Mes pensées bavardes.

Le féminisme m'a fait mal.

Je suis féministe.

Ce n'est pas un secret d'état, lorsqu'on est un minimum consciente que:

-Le patriarcat existe

-Le féminisme signifie l'égalité entre tous les humains, alors on est beaucoup à être féministe.

Seulement comme chaque mouvements, il se décline en pleins de subtilités qui diffèrent de personne en personne. Et c'est là que ça coince.

Le féminisme à pour vocation de questionner nos conditionnements. C'est souvent dérangeant et ça fait mal, rien de pire que de voir nos fondations, ce en quoi on croit depuis toujours s'écrouler sous nos yeux. S'en rendre compte et pire, être d'accord. Cela donne place à un renouveau et n'est souvent que positif.

Mais, cette fois si, je n'y arrive pas. Il est des sujets où j'en suis tout bonnement incapable.

"A toutes les féministes qui militent contre le sexisme et les violences sexuelles et qui sont paradoxalement excitées par des pratiques (emoji effrayé). Excitation traumatique ou post traumatique + auto-objectification + misogynie intégrée, je laisse celle que ça intéresse, faire leurs recherches"

C'est un post Instagram du célèbre compte militant féministe "T'asjoui".

Alors bon, oui je suis excitées par des "pratiques (emoji effrayé)", comme elle dit et entendre ça, comme si mes désirs étaient ceux d'une victime du patriarcat m'a fait longuement me remettre en question et m'a fait mal.

-BDSM: Ensemble de pratiques sexuelles ou non faisant intervenir le bondage, les punitions, le sadisme et le masochisme ou entre la domination et la soumission. Tout cela entre adultes consentants (et heureux).

-Traumatismes: psychique ou psychologique, mécanisme de sauvegarde d'ordre psychologique, neurobiologique et physiologique à la suite d'évènement générant une charge émotionnelle non contrôlée.

D'après elle, le fais que je sois excitée par le bdsm viendrait de traumatismes lié à cela. Ou bien que j'ai tellement intégré la misogynie que cela devient mon idéal au lit.

Alors que dois-je faire ? Oui, peut être que mon enfance n'y est pas pour rien. Peut-être que les traumatismes ont guidé cet attrait. Et ? Dois-je tout arrêter ? Suis-je maintenant condamnée à penser à la petite fille victime, au lit ?

J'aime avoir mal. J'aime l'adrénaline. J'aime m'abandonner. Lâcher prise de toutes les tyrannies dont la société m'assaillit. Y'a-t-il plus féministe qu'un lieu encadré ou la violence a des règles claires ? Le sexe traditionnel dit "vanille" est souvent couvert de violence normalisée, par des hommes reproduisant aveuglement les images pornographique abusive. Le bdsm protège, encadre, et font se rencontrer des personnes avec le même attrait pour le sadisme ou le masochisme. C'est ainsi que les règles écrites noir sur blanc garantissent la sécurité que même "T'asjoui" ne pourrai garantir dans une relation sexuelle lambda.

Vous savez ce qui m'excite ? Etre consentante.

J'ai besoin d'un psy.

Les traumatismes marquent à vie.

Ils créent des phobies, des attraits, des peurs. Les phobies, les peurs, peuvent être très handicapants. Les attraits, lorsque cela est en toute légalité comment peut-on les condamnées ou les juger ?

Le post n'était certainement pas à vocation de juger je le sais. Certainement d'informer sur l'existence de l'excitation traumatique. Mais à quoi cela sert, ainsi amené, de but en blanc sans que cela dénonce véritablement quoi que ce soit. ça m'a touché, je me suis sentie jugée, je me suis sentie comme une victime et j'ai culpabiliser d'avoir ce genre de fantasme, et de pratiques. Ce n'est pas normal...

Toute violence non consentie est un viol.

Toute violence consentie n'est qu'une autre forme d'amour.