3 - LA ZONE

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Kolan s'arrêta à une centaine de kilomètres de cette planète. Depuis son ordinateur, il consultat sa base de données.
"Forme de vie intelligente, capacité technologique inférieure. Il est strictement interdit d'entrer en contact avec cette civilisation. Sous peine de sanctions : 50 ans de travaux forcés et 19 milliards de dollars d'amende."
- Ah bah ça serait bien embêtant de claquer toutes mes économies pour une simple amende. Dit-il en réfléchissant.
Il se leva et quitta le centre de contrôle.
Une porte automatique s'ouvrit face à lui. Un grand hangar remplit de différents petits vaisseaux, tout autant différent les uns des autres. Kolan montat à bord de l'un d'eux, c'était le vaisseau le moins armée, mais le plus furtif de tous. Impossible à détecter par les radars et un camouflage qui pouvait le rendre totalement indétectable des yeux. Il avait à la base créé ce système à des fins militaires, qu'il a implanté sur des véhicules terrestres et vendu à une armée.

Mais le camouflage de son vaisseau était bien plus élaboré. Parce qu'il avait tout misé dessus. De ce fait, tout le reste laissait à désirer. Le carburant était restreint. L'armement totalement inexistant, une vitesse de pointe médiocre. Le nombre de passagers qu'il pouvait transporter n'était que de 5, et il n'était pas fait pour pouvoir y vivre.
Avec des gestes mécaniques il fit les checks contrôler et mis en fonction la machine. Quand tout fut opérationnel, une grande porte s'ouvrit et Kolan s'engagea dans l'espace vide en direction de la planète.
Ce qu'il cherchait était une zone entière, qu'il avait nommée par ce même nom "la zone" son GPS lui indiquait son emplacement. S'y approcher en vaisseau était dangereux, tous les systèmes de mesures s'affolaient quand on pointait les scanners dans sa direction. Rien ne semblait avoir de logique ici-bas.

La traversée de l'atmosphère fut agitée, le vaisseau n'était pas non plus conçu pour ça. Il choisit de se poser dans une forêt pas trop dense. Kolan observait attentivement les alentours une fois les moteurs éteints, une grande forêt de chênes, avec des feuilles aux couleurs vives. L'analyse d'air indiqua qu'il était très propre. Aucun masque particulier n'avait besoin d'être revêtu.
Derrière son siège, Kolan attrapa un sac à dos, tout le matériel indispensable était déjà prêt à l'intérieur. Il y en avait un pars siège. Le cockpit glissa et Kolan en sortie, il tomba les deux pieds sur le sol, son vaisseau se verrouilla automatiquement et il se mit en marche.
Kolan ne portait aucune arme sur lui, elle était pour le moment dans son sac. S'il croisait quelqu'un il ne souhaitait pas l'effrayer. Et par-dessus tout il ne craignait personne.

Kolan appréciait la marche, la végétation n'était pas dense. L'air sec et frais avec un soleil haut dans le ciel lui caressait la peau. Après plusieurs kilomètres de marche, il aperçut au loin une barrière, bien plus grande que lui avec au sommet des barbelés épais. Il fit la grimace, si la zone était interdite cela voulait dire qu'il y avait des hommes. Mais aussi que cet endroit avait soit une certaine valeur, soit était dangereuse. Peut-être même les deux. Au vu de la rouille présente sur les grillages, Kolan en déduisit que les habitants de cette région avaient pris possession de cet endroit il y a déjà un certain temps. Il ne vit aucune caméra, pas le moindre détecteur et pas de garde.

En reprenant sa marche il sortit de son sac un cylindre d'acier qu'il pouvait fermement empoigner dans sa main. Il était composé de divers boutons de réglages de tailles différentes avec des symboles que même lui ne savait pas lire. Arriver devant la clôture il appuyat sur le gros bouton rouge du cylindre et une lame transparente, de couleur noire en sortie. Faisant bourdonner tout son bras Kolan en frissonnat de plaisir, en quatre coups de sabre le portail était troué et il put se faufiler.
Il appuya à nouveau sur le bouton rouge et la lame disparut. Avant de le ranger il regarda attentivement ce qu'il tenait entre ses mains
- J'adore ce truc, un jour si j'ai le temps je le disséquerais pour comprendre son mécanisme, il doit y avoir moyen de le commercialiser et se faire un bon paquet de pognon.

À peine était-il passé de l'autre côté, il remarqua un changement d'atmosphère il n'y avait pas de vent, tout était très calme. Même pas d'oiseau pour donner un air de vie à cette forêt. En relevant les yeux après avoir fermé son sac, il aperçut quelque chose à l'horizon de la forêt. Un chien, non. Cela n'avait duré qu'une seconde et il n'y avait plus rien maintenant.
Un frisson parcourut tout son corps, il se raidit, emporté par un mauvais pressentiment. Puis la raison lui revint.
La peur n'était pas dans ses habitudes, il avait vu tant de choses. Vécu tant d'horreur que plus rien ne lui faisait d'effet. Pourtant à cet instant, son corps avait réagi comme une proie face à un danger.
Il ne put s'empêcher de sourire, ce lieu possédait une énergie démentiel qui l'emplissait d'adrénaline. Pourtant, il venait à peine de pénétrer en ce lieu et n'avait encore rien vu.

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