Chapitre 6

0 0 0
                                    

  Taylor atterrit dans la chambre de Mael, où sa mère dormait profondément. Il faisait encore nuit dehors, mais le jour ne tarderait pas à se lever, et il faudrait alors la conduire au Sénateur. Taylor soupira, puis elle quitta la chambre pour retrouver Mael dans le salon.

  Celui-ci était assis dans le canapé, un livre bien entamé dans une main, une tasse de café dans l'autre. Il releva la tête vers elle alors qu'elle refermait la porte de la chambre derrière elle.

-Je peux me joindre à toi ? demanda-t-elle.

-Bien-sûr.

  Elle alla donc s'assoir à côté de Mael dans le canapé, et soupira. Elle n'avait aucune idée si elle devait lui parler de Lionel ou non. Mael était la personne en laquelle elle avait le plus confiance ces derniers temps, et il la soutenait plus que tout, mais elle n'était pas sûre qu'il comprenne. Ni même qu'il y croit.

  Cependant, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas gérer seule, et il était là. Alors, elle prit son courage à deux mains :

-Mael, il faudrait que je te parle de quelque chose, commença-t-elle.

-Je t'écoute, répondit l'intéressé.

-Je me suis rendue au Palais tout à l'heure, pour me renseigner sur mon pouvoir, et il s'est passé quelque chose de bizarre.

  Mael se redressa soudainement, posa son livre et sa tasse à même le sol, et fixa la jeune fille, l'air très sérieux.

-Je sais que tu es capable de te gérer toute seule, mais quand même, tu aurais au moins dû me prévenir que tu partais ! la sermonna-t-il. Je suis content qu'il ne te sois rien arrivé, ajouta-t-il doucement.

-Désolée, j'ai pas trop réfléchi, s'excusa la jeune fille. Je me suis rendue dans l'ancien bureau de Lionel, et... Mael, je crois qu'il n'est pas mort.

-Ça, c'est impossible Taylor, lui répondit sérieusement le garçon.

-Et pourtant si. Quand j'ai ouvert son carnet, j'ai été prise de violents maux de tête, et il a fini par entrer en contact avec moi. Cela fait 200 ans qu'il est retenu prisonnier par les Mages, expliqua-t-elle.

-Ce n'est pas possible, Taylor, Lionel est mort depuis longtemps, sinon, on le saurait, on l'aurait retrouvé.

-Tu ne l'as pas vu mort, Mael. Ni toi, ni le Sénateur, ni personne d'autre. Vous vous êtes fiés à la parole des Mages, mais vous n'avez jamais eu aucune preuve, s'énerva la Faucheuse ;

-Doucement, j'étais même pas encore Faucheur à cette époque-là je te rappelle, je n'en sais rien de ce qui s'est réellement passé ou non, tout ce que je sais, c'est que depuis 200 ans, s'il était encore vivant, nous l'aurions retrouvé.

-Peut-être, mais je le chercherai, moi. Mael, la Marque ne ment pas, c'était bien lui ! essaya encore la jeune fille.

-J'aimerai beaucoup pouvoir te croire, mais je suis pas en mesure de t'assurer quoique ce soit maintenant. Tu ferais mieux d'en parler au Sénateur, il en saura plus que moi, conclue Mael.

  La jeune fille hocha la tête, alors que la porte de la chambre s'ouvrait derrière eux, et la mère de Taylor apparut dans l'embrasure. Elle était complètement habillée, et semblait prête à partir.

  Ils se décidèrent alors de se mettre en route immédiatement, bien que le jour se lève à peine. Mael se Volatilisa en premier jusqu'au Palais, pour prévenir Ophélia de leur arrivée, puis enfin Taylor se Volatilisa avec sa mère.

  Elles atterrirent devant la grande porte, et bien que Taylor commençât à connaître cet endroit par cœur, sa mère le découvrait tout juste. Elle resta émerveillée devant le ciel d'un noir d'encre dans lequel brillaient ces centaines d'étoiles écarlates qu'on ne pouvait voir nulle part ailleurs. Elle fut surprise par les ombres qui voletaient autour d'elle, mais Taylor lui expliqua tout de suite que quoi il s'agissait.

ReaperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant