8 - DECÉPTION

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- Ça fait longtemps que tu es dans la zone ? Demanda Tchekhov pendant qu'ils marchaient sous le ciel grisâtre.

- Non, je suis arrivée depuis ... Il s'interrompit, surpris de conclure qu'il n'était là que depuis deux jours. Pourtant le temps lui avait semblé être incroyablement long. "Ça ne fait que deux jours. Mais j'ai l'impression d'être ici depuis une semaine."

- Bienvenue dans la zone. C'est le syndrome du temps. Courant au début, mais après on y fait plus attention.

- Et toi depuis combien tu es dans la zone ?

- Suffisamment longtemps pour percevoir ce que toi tu ne voies pas. Tchekhov s'arrêta et interrompit Kolan en lui barrant le chemin de son bras.

- Regarde devant toi, à environ 20 mètres. Observe attentivement chaque détail.

Kolan regarda dans la direction indiquée. Il ne mit pas longtemps à le voir. Une petite boule parsemée de piquants flottait à quelques centimètres du sol.

- Un artefact ! Lança Kolan de vive voix tel un enfant.

- Oui. Mais un artefact est toujours protégé par mère la zone. Observe encore.

Cela lui revint à l'esprit. Les artefacts se trouvent dans les anomalies. Il plissa les yeux pour espérer mieux voir. Sans aucun résultat, ses yeux se perdaient partout dans le paysage sans rien y voir. Alors il se concentra sur un point fixe et c'est là qu'il le vit. Le paysage ondulait légèrement. Il se déformait doucement. Plusieurs bulles, un nid de bulles transparentes qui bougeait tel un océan calme.

- Ça y est tu l'a vue .

- Oui. Comment aller chercher l'artefact ?

- On y va pas. C'est trop dangereux, si c'était possible de le récupérer. Crois-moi qu'il ne serait déjà plus là. Bon aller, on contourne et on continue.

Kolan éprouvat un sentiment de déception. Il avait la possibilité de le voir, mais pas de le prendre. L'étudier aurait été un véritable plaisir. Il aurait pu faire des découvertes invraisemblables. Comment fonctionne cette chose, pourquoi est-elle apparue, à quoi peut-elle être utile. Tant de questions laissées sans réponse.

Il ronchonna, regarda encore une fois de loin l'artefact pris au piège et se remit en marche.

- Où est-ce qu'on va ? Tu as un chemin précis . Ou bien tu suis les étoiles . Demanda Kolan sur un ton provocateur.

Tchekhov s'arrêta et se tourna vers Kolan qui approchait par-derrière.

- Surveille ton langage, sans moi t'est un homme mort ici. Dit-il en l'incendiant du regard.

- Je peux très bien me débrouiller toute seule, j'ai beau entendre des tas de trucs, cet endroit n'a pas l'air si dangereux que ça.

Kolan allait lui passer devant, d'un mouvement rapide Tchekhov lui colla le canon de son pistolet sous la mâchoire. Kolan avait fait de même d'un geste tout aussi rapide. Les yeux dans les yeux. Arme contre arme.

- Tu peux juger autant que tu veux. Tu ne connais rien de cet endroit. Absolument rien. Même moi, même les plus grands scientifiques, tous les stalkers, les bandits et toutes les pseudos factions. Aucun homme parcourant la zone n'a jamais pu la dompter. Elle est impitoyable. Oh si tu savais le nombre d'amis que j'ai perdus. Bouffer par des mutants, tuer pour un malentendu, mort pour un pas de travers au mauvais moment, les gars qui foncent tête baissée dans une anomalie à cause de mutants qui les coursent. Les balles perdues par ces saloperies de militaires. Ceux qui ont sombré dans la folie, rongés par les effets invisibles de la zone. Tu ne connais rien. Et quand tu croiras commencé à la comprendre tu te feras retourner le cerveau par un truc que tu imagines même pas. La zone est en constante évolution. Ceux qui se promènent en touriste sont des hommes morts. Au centre de la zone, je ne pourrais jamais mi rendre seul. Plus on se rapproche, plus la mort nous guette. Les chemins y sont tellement sinistres. Il y a des anomalies qui n'existent pas ici. Là-bas c'est pas des petits chiens qu'on y trouve mais de vraies horreurs, et ils y règnent en maîtres. La vigilance extrême que tu dois avoir à tout instant t'épuise. La fatigue te prend aux tripes et les hallucinations te brouillent la vue. Pour la dernière fois, on est dans la zone.

Il s'arrêta pour souffler un coup. Les yeux imbibés de sang, Kolan soutenait son regard avec attention. Il baissa son arme.

- Ok c'est toi le boss ici et ta raison cet endroit n'est vraiment pas tendre. La preuve, je n'arrive pas à gérer mes émotions. Mais t'inquiète, j'ai capté le message. Dis Kolan.

Indifférent à l'arme qui était toujours braquée contre sa peau, il se dégagea et reprit la marche.

- Mais au fait, j'aimerais réellement savoir où on va, et à quoi tu te repères.

- Je connais cet endroit, l'objectif actuel est de se rendre chez Noa, c'est un guide. Et il connaît un raccourci assez particulier qui va nous faire gagner un bon bout de temps.

- Ah et c'est quel genre de raccourci ?

- Et ben, c'est une bulle de téléportation.

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