affaires et le suis, tout comme Minho et Thomas. Les autres blocards en font autant.Nous traversons pour la dernière fois les murs du bloc. 

Le Labyrinthe d'HarleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant